FICHE QUESTION
12ème législature
Question N° : 80498  de  M.   Falala Francis ( Union pour un Mouvement Populaire - Marne ) QE
Ministère interrogé :  santé et solidarités
Ministère attributaire :  santé et solidarités
Question publiée au JO le :  13/12/2005  page :  11461
Réponse publiée au JO le :  13/06/2006  page :  6273
Rubrique :  santé
Tête d'analyse :  sida
Analyse :  statistiques
Texte de la QUESTION : M. Francis Falala appelle l'attention de M. le ministre de la santé et des solidarités sur le nombre de personnes infectées par le VIH depuis 1990, sachant que le continent africain est le plus attaché de la planète. Il souhaite connaître cette évolution pour le continent africain année après année depuis 1990.
Texte de la REPONSE : Aujourd'hui, l'Afrique subsaharienne compte un peu plus de 10 % de la population mondiale, mais, selon l'OMS et l'ONUSIDA, elle abrite plus de 60 % de toutes les personnes vivant avec le VIH, à savoir 25,8 millions en 2005. Force est de constater, cependant, que ces chiffres ne prennent pas en compte la grande diversité de la pandémie sur le continent africain. Il s'agit d'un continent de cinquante-trois pays composés de divers groupes ethniques, religieux et linguistiques, ainsi que de régimes économiques et politiques différents. Le nombre de personnes vivant avec le VIH varie énormément entre les différentes régions africaines, entre des pays au sein d'une même région, ainsi qu'au sein d'un même pays. Le « rapport sur l'épidémie mondiale de Sida » de l'ONUSIDA de 2004 a mis en évidence l'augmentation de la prévalence du VIH depuis 1990 en Afrique australe, qui est la région du monde la plus affectée par le VIH. En 1990, le taux de prévalence du VIH dans les consultations prénatales des zones urbaines était de 5 %, tandis qu'en 2002 ce taux a atteint 25 %. Dans certains pays d'Afrique australe, l'évolution des taux est même plus importante : Swaziland, par exemple, la prévalence moyenne chez les femmes enceintes était de 4 % en 1992, passant à 34 % en 2000 et atteignant 39 % en 2002 ; au Botswana, le taux de prévalence a atteint 37 % en 2003. En revanche, en Afrique orientale, une baisse de prévalence est constatée. En 1990, la prévalence chez les femmes enceintes était de 20 %, en baissant en 2002 à un taux de 13 %. La baisse la plus importante se trouve en Ouganda. À Kampala, par exemple, la prévalence a baissé de 29 % en 1993 à environ 8 % en 2002. En Éthiopie et au Kenya, une forte réduction dans la prévalence a été constatée depuis le début des années 1990. En Afrique occidentale et en Afrique centrale, les taux sont restés stables entre 1990 et 2002 et bien moins élevés que ceux de l'Afrique australe et de l'Afrique orientale. Quant à l'Afrique du Nord, les données sont difficiles à renseigner car, d'une part, les chiffres disponibles sur le VIH/Sida en Afrique sont limités à l'Afrique subsaharienne et, d'autre part, la surveillance systématique de l'épidémie n'est pas satisfaisante dans ces pays. Le ministre de la santé et des solidarités a rappelé à plusieurs reprises que la lutte contre le VIH/Sida passe par la maîtrise de l'épidémie au plan international. Cette décision se traduit par l'augmentation de la contribution au GIP Esther (ensemble pour une solidarité thérapeutique hospitalière en réseau) à hauteur de 10,1 millions d'euros pour les années 2006 et 2007. Il s'agit du renforcement des moyens pour lutter contre le VIH/Sida en Afrique puisque ce réseau a comme objectif l'accroissement de l'accès au traitement et aux soins des personnes infectées par le VIH/Sida et qu'en 2004, huit des dix pays soutenus étaient des pays africains (Bénin, Burkina-Faso, Cameroun, Côte-d'Ivoire, Gabon, Mali, Maroc, Sénégal). Par ailleurs, le ministre de la santé et des solidarités a approuvé l'élargissement de la zone d'intervention du GIP Esther pour y inclure huit nouveaux pays africains en 2005 et 2006 (Burundi, Centrafrique, Ghana, Tchad, Niger, Madagascar, Togo, Guinée-Conakry). La France joue un rôle essentiel pour le prélèvement de solidarité internationale sous la forme d'une contribution volontaire sur les billets d'avion. La possibilité de créer une facilité financière internationale afin de permettre l'achat des médicaments et baisser leurs prix est également à l'étude. Cette mesure a fait l'objet d'une conférence ministérielle à Paris le 28 février et le 1er mars 2006. Cette initiative française contribuera à l'objectif fixé par 1'UNAIDS de fournir l'accès à 75 % des personnes ayant besoin d'antirétroviraux en 2008. Enfin, la France s'est engagée à doubler sa contribution au Fonds mondial pour la lutte contre le Sida, la tuberculose et le paludisme (FMSTP). Elle passera de 150 millions d'euros en 2004, à 225 millions d'euros en 2006, puis 300 millions d'euros en 2007. La France sera ainsi parmi les premiers contributeurs au FMSTP pour la période 2006-2007. Il convient de noter que le continent africain bénéficie majoritairement des financements de ce fonds. L'Afrique subsaharienne a ainsi reçu 61 % des fonds des quatre premiers tours du FMSTP.
UMP 12 REP_PUB Champagne-Ardenne O