FICHE QUESTION
12ème législature
Question N° : 79862  de  Mme   Lignières-Cassou Martine ( Socialiste - Pyrénées-Atlantiques ) QE
Ministère interrogé :  justice
Ministère attributaire :  justice
Question publiée au JO le :  06/12/2005  page :  11210
Réponse publiée au JO le :  24/01/2006  page :  758
Rubrique :  système pénitentiaire
Tête d'analyse :  personnels d'insertion et de probation
Analyse :  effectifs de personnel
Texte de la QUESTION : Mme Martine Lignières-Cassou attire l'attention de M. le garde des sceaux, ministre de la justice sur les conséquences de la loi portant adaptation de la justice aux évolutions de la criminalité du 9 mars 2004 sur les services pénitentiaires d'insertion et de probation (SPIP). L'application des nouvelles mesures se trouve mises en échec en raison des effectifs insuffisants des personnels des SPIP, ceux-ci ayant pour mission d'assurer le suivi des personnes incarcérées et de celles exécutant leur peine en milieu ouvert. Comme le soulignait dans son rapport sur l'application de cette loi dite Perben II le député Jean-Luc Warsmann, il faut un renforcement drastique des moyens dévolus à l'exécution et à l'application des peines. Les récents recrutements exécutés par son ministère ne sont pas à la hauteur des besoins qu'on évalue à 3 000 équivalents temps plein. Elle lui demande donc quelles mesures il compte prendre pour doter les SPIP des moyens indispensables pour mettre en oeuvre les dispositions législatives relatives à l'application des peines et à leur aménagement. Elle lui demande d'envisager un plan pluriannuel de recrutement, voire une loi de programmation.
Texte de la REPONSE : Le garde des sceaux, ministre de la justice, fait connaître à l'honorable parlementaire l'attention qu'il porte aux services pénitentiaires d'insertion et de probation (SPIP) et plus particulièrement aux moyens à mettre en oeuvre pour assurer la mise en application de la loi n° 2004-204 du 9 mars 2004 portant adaptation de la justice aux évolutions de la criminalité. La montée en charge des dispositifs prévus par la loi Perben II a généré en effet un surcroît des prises en charge depuis janvier 2005. Afin de pouvoir répondre à cette augmentation conséquente de la charge de travail des SPIP, 200 créations d'emplois de conseillers d'insertion et de probation ont été obtenues en loi de finances 2005 et ce dans le prolongement des préconisations du rapport Warsmann. Toutefois, compte tenu des délais de recrutement (quatre mois) et de la durée statutaire de la formation à l'École nationale de l'administration pénitentiaire (deux ans), les conseillers d'insertion et de probation n'arriveront sur le terrain qu'en septembre 2007. Par ailleurs, quatre-vingt nouveaux emplois de conseillers d'insertion et de probation ont été obtenus au titre du projet de loi de finances pour 2006, dans le but de poursuivre le renforcement en effectifs des services pénitentiaires d'insertion et de probation. En matière de recrutement, il convient de noter qu'une promotion de 290 élèves conseillers d'insertion et de probation est entrée à l'École nationale d'administration pénitentiaire (ENAP) au mois d'octobre, soit la plus importante promotion de conseillers d'insertion et de probation jamais enregistrée. En outre, un concours de conseillers d'insertion et de probation pour environ 300 postes sera organisé en 2006. Depuis 2002, 585 emplois de conseillers d'insertion et de probation ont été créés, représentant un accroissement de 38,36 % des effectifs. Enfin, pour répondre aux besoins urgents des services, un amendement du Gouvernement adopté par le Parlement durant l'examen du projet de loi de finances 2006 prévoit le recrutement de 400 travailleurs sociaux et personnels administratifs supplémentaires qui rejoindront les services pénitentiaires d'insertion et de probation dès 2006. Compte tenu de la difficulté de fonctionnement des services pénitentiaires d'insertion et de probation, il a été décidé la création d'une mission d'évaluation qui doit procéder à une étude attentive et apporter ses conclusions permettant de quantifier cette réalité. Ces éléments seront, bien sûr, portés à la connaissance des organisations syndicales d'ici à quelques mois. Il pourra ensuite être entamé une véritable concertation avec les partenaires sociaux qui permettra de définir, au vu des conclusions de ce rapport et à travers les discussions qui interviendront, les propositions à mettre en oeuvre afin de donner une nouvelle dimension aux missions des travailleurs sociaux.
SOC 12 REP_PUB Aquitaine O