Texte de la QUESTION :
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Mme Claude Darciaux souhaiterait attirer l'attention de M. le ministre de la santé et des solidarités sur les difficultés rencontrées par les femmes dans le cadre de la reconnaissance de leurs maladies cardiovasculaires. Une étude, publiée à l'occasion du congrès de cardiologie qui s'est tenue à Stockholm et qui porte sur 3 779 patients originaires de 32 pays, souligne que les femmes qui se plaignent de douleurs au niveau de la cage thoracique sont moins bien considérées que les hommes. Cela se traduit par un manque d'examens cliniques voire, plus grave, d'une absence de thérapies permettant de prolonger leur espérance de vie. Sachant que ces maladies frappent 55 % des femmes en Europe contre 45 % des hommes et qu'elles représentent la première cause de mortalité des femmes sur notre continent, elle souhaiterait connaître ses intentions à ce sujet.
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Texte de la REPONSE :
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Les maladies cardiovasculaires représentent la première cause de mortalité en France. Deux catégories de facteurs de risque sont actuellement reconnues : les facteurs majeurs que sont le tabagisme, l'hypertension artérielle, les dyslipidémies, le diabète de type 2 et l'âge, et des facteurs prédisposant telles que l'obésité, la sédentarité, les antécédents familiaux de maladie coronarienne, la précarité et la ménopause. Avec 80 % des infarctus, l'homme présente un risque plus élevé que la femme, protégée, en période d'activité génitale, par ses oestrogènes. Ainsi l'incidence des infarctus du myocarde non mortels pour 100 000 habitants, évaluée par le registre MONICA-France, est de un homme pour sept femmes avant l'âge de soixante-cinq ans et de un homme pour deux femmes après l'âge de soixante-cinq ans. Ce registre a par ailleurs enregistré un recul des taux de décès entre 1989 et 1998 de 18 % chez l'homme et 24 % chez la femme. De nombreuses recommandations en matière de prévention et de prise en charge des pathologies cardiovasculaires ont déjà été rédigées en France par l'Agence nationale d'accréditation et d'évaluation en santé, devenue en 2005 la Haute Autorité de santé, en 1999, 2000, 2004 et par l'Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé en 2000. Elles s'appliquent tant aux hommes qu'aux femmes, mais ces dernières ne sont en moyenne concernées que dix ans après les hommes, essentiellement à l'occasion de leur ménopause. Comme pour les hommes, le tabagisme constitue un risque majeur et notamment le tabagisme passif qui augmente le risque cardiovasculaire de 30 % tandis que l'association pilule-cigarette multiplie par vingt le risque cardiovasculaire. Les travaux présentés par la société européenne de cardiologie confirment les bénéfices de l'application des recommandations déjà parues en France et, s'agissant des femmes, constatent que la symptomatologie clinique des événements cardiovasculaires est moins typique que chez l'homme donc moins facilement identifiable. La politique de prévention passe en conséquence par la définition d'objectifs précis qui ont été relayés dans la loi du 9 août 2004 relative à la politique de santé publique. Ainsi, 15 % des objectifs de la loi sont spécifiquement ajustés sur la prévention des maladies cardiovasculaires et les femmes y ont été expressément ciblées.
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