Texte de la QUESTION :
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Au sein de la famille scandinave, la Suède est l'État avec qui la France a historiquement le plus d'affinités. Toutefois, depuis l'entrée de la Suède dans l'Union européenne en 1995, il est assez difficile de se rendre réellement compte de l'ampleur et de la qualité de nos relations politiques et partenariales avec cet important partenaire européen. De plus, afin de renforcer une bonne image de la France en Suède, il semblerait particulièrement opportun que soit menée dans ce pays une solide campagne de communication en direction du grand public suédois. En conséquence, Mme Chantal Robin-Rodrigo souhaite que Mme la ministre déléguée aux affaires européennes lui fasse le point sur ce dossier, et notamment lui précise les projets que la France et la Suède ont convenu de mener à court, moyen et long terme tant dans le cadre de l'Union européenne qu'à destination de l'international.
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Texte de la REPONSE :
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L'entrée de la Suède dans l'Union européenne a favorisé un rapprochement avec la France, pays partenaire devenu un paramètre important dans les relations internationales de la Suède. L'exercice successif par ces deux pays de la présidence de l'UE en 2001 a constitué une occasion de coopération particulièrement approfondie. La présence économique française en Suède s'est considérablement renforcée depuis son adhésion à l'UE en 1995. Les échanges franco-suédois ont quasiment doublé, la Suède est devenue le 11e client de la France (9 M d'euros d'échanges annuels) et environ 8 500 entreprises françaises y commercent. La progression des investissements français a également été sensible, en particulier dans le domaine des services. La France compte 191 filiales de sociétés en Suède (hors Renault Volvo) dont le chiffre d'affaires s'est accru régulièrement depuis 2002 pour atteindre 7 Mds, avec un effectif de 41 000 personnes. Environ 350 entreprises suédoises, fruit d'une présence plus ancienne et du travail du bureau nordique de l'AFII, sont présentes en France. Le marché suédois dispose d'un potentiel élevé pour les exportateurs et les investisseurs français. Le développement des échanges économiques franco-suédois peut se faire par de nouvelles formes de partenariats industriels et de clusters de sous-traitants pour aborder des marchés tiers, par l'amélioration des parts de marché dans le secteur des biens de consommation et de la grande distribution ainsi que par l'extension de la franchise. Les investissements français en Suède peuvent encore se développer dans le domaine des services et de la grande distribution, de la gestion déléguée de services publics locaux, de toutes formes de « partenariats public privé » ou de la privatisation des entreprises publiques. Attirés par l'excellence des équipements universitaires et la qualité des équipes pédagogiques suédoises, le nombre d'étudiants français en Suède s'est sensiblement accru depuis 1995. Malgré une décrue apparue à la fin des années 90 et au début des années 2000, le nombre des étudiants suédois en France (non compris ceux qui effectuent un séjour linguistique) s'est aujourd'hui stabilisé autour de 700 par an. La France est ainsi la quatrième destination d'étude pour les jeunes Suédois, derrière les États-Unis, le Royaume-Uni et l'Allemagne. Les échanges culturels sont également fructueux : les institutions culturelles suédoises manifestent un regain d'intérêt pour la France, qui s'est traduit par une montée en puissance de la coopération française artistique dans tous les domaines (en 2005, création à l'Opéra royal de Drottningholm de Zoroastre de Jean-Philippe Rameau en collaboration avec les « talents lyriques » et la participation française remarquée dans l'année du design, en 2006 exposition « La peinture de Cour à l'époque de Louis XIV » au National Museet et venue de l'exposition du centre Pompidou « Africa Remix » au Moderna museet sans oublier une rétrospective Picasso à Göteborg). Par ailleurs, l'apprentissage de la langue française se porte mieux et le nombre d'apprenants du français est passé à l'institut d'une quarantaine à près de huit cents. Il est à noter que cet apprentissage est fortement souhaité, dans le système éducatif suédois, par le ministre suédois de l'éducation, de la recherche et de la culture, M. Leif Pagrotsky. Dans le domaine audiovisuel des manifestations telles que les « saisons du film français » traduisent la pénétration du marché suédois par les meilleures productions cinématographiques françaises. Dans le domaine des sciences, la tradition d'une forte coopération entre les deux pays se poursuit et s'amplifie : ainsi plus de cinq cents chercheurs du seul CNRS se sont rendus en Suède entre septembre 2004 et décembre 2005. Le succès des équipes franco-suédoises de recherche s'est traduit, deux années de suite (2004, 2005) par des prix Descartes de la Commission européenne. Nul doute que le prix Nobel de chimie attribué en 2005 au professeur Chauvin, les rencontres organisées à cette occasion par l'ambassade, la venue à Stockholm du ministre de l'Éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche pour la remise du prix mais aussi la mise sur pied de séminaires franco-suédois bisannuels de recherche, fortement soutenus par les ministères de la recherche des deux pays, ne renforcent les coopérations scientifiques et technologiques bilatérales. Le Président de la République a effectué une visite d'État en avril 2000. Depuis, le Premier ministre suédois Göran Persson s'est rendu à cinq reprises à Paris. Deux ministres français se sont rendus en Suède en 2005. Les contacts parlementaires ont été intenses avec la venue de 14 délégations françaises. En particulier, une délégation de la commission des finances de l'Assemblée nationale a, dans le cadre de la mise en oeuvre de la LOLF, effectué une visite de travail et publié un rapport sur la réforme fiscale en Suède. Le groupe d'amitié France-Suède de l'Assemblée nationale s'est rendu à Stockholm en 2005. Celui du Sénat en prépare une pour 2007. Trois ministres ou secrétaires d'État suédois se sont déplacés en France en 2005, dont le secrétaire d'État aux affaires européennes à la veille du Conseil européen de décembre et le ministre de l'industrie et du commerce à la veille de la conférence ministérielle de l'OMC à Hong Kong. Le ministre suédois des Finances, M. Pär Nuder, est venu à deux reprises à Paris en 2006 (en février et en mai) pour des entretiens avec le ministre de l'économie, des finances et de l'industrie. Le chef d'état-major des armées s'est rendu en Suède en juin 2006. Le ministre de l'Éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche se rendra à Stockholm les 28 et 29 août prochains. Les échanges entre collectivités locales, en particulier Göteborg et Lyon, sont également très vivants. Cette intensification est à replacer dans le contexte général de l'augmentation des échanges induits par l'Union européenne, qui produit un effet positif sur la dynamique des relations bilatérales.
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