FICHE QUESTION
12ème législature
Question N° : 7138  de  M.   Dumont Jean-Louis ( Socialiste - Meuse ) QE
Ministère interrogé :  affaires sociales, travail et solidarité
Ministère attributaire :  équipement, transports et logement
Question publiée au JO le :  25/11/2002  page :  4371
Réponse publiée au JO le :  03/02/2003  page :  795
Date de changement d'attribution :  30/12/2002
Rubrique :  logement : aides et prêts
Tête d'analyse :  APL
Analyse :  calcul. conséquences
Texte de la QUESTION : M. Jean-Louis Dumont attire l'attention de M. le ministre des affaires sociales, du travail et de la solidarité sur la pertinence du décret du 20 mars 2002 qui instaure un calcul plus favorable des aides personnelles au logement (ALS, APL locative, APL foyer) pour les jeunes de dix-huit à vingt-cinq ans, salariés, en formation professionnelle ou demandeurs d'emploi. En effet, ce décret donne un sérieux coup de pouce aux jeunes débutant leur vie professionnelle et ce calcul des aides personnelles au logement facilite leur accès à un logement transitoire ou indépendant, condition essentielle pour une expérimentation de l'autonomie par ces derniers. Toutefois, un projet gouvernemental préconise un retour au décret du 7 juillet 2000. Ce dernier entraînerait une baisse importante du montant des aides au logement, précariserait le parcours résidentiel de ces jeunes et risquerait de compromettre leur cheminement d'accès à l'emploi. Aussi, considérant, d'une part, qu'une économie budgétaire sur ce point constitue un réel danger pour l'insertion professionnelle des jeunes et, d'autre part, que l'accès à un emploi passe souvent par l'accès à un logement, il lui demande s'il entend laisser en place le décret du 20 mars 2002 pour le calcul des aides personnelles au logement.
Texte de la REPONSE : D'une manière générale, les revenus pris en compte pour le calcul des aides au logement sont les revenus nets catégoriels perçus par les ménages pendant l'année civile de référence (n - 1), c'est-à-dire l'année précédant la période de paiement qui s'étend du 1er juillet de l'année (n) au 30 juin de l'année (n + l). Cependant, pour les personnes qui exercent une activité professionnelle à l'ouverture ou au renouvellement des droits et déclarent, dans le premier cas, avoir disposé en année de référence de ressources inférieures ou égales à un seuil fixé à 812 fois le SMIC brut horaire au 31 décembre de l'année de référence - 5 416 euros depuis le 1er juillet 2002 - et, dans le second cas, n'avoir disposé d'aucune ressource imposable, les ressources retenues pour le calcul de l'aide sont évaluées forfaitairement sur la base des ressources perçues au moment de l'attribution de l'aide affectées des abattements prévus par le code général des impôts afin de reconstituer une base annuelle pour le calcul des droits. L'évaluation forfaitaire correspond soit à 12 fois la rémunération mensuelle perçue par l'allocataire, et éventuellement son conjoint, le mois civil qui précède l'ouverture du droit, soit à 12 fois celle du mois de mai qui précède le renouvellement du droit au 1er juillet. La spécificité des aides personnelles, qui en fait leur efficacité sociale, est de varier de façon très étroite en fonction des ressources. Une grande partie des dysfonctionnements constatés dans ce système provient du fait que les ressources prises en compte ne reflètent pas les revenus réels du ménage au moment où il perçoit l'aide. Le dispositif d'évaluation forfaitaire des ressources permet de corriger ces dysfonctionnements : ainsi, à revenu identique, une personne qui commence à travailler et accède à un logement autonome percevra la même aide que celui qui a déjà ce revenu en année de référence. Le Gouvernement est cependant conscient des conséquences que peut avoir ce dispositif, notamment pour les jeunes de moins de vingt-cinq ans ayant des revenus précaires et ne disposant pas du RMI. C'est pourquoi, dans le cadre de l'actualisation 2002 des barèmes des aides personnelles, il a décidé un aménagement de cette procédure d'évaluation forfaitaire : pour les jeunes ne disposant pas d'un contrat à durée indéterminée, l'évaluation forfaitaire sera faite sur la base de 9 fois leur salaire du mois de référence - au lieu de 12 - (ce qui entraîne une majoration de l'aide d'environ 80 euros par mois, pour un jeune salarié au SMIC) et ils pourront en demander sa révision tous les 4 mois si leurs revenus baissent d'au moins 10 %. Le calcul de l'aide personnelle tiendra ainsi compte du fait que les ressources des jeunes peuvent être instables et variables au long de l'année. Les jeunes apprentis ou stagiaires en formation rémunérés en bénéficieront. Ce dispositif, qui avait été instauré en octobre 2000 puis abrogé en avril 2002, sera à nouveau mis en oeuvre au début de l'année 2003.
SOC 12 REP_PUB Lorraine O