FICHE QUESTION
12ème législature
Question N° : 80025  de  M.   Liebgott Michel ( Socialiste - Moselle ) QE
Ministère interrogé :  agriculture et pêche
Ministère attributaire :  agriculture et pêche
Question publiée au JO le :  06/12/2005  page :  11154
Réponse publiée au JO le :  10/01/2006  page :  215
Rubrique :  agroalimentaire
Tête d'analyse :  équarrissage
Analyse :  financement. perspectives
Texte de la QUESTION : M. Michel Liebgott * interroge M. le ministre de l'agriculture et de la pêche à propos des aides allouées aux bouchers-charcutiers en matière de sécurité sanitaire. La réforme du service public de l'équarrissage (SPE) a notamment mis en oeuvre les mesures destinées à extraire de son champ de compétences les matériaux à risque spécifié (MRS), tels que les os de la colonne vertébrale des bovins de plus de douze mois. Destinée à répondre aux enjeux sanitaires de la crise dite de « la vache folle », l'élimination des MRS bouchers se fait désormais par un circuit autorisé, pris en charge par les équarrisseurs, et dont le financement est couvert pour partie par une aide de 1 000 euros allouée aux bouchers-charcutiers. Forte de cette réforme, la profession a pris l'initiative d'expérimenter sur six sites, des modes collectifs et donc moins onéreux de collecte des os de la colonne vertébrale. L'autorisation du ministère de l'agriculture a été accordée pour cette opération qui se déroulera du ler novembre 2005 au 1er mars 2006. Présageant les résultats de cette expérimentation et en contradiction manifeste avec l'autorisation accordée, le ministère a cependant décidé de réduire de 50 % le montant des aides accordées, mesure applicable dès le 1er janvier 2006. Cette décision pour le moins prématurée vient grever la situation financière d'une profession déjà mise à mal par les restrictions sanitaires qu'elle a fort logiquement accompagnées et par la baisse de la consommation qui a prévalu dans un contexte de crainte pour la santé. Il demande donc au Gouvernement de surseoir à la réduction des aides telle que prévue et de lui préciser quels mécanismes compensatoires seront mis en oeuvre pour sauvegarder les intérêts des bouchers-charcutiers, entreprises à taille humaine s'il en est.
Texte de la REPONSE : L'attention du ministère chargé de l'agriculture a été appelée sur les conditions de sortie des sous-produits issus de la découpe des bovins en boucherie du périmètre du service public de l'équarrissage (SPE). L'élimination de ces sous-produits, les colonnes vertébrales de bovins, se caractérise par une prédominance des opérations de collecte. Si cette prestation ne concerne qu'un faible volume à l'échelle de l'équarrissage français (1,6 % du poids des déchets), le coût de la collecte, représentant plus de 90 % du montant global de la prestation d'élimination, est le facteur déterminant de possibles économies. Afin de réduire les frais de collecte, le Gouvernement a récemment autorisé l'allongement des délais de conservation de ces sous-produits jusqu'à une durée de deux semaines, voire d'un mois, sous certaines conditions sanitaires. Parallèlement, et dans un même souci de rationalisation des coûts consacrés à l'élimination des sous-produits, les professionnels du secteur ont proposé, en juillet dernier, un protocole d'expérimentation de nouvelles modalités de collectes et de transport de ces déchets. Partageant cette démarche, le ministère chargé de l'agriculture a souhaité qu'une telle expérimentation puisse se faire dans le respect des exigences réglementaires relatives à l'entreposage et au transport des sous-produits, dès le début du mois de novembre 2005, et pour une durée de cinq mois. Si les résultats de cette expérimentation devaient s'avérer satisfaisants, un ou plusieurs dispositifs de collecte des sous-produits issus des boucheries pourraient être mis en place et permettraient de dégager des économies substantielles sur cette prestation. Par ailleurs, la réforme du service public de l'équarrissage engagée depuis le début 2004 vise à mettre le dispositif national en conformité avec les règles de financement définies au plan communautaire, à en rationaliser le fonctionnement et à en limiter le coût. En termes d'organisation, la volonté du législateur a été de réduire le périmètre du service public à la stricte activité d'équarrissage concernant les cadavres d'animaux collectés en exploitations agricoles. Cette mesure, qui est entrée en application le 1er octobre dernier, s'est traduite par l'ouverture à la libre contractualisation des prestations d'élimination des déchets produits par les abattoirs et les ateliers de découpe. Le maintien temporaire des prestations réalisées auprès des adhérents dans le cadre du service public de l'équarrissage jusqu'à la fin de l'année 2005 a été décidé, afin de permettre la mise en oeuvre progressive des nouveaux délais de conservation et le lancement des expérimentations locales conduites par la Fédération nationale des bouchers-charcutiers. A partir du 1er janvier 2006, les prestations de collecte et d'élimination des déchets provenant des boucheries relèveront elles aussi de relations commerciales entre les bouchers et les équarrisseurs. La possibilité de récupérer la taxe sur la valeur ajoutée sur le prix des prestations de collecte et d'élimination des sous-produits et la rationalisation des collectes sont susceptibles d'occasionner des économies de 50 % sur les coûts constatés en 2005. Tenant compte de ces éléments et conscient des implications de cette réforme sur le fonctionnement de ces entreprises, le Gouvernement apportera son soutien au secteur de la boucherie en 2006. Ce soutien est en cours de finalisation avec les entreprises concernées.
SOC 12 REP_PUB Lorraine O