FICHE QUESTION
12ème législature
Question N° : 80947  de  M.   Poignant Serge ( Union pour un Mouvement Populaire - Loire-Atlantique ) QE
Ministère interrogé :  sécurité sociale, personnes âgées, personnes handicapées et famille
Ministère attributaire :  sécurité sociale, personnes âgées, personnes handicapées et famille
Question publiée au JO le :  13/12/2005  page :  11476
Réponse publiée au JO le :  12/12/2006  page :  13057
Rubrique :  handicapés
Tête d'analyse :  allocations et ressources
Analyse :  disparités
Texte de la QUESTION : M. Serge Poignant * attire l'attention de M. le ministre délégué à la sécurité sociale, aux personnes âgées, aux personnes handicapées et à la famille sur la situation des personnes handicapées bénéficiant d'une pension d'invalidité qui ne remplissent pas la condition de ressources requise pour bénéficier de l'AAH et ne peuvent, en conséquence, prétendre ni à la garantie de ressources ni à la majoration pour la vie autonome instituée par la loi n° 2005-102 du 11 février 2005 pour l'égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées, En effet, ces deux prestations ne peuvent être attribuées qu'aux bénéficiaires de l'AAH à taux plein ou d'une différentielle d'AAH. Une personne invalide dont la pension ou la rente d'invalidité est d'un montant équivalent à celui de l'AAH s'en trouve ainsi privée. Cette différence de traitement apparaît en contradiction avec l'objet de la loi, à savoir l'égalité des droits et des chances. Il souhaiterait savoir si le Gouvernement a l'intention de mettre fin à cette disparité entre les pensionnés d'invalidité et les titulaires de l'AAH.
Texte de la REPONSE : La pension d'invalidité et l'allocation aux adultes handicapés (AAH) obéissent à deux logiques différentes. L'une relève de l'assurance : c'est la pension d'invalidité. Son montant varie en fonction des salaires perçus pendant la période d'activité, un minimum invalidité étant toutefois prévu par la réglementation. Ce minimum invalidité est de même montant que le minimum vieillesse sur lequel il est indexé, et par conséquent de même montant que l'allocation aux adultes handicapés. La personne qui perçoit une pension d'invalidité dont le montant est inférieur à ce minimum y parvient grâce à une allocation dite supplémentaire du fonds spécial d'invalidité, payée par l'État. L'autre relève de la solidarité : c'est l'allocation aux adultes handicapés. Son montant est fixe, revalorisé chaque année au 1er janvier. La loi du 11 février 2005 a créé deux compléments à cette allocation. L'un, dénommé majoration pour la vie autonome, a remplacé le complément à l'allocation aux adultes handicapés versé aux personnes handicapées assumant la charge d'un logement autonome. L'autre, dénommé complément de ressources, a pour objet d'apporter une garantie de ressources aux personnes handicapées qui sont durablement éloignées de l'emploi, fût-il protégé, et doivent néanmoins assumer la charge d'un logement indépendant. Pour des raisons qui tiennent à l'histoire de ces prestations, les ressources prises en compte pour la détermination du montant de l'allocation supplémentaire du fonds spécial d'invalidité sont différentes de celles prises en compte pour la détermination du montant de l'allocation aux adultes handicapés. Il s'ensuit que certains pensionnés d'invalidité, bénéficiaires de l'allocation supplémentaire du fonds spécial d'invalidité, ont accès à une allocation différentielle aux adultes handicapés et, par conséquent, aux avantages nouveaux qui lui sont liés, apportés par la loi du 11 février 2005. D'autres n'ont pas accès à cette allocation différentielle, et par conséquent sont exclus de ces avantages nouveaux. Sensible à cette inégalité de traitement, le Gouvernement a saisi le Conseil national consultatif des personnes handicapées (CNCPH) d'un rapport sur les conditions d'harmonisation de ces deux régimes.
UMP 12 REP_PUB Pays-de-Loire O