FICHE QUESTION
12ème législature
Question N° : 77792  de  M.   Roques Serge ( Union pour un Mouvement Populaire - Aveyron ) QE
Ministère interrogé :  jeunesse et sports
Ministère attributaire :  jeunesse et sports
Question publiée au JO le :  08/11/2005  page :  10285
Réponse publiée au JO le :  21/02/2006  page :  1909
Rubrique :  santé
Tête d'analyse :  mort subite
Analyse :  sportifs. lutte et prévention
Texte de la QUESTION : M. Serge Roques appelle l'attention de M. le ministre de la jeunesse, des sports et de la vie associative sur la mort subite du sportif. Il sait que le Gouvernement a été saisi à plusieurs reprises à ce sujet et qu'une étude prospective nationale est actuellement en cours afin de proposer des mesures pour prévenir ces accidents mortels. Aussi lui demande-t-il si l'attestation de formation aux premiers secours pourrait être intégrée automatiquement à la formation des arbitres et des éducateurs sportifs afin de pouvoir agir rapidement en attendant l'arrivée des secours médicaux. D'autre part, serait-il possible que l'échocardiographie soit effectuée de manière systématique dans le cadre de l'examen médical de non-contre-indication à la pratique du sport ? Il le remercie de bien vouloir lui préciser la politique mise en oeuvre à ce sujet par le Gouvernement et lui indiquer si de telles mesures peuvent être envisagées afin de lutter contre la mort subite du sportif.
Texte de la REPONSE : En ce qui concerne les éducateurs sportifs, l'attestation de formation aux premiers secours (AFPS) est déjà un pré-requis à l'accès à la formation du brevet d'État des éducateurs sportifs (BEES des 1er, 2e ou 3e degrés). En revanche, l'AFPS ne fait pas partie de la formation des arbitres qui est, en l'état des textes, sous la responsabilité des fédérations sportives. La proposition d'intégrer de manière systématique l'AFPS dans les formations d'arbitre à l'avenir soulève une question qui méritait effectivement d'être posée. Le ministère de la jeunesse, des sports et de la vie associative (MJSVA) en étudiera l'intérêt et les conditions d'éventuelle mise en oeuvre en concertation avec l'ensemble des fédérations sportives. Le bilan cardiovasculaire occupe une place majeure dans le cadre de la non-contre-indication à la pratique sportive. Cette place est tout à fait justifiée pour au moins trois raisons : l'exercice musculaire représente une contrainte importante pour le système cardiovasculaire, les anomalies cardiovasculaires constituent la principale cause de contre-indication initiale à la pratique sportive en compétition et les étiologies des morts subites sur le terrain de sport sont largement dominées par les pathologies cardiovasculaires ignorées. Toutefois, le contenu du bilan de dépistage cardiovasculaire minimal à réaliser fait encore débat dans la communauté scientifique. Pour l'ensemble des sportifs désirant ou s'adonnant à une pratique en compétition, l'Amérique du Nord recommande la réalisation d'un interrogatoire et d'un examen physique ; l'Europe vient très récemment d'y adjoindre chez le jeune sportif (- de 35 ans) la réalisation d'un électrocardiogramme de repos à partir de 12 à 14 ans, à répéter tous les deux ans. Actuellement en France, seuls les sportifs de haut niveau et les sportifs espoirs doivent réaliser de manière systématique et préalablement à leur première inscription sur les listes ministérielles (arrêté du 11 février 2004) un bilan cardiologique comprenant un interrogatoire, un examen physique, un électrocardiogramme de repos, une échocardiographie puis une épreuve d'effort maximal. Le choix des examens proposés repose, d'une part, sur les étiologies des morts subites les plus fréquemment rapportées dans la littérature et, d'autre part, sur les résultats publiés des bilans systématiques réalisés dans d'autres pays. La proposition de faire bénéficier systématiquement d'une échocardiographie l'ensemble des licenciés, dans le cadre de l'examen médical subordonnant la délivrance du certificat médical de non-contre-indication à la pratique du sport, est intéressante. Elle semble néanmoins prématurée. En effet, avant d'envisager sa généralisation systématique, il convient tout d'abord d'en évaluer la pertinence et son rapport coût/efficacité en termes de prévention sanitaire. À ce titre, le MJSVA vient d'allouer, en novembre 2005, une aide financière pour la réalisation d'une étude rétrospective sur l'analyse des données cardiologiques des sportifs de haut niveau et des espoirs recueillies par les fédérations sportives. Les résultats de cette étude sont attendus fin 2006. Elle est réalisée par la Société française de cardiologie et plus particulièrement son groupe de cardiologie du sport, en collaboration avec la direction des sports. Elle a pour objectifs de préciser les pathologies éventuelles détectées, afin de déterminer la sensibilité et la spécificité du bilan cardiologique proposé ainsi que de répertorier les particularités cardiovasculaires retrouvées chez ces sportifs dans le but d'établir des « normes » dans cette population spécifique. Par ailleurs, une étude épidémiologique prospective nationale sur la mort subite dans le sport a été commandée en 2004, dans le cadre d'un partenariat entre le MJSVA et le Conseil de prévention et de lutte contre le dopage (CPLD). Cette étude est actuellement en cours et dirigée par le Dr Xavier Jouven de l'unité INSERM U 258. Le but premier de l'étude est de constituer un registre destiné à recenser les morts subites chez le sujet sportif en France. Ce registre, qui a débuté au 1er janvier 2005, a vocation à s'étendre jusqu'en 2009. En complément de ce registre, des actions de prévention afin d'améliorer la prise en charge des morts subites et de mettre en évidence l'importance de faire un massage cardiaque seront menées. C'est dans ce cadre qu'une opération pilote de prévention de la « mort subite » des sportifs a été lancée le jeudi 15 décembre 2005 par le comité régional olympique et sportif de la région Île-de-France (CROSIF), en partenariat avec le CPLD, l'INSERM et la Fondation d'entreprise La Française des jeux. Cette action, intitulée « Mon club, relais du geste citoyen », consiste, en s'appuyant sur les ligues et comités régionaux membres du CROSIF, en la diffusion auprès des sportifs franciliens d'un document au format « carte d'identité » présentant les principaux gestes permettant la réalisation d'un massage cardiaque, présenté comme « le geste qui sauve ». Ce massage doit être prodigué aux sportifs victimes d'un arrêt cardiaque et ce dans l'attente de l'arrivée des secours et notamment d'un défibrillateur, permettant ainsi d'accroître de manière significative les chances de survie. Cette opération a vocation à s'étendre sur le plan national si ses résultats sont jugés encourageants.
UMP 12 REP_PUB Midi-Pyrénées O