Texte de la REPONSE :
|
De 1995 à 2001, le commerce bilatéral franco-suisse a augmenté de manière régulière et parallèle (3 % par an en moyenne), permettant à la France de conserver un excédent annuel moyen de l'ordre de 3,2 milliards d'euros. En 2002 et 2003 en revanche, les échanges bilatéraux ont connu un léger fléchissement, exportations et importations ayant diminué dans des proportions similaires durant cette période. L'année 2004 a été marquée par une baisse des exportations françaises (10,2 milliards d'euros, soit - 3,6 % par rapport à 2003), alors que dans le même temps les importations en provenance de Suisse progressaient fortement (11,9 %, à 8 milliards d'euros). Dans ces conditions, le solde commercial, tout en restant largement positif en faveur de la France, a connu une baisse sensible en 2004 (2,3 milliards d'euros contre 3,5 milliards d'euros en 2003). Il s'agit cependant encore du quatrième plus fort excédent français (troisième en 2003). La baisse des exportations françaises est imputable en premier lieu à la chute des livraisons d'avions (- 51,2 %), après une année 2003 exceptionnelle en termes de ventes aéronautiques, ainsi qu'à une baisse sensible des ventes de combustibles et carburants (- 34 %). Au-delà de ces deux variations sectorielles, la diminution des exportations s'explique plus globalement par un marché suisse peu dynamique sur des secteurs qui sont des points forts de l'industrie exportatrice française (aéronautique mais aussi automobile et biens de consommation). La nette reprise des importations en provenance de Suisse est principalement due à la très forte croissance des achats de matériel médico-chirurgical et d'orthopédie (185 %), ainsi qu'à celle des achats d'articles de bijouterie et d'orfèvrerie (71,3 %). Il est à noter que, sur les huit premiers mois de 2005, la tendance constatée en 2004 paraît moins prononcée puisque la baisse des exportations françaises est presque stoppée (- 0,7 %, en glissement annuel) et que la hausse des importations est limitée à 8 %. En 2004, l'électricité et les combustibles sont devenus le premier poste d'exportations françaises vers la Suisse au détriment des préparations pharmaceutiques, qui sont passées au second plan.
Les dix produits français les plus exportés vers la Suisse étaient les suivants :
EN M |
2003 |
2004 |
% |
Électricité et combustibles |
872 |
939 |
+ 7,7 |
Préparations pharmaceutiques |
918 |
883 |
- 3,8 |
Véhicules automobiles |
606 |
580 |
- 4,4 |
Construction aéronautique et spatiale |
813 |
396 |
- 51,2 |
Bijouterie, joaillerie, orfèvrerie |
252 |
348 |
+ 37,9 |
Produits pétroliers raffinés |
433 |
278 |
- 35,7 |
Vins et champagnes |
309 |
278 |
- 10,2 |
Parfums et produits de toilette |
248 |
234 |
- 5,5 |
Produits chimiques organiques |
224 |
234 |
+ 4,5 |
Montres, pendules et horloges |
191 |
189 |
- 0,9 |
Source : douanes françaises
Ces dix produits ont représenté un tiers des exportations totales de la France vers la Suisse en 2004. La France a vendu davantage d'énergie (13 % des exportations) et de biens de consommation (27 %) à ce pays qu'en moyenne au reste du monde (respectivement 1 % et 15 %). En corollaire, elle y a exporté moins de biens d'équipement professionnel (16 % des exportations contre 22 %), de biens intermédiaires (26 % contre 31 %) et d'automobiles (7 % contre 15 %). Soucieux de renforcer nos relations bilatérales avec un pays dont cette composante est trop souvent obérée par les négociations multilatérales de Genève ou le Forum de Davos, le ministre délégué au commerce extérieur se rendra en Suisse alémanique (Berne et Zurich) au premier semestre de 2006 pour rencontrer ses homologues helvétiques ainsi que la communauté d'affaires locale.
|