FICHE QUESTION
12ème législature
Question N° : 74598  de  M.   Raoult Éric ( Union pour un Mouvement Populaire - Seine-Saint-Denis ) QE
Ministère interrogé :  outre-mer
Ministère attributaire :  outre-mer
Question publiée au JO le :  04/10/2005  page :  9138
Réponse publiée au JO le :  06/12/2005  page :  11348
Rubrique :  outre-mer
Tête d'analyse :  DOM et TOM : tourisme et loisirs
Analyse :  statistiques
Texte de la QUESTION : M. Éric Raoult attire l'attention de M. le ministre de l'outre-mer sur le nombre total de touristes métropolitains européens ou étrangers ayant visité les départements et territoires d'outre-mer français durant les dix dernières années. En effet, ce dossier du tourisme en outre-mer a connu de nombreuses péripéties ces dernières années, notamment du fait de difficultés de ce secteur dans plusieurs DOM-TOM, et suite à diverses déclarations ou polémiques de responsables professionnels ou d'élus locaux ou nationaux. Des débats, des études et des actions de promotion ont été menés depuis lors et ont dû avoir de réels effets positifs sur la fréquentation touristique, dans nos DOM-TOM. Il lui demande donc de bien vouloir lui préciser année par année et DOM-TOM par DOM-TOM, le chiffre de fréquentation des touristes ayant fréquenté ses collectivités d'outre-mer.
Texte de la REPONSE : La situation du secteur du tourisme apparaît contrastée en Martinique. La fréquentation de l'aéroport s'est redressée (+ 4,2 %), le nombre des plaisanciers et la clientèle de séjour s'inscrivent en hausse et le taux d'occupation des chambres hôtelières retrouve son niveau de 2002. Toutefois, en contrepoint de ces évolutions favorables, le nombre de croisiéristes enregistre une chute de 40 %. Après trois années difficiles, le flot des visiteurs a augmenté en 2004 en Guadeloupe. Le nombre de passagers à l'aéroport et le taux d'occupation des hôtels se sont améliorés. Des actions ont été engagées dès 2003 - création du comité du tourisme des îles de Guadeloupe, ouverture du premier lycée hôtelier de Guadeloupe, installation d'un village d'accueil des croisiéristes, lancement du schéma de développement et d'aménagement touristique, adoption d'une charte de qualité chez les hôteliers, etc. Toutefois cette embellie ne pourra être confirmée ou infirmée qu'après la publication prévue pour le mois de novembre courant de l'enquête aux frontières de l'INSEE. L'activité du secteur touristique en Guyane s'est un peu ressaisie en 2004, malgré le faible nombre de lancements de fusée. Si le taux d'occupation hôtelier s'est de nouveau contracté pour s'établir à 46,6 % contre 50,5 % en 2003, la fréquentation des sites touristiques a augmenté de 12 %. Le nombre de voyageurs entrés a également progressé de 13,7 %, cette forte hausse est liée pour l'essentiel à l'arrivée de la compagnie « Air Caraïbes » sur la desserte Guyane-Antilles principalement fréquentée par une clientèle d'affaires. Le bilan du secteur touristique à la Réunion, notamment concernant l'hôtellerie, a été particulièrement décevant avec une fréquentation globale en stagnation (440 000 touristiques en 2004 contre 442 000 en 2003), qui recouvre une diminution marquée du tourisme d'agrément (183 000 personnes, soit - 12,2 %) au bénéfice du tourisme affinitaire (+ 9,3 % et 183 000 personnes) et d'affaires (+ 16,7 % et 51 600 personnes). La destination Réunion rencontre un problème de positionnement, avec une offre qui ne se démarque pas suffisamment de celle des pays de la Caraïbe, mieux placée en termes de prix et mieux pourvue en infrastructures hôtelières. En 2004, Mayotte a accueilli, selon les estimations de l'INSEE, 32 000 visiteurs, soit une progression de 39 % par rapport à 2003, année particulièrement maussade. L'évolution favorable de la fréquentation touristique en 2004 est essentiellement imputable à la progression du nombre de touristes en provenance de la Réunion (+ 89 %) et qui représente 57 % du nombre total. Le second marché est la métropole. À Saint-Pierre-et-Miquelon, le tourisme se positionne comme une des voies de diversification économique de l'archipel ; une réflexion associant pouvoirs publics et initiative privée est menée sur l'évaluation de la qualité de l'offre existante. La fréquentation, à partir du nombre de passagers entrants enregistre une deuxième baisse consécutive (- 9,5 %) essentiellement imputable à la fréquentation maritime (- 16 %) qui a pâti d'un nombre d'escales de paquebots en diminution. L'activité touristique en Nouvelle-Calédonie s'inscrit en recul en 2004 (- 2,4 %) et le nombre de touristes se situe en dessous du seuil des 100 000 visiteurs, alors que dans la zone Asie-Pacifique, le tourisme a significativement progressé (+ 29 %). En revanche, l'activité de croisière est en nette progression (+ 20 % avec 77 115 croisiéristes), la clientèle est principalement australienne. Après une embellie enregistrée en 2003, la fréquentation touristique de la Polynésie française a stagné en 2004. Les croisiéristes qui étaient le moteur de la croissance de ce secteur les années précédentes ont reculé de 5,7 %. La Polynésie française a accueilli cette année au total 211 893 visiteurs, soit 874 personnes de moins qu'un an plus tôt. Les Européens et les Nord-Américains ont constitué les deux tiers des visiteurs des îles polynésiennes. La progression du chiffre d'affaires des hôtels et restaurants de 2,6 % à 40,6 milliards de F CFP est principalement due à la vigueur de la petite hôtellerie, grâce notamment à son réservoir de clientèle résidente. Par ailleurs, selon le conseil des professionnels de l'hôtellerie, le coefficient moyen de remplissage de l'hôtellerie s'est inscrit en hausse annuelle de 3 points, à 65,2 %. Le tourisme reste confidentiel à Wallis-et-Futuna, le nombre de touristes reste très marginal et n'est pas recensé sur le territoire. L'activité plaisancière est également très faible.

Le tourisme de séjour dans l'outre-mer français
2004 2003 2002 VARIATION
2004-2003
(en %)
Martinique 515 462 492 937 494 414 4,6
Guadeloupe (estimations) 500 000 465 000 465 000 9,3
Guyane     65 000        
(nombre de voyageurs entrés) 227 589 200 107 209 586 13,7
Réunion 440 006 442 214 432 940 - 0,5
Nouvelle-Calédonie 99 515 101 983 103 933 - 2,4
Polynésie française (estimation) 165 893 163 970 169 944 1
Mayotte 32 000 23 022 35 000 39
Saint-Pierre-et-Miquelon (nombre de voyageurs entrés) 26 716 29 532 31 144 - 9,5
Sources INSEE, ISPF, ISEE.


Le tourisme de croisière dans l'outre-mer français
2004 2003 2002 VARIATION
2004-2003
(en %)
Martinique 159 416 268 542 200 847 - 40,6
Guadeloupe 149 800 195 102 204 828 - 23,2
Guyane (sans objet) - - - -
Réunion 10 006 10 214 6 940 - 2
Nouvelle-Calédonie 77 115 64 279 59 924 20
Polynésie française (estimation) 46 000 48 797 24 000 - 5,7
Mayotte 6 522 5 701 7 134 8,1
Saint-Pierre-et-Miquelon 4 600 3 022 5 120 52,2
Sources INSEE, ISPF, ISEE.
UMP 12 REP_PUB Ile-de-France O