Texte de la QUESTION :
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M. Jean-Marc Nudant attire l'attention de M. le ministre des affaires étrangères sur l'implication de la France dans la réalisation des objectifs du millénaire pour le développement. En 2000, lors du forum mondial sur l'éducation à Dakar ainsi qu'au sommet du Millénaire des Nations unies, la France, comme plus de cent quatre-vingt États, a souscrit aux « objectifs du millénaire pour le développement ». Il s'agissait de « donner d'ici à 2015 à tous les enfants, garçons et filles, les moyens d'achever un cycle complet d'études primaires ». Le premier objectif était d'atteindre la parité garçons/filles dans l'accès à l'éducation de base en 2005. Aujourd'hui, ce sont 76 pays qui sont dans l'impossibilité de relever ce défi. Du fait de cet échec, 60 millions de jeunes filles sont privées d'un accès à une éducation de base de qualité. Il lui demande quelles mesures la France peut prendre pour améliorer cette situation.
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Texte de la REPONSE :
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La France oeuvre de façon concertée pour obtenir la mobilisation de tous les acteurs autour des objectifs du millénaire pour le développement (OMD), qu'il s'agisse de l'objectif 2 (« d'ici à 2015, donner à tous les enfants les moyens d'accomplir un cycle complet d'études primaires ») ou 3 (« éliminer les disparités entre les sexes dans les enseignements primaire et secondaire d'ici à 2005, et à tous niveaux d'ici à 2015 »). 1. Elle a défini des axes d'intervention de sa coopération éducative qui portent sur : la priorité à l'éducation de base et la concentration des actions en direction des pays les moins avancés (PMA) et l'Afrique en conformité avec les orientations du Président de la République ; l'appui aux politiques publiques et le soutien aux plans nationaux de l'éducation établis sur la base d'un dialogue sectoriel renforcé au niveau des pays et avec les partenaires du développement ; l'harmonisation des actions au niveau des bailleurs bi et multilatéraux dans le cadre de programmes multibailleurs et d'initiatives harmonisées (notamment l'initiative éducation pour tous - procédure accélérée ou initiative Fast Track) ; le soutien aux efforts multilatéraux à travers ses contributions au FED, à l'AID ou par la participation à des fonds fiduciaires (UNESCO, Banque mondiale). 2. Elle affecte des moyens spécifiques à l'éducation de base : 80 millions d'euros en 2002, dont 80 au bénéfice des PMA. Le Gouvernement, dans le cadre du dernier comité interministériel pour la coopération internationale et le développement (CICID) de mai 2005, a examiné la possibilité de doubler cet engagement d'ici 2007. La France est aujourd'hui le cinquième bailleur de fonds bilatéral pour l'éducation de base. 3. S'agissant de la scolarité des filles, la France soutient dans ses programmes et projets diverses initiatives portant sur : la gratuité de l'enseignement (par la suppression des frais d'écolage), l'amélioration d'un environnement scolaire susceptible de favoriser la présence des filles (amélioration des équipements scolaires et parascolaires, garderies, dortoirs séparés pour les internats, etc.) ; la lutte contre la violence à l'école : elle a proposé conjointement avec l'Allemagne une réflexion sur une initiative qui vise à renforcer la sécurité des filles face aux violences et aux abus trop couramment pratiqués au sein même de l'institutions scolaire. Un projet de code d'éthique pourrait être évoqué à l'occasion de la prochaine réunion du groupe de haut niveau de l'UNESCO à Pékin en novembre 2005. Par ailleurs, la forte concentration de l'aide française en éducation de base sur l'Afrique subsaharienne se traduit de fait par un effort accru en faveur de la scolarisation des filles ; car, dans cette région au sud du Sahara, plus de la moitié des enfants, dont 60 % de filles, n'ont pas accès à l'école ou la quittent avant d'atteindre le seuil d'alphabétisation. C'est en particulier le cas pour le Niger et le Burkina Faso, pays où l'indice de parité filles/garçons n'est que de 70 % et pour lesquels la coopération éducative française met en place d'importants financements : 23 millions d'euros pour le Niger, 25 millions d'euros pour le Burkina Faso.
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