FICHE QUESTION
12ème législature
Question N° : 77068  de  M.   Hage Georges ( Député-e-s Communistes et Républicains - Nord ) QE
Ministère interrogé :  affaires étrangères
Ministère attributaire :  affaires étrangères
Question publiée au JO le :  01/11/2005  page :  10069
Réponse publiée au JO le :  27/12/2005  page :  12016
Rubrique :  famille
Tête d'analyse :  adoption
Analyse :  adoption internationale. agence. mise en place. calendrier
Texte de la QUESTION : M. Georges Hage attire l'attention de M. le ministre des affaires étrangères sur l'inquiétude des familles postulant à l'adoption d'enfants vietnamiens. Le Gouvernement avait annoncé la création opérationnelle de l'Agence française de l'adoption (AFA) pour le second semestre de 2005. Cela laissait augurer d'un traitement positif et accéléré des demandes. Le gouvernement vietnamien désire rendre obligatoire, à partir du 1er janvier 2006, le passage des adoptants par des organismes agréés pour l'adoption (OAA). Dans le souci de la mise en oeuvre de cette décision, il se révèle que seuls les dossiers individuels complets et traduits en vietnamien, parvenus à la mission de l'adoption internationale (MAI) avant le 1er octobre 2005, seront transmis à l'autorité centrale vietnamienne. Après cette date, les adoptants devront se tourner vers l'OAA, sur les moyens et les critères de choix de laquelle nous pouvons nous interroger. Dans ces conditions, l'objectif affiché par la nouvelle loi sur l'adoption de doubler le nombre d'adoptions internationales apparaît compromis. Il souhaiterait connaître ses intentions, tant en ce qui concerne la concertation avec les autorités vietnamiennes à ce sujet que les perspectives de poursuite des adoptions.
Texte de la REPONSE : L'entrée en vigueur de la convention franco-vietnamienne en matière d'adoption le 1er novembre 2000 avait pour objectif d'encadrer les procédures et d'éviter certaines dérives constatées en avril 1999. Depuis la tenue du premier comité de suivi de la convention franco-vietnamienne en novembre 2002, un nombre significatif de dossiers a pu être traité grâce au régime dérogatoire accordé par les autorités vietnamiennes aux seules familles françaises, autorisant les adoptants à effectuer un premier voyage au Vietnam pour identifier un enfant. Cet aménagement de la procédure, qui a toujours été présenté comme dérogatoire et temporaire, s'il a permis pendant un an de réduire le nombre des dossiers en attente, a provoqué en retour un afflux massif de nouvelles demandes, largement supérieur au rythme de réalisation des adoptions. En effet, le nombre de dossiers d'adoption constitués par des adoptants français excède de beaucoup le nombre d'enfants adoptables. Plusieurs facteurs peuvent l'expliquer : depuis 2004, de nombreuses conventions bilatérales ont été signées entre le Vietnam et d'autres pays, ôtant à la France la situation privilégiée qu'elle avait occupée pendant un an ; d'autre part, grâce à l'élévation du niveau de vie, de plus en plus d'enfants vietnamiens sont adoptés par des familles vietnamiennes, ce dont il convient, bien entendu, de se réjouir. En 2003, autant d'adoptions ont été réalisées par des familles vietnamiennes que par l'ensemble des pays étrangers au Vietnam. L'autorité centrale vietnamienne, soucieuse d'appliquer un traitement identique à tous les États ayant signé avec elle une convention en matière d'adoption, a décidé de rendre obligatoire, à partir du ter janvier 2006, le passage de tous les adoptants, quelle que soit leur nationalité, par des organismes agréés pour l'adoption. Des mesures devaient donc être prises pour éviter que les nouvelles règles ne soient appliquées rétroactivement à des demandes d'adoption dûment engagées et enregistrées. Cette période transitoire, qui a été réduite au strict nécessaire, est indispensable pour permettre le traitement du millier de dossiers actuellement en instance. Depuis le 1er octobre 2005, les candidats à l'adoption doivent s'adresser dorénavant à l'un des cinq organismes français autorisés et habilités (OAA) au Vietnam. Ils pourront prendre contact par ailleurs avec l'agence française de l'Adoption (AFA). Les autorités françaises sont bien conscientes de l'activité limitée des OAA français ; c'est pourquoi elles encouragent leur développement et soutiennent le renforcement de leur action, afin que ceux-ci puissent accepter davantage de dossiers. Le ministre des Affaires étrangères suit attentivement la mise en oeuvre effective de l'AFA, qui devrait en principe être opérationnelle au 1er trimestre 2006, en liaison avec le ministère de la famille qui en assumera la tutelle. Le ministère des affaires étrangères n'ignore pas combien l'attente que vivent les familles candidates à l'adoption est douloureuse. C'est pourquoi il est conseillé à celles dont le dossier n'a pas été déposé avant le 1er octobre 2005 de prendre l'attache de la mission de l'adoption internationale qui pourra les guider vers un pays où leur demande aurait plus de chances d'aboutir dans des délais raisonnables.
CR 12 REP_PUB Nord-Pas-de-Calais O