Texte de la QUESTION :
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Début décembre 2005 s'est tenu à Paris le forum sur l'onchocercose, une maladie qui, en Afrique, est à l'origine de 350 000 cécités en 2005. La manifestation a rassemblée tous les acteurs impliqués dans le programme africain de lutte contre l'onchocercose, l'APOC. Bailleurs de fonds, organisations non gouvernementales, représentants des dix-neuf États africains où la maladie est encore endémique ont fait le point sur ce programme. Lancé en 1995 pour éradiquer la « cécité des rivières », ce dernier est planifié jusqu'en 2010. La France y participe par l'intermédiaire de l'Institut de recherche pour le développement (IRD) et une ONG appuyée par le ministère des affaires étrangères, OPC. L'onchocercose, un fléau qui menace 90 millions d'Africains, est causée par un ver parasitaire transmis par la piqûre d'une petite mouche noire, la simulie. Elle sévit à proximité des cours d'eau. À mi-parcours du programme, 36,6 millions de personnes ont déjà été traitées par Mectizan, seul médicament efficace, élaboré et distribué gratuitement par le laboratoire Merck and Co depuis 1987. Des résultats spectaculaires ont été obtenus : il a ainsi été possible de repeupler et remettre en culture 25 millions d'hectares. Ils apportent la subsistance à 17 millions de personnes qui en avaient été chassées par la maladie. Mais cela ne suffit pas. L'onchocercose est toujours endémique dans dix-neuf pays africains : le Burundi, le Cameroun, le Congo-Brazzaville, l'Éthiopie, le Gabon, la Guinée équatoriale, le Kenya, le Malawi, le Mozambique, le Nigeria, l'Ouganda, la République Centrafricaine, la république démocratique du Congo, le Rwanda, le Soudan, la Tanzanie, le Tchad, l'Angola et enfin le Liberia. Compte tenu de ce constat, Mme Chantal Robin-Rodrigo demande donc à Mme la ministre déléguée à la coopération, au développement et à la francophonie de lui indiquer les mesures qu'entend prendre le Gouvernement afin de tendre à l'éradication de l'onchocercose dans ces États africains dans les meilleurs délais.
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Texte de la REPONSE :
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La ministre déléguée à la coopération, au développement et à la francophonie remercie l'honorable parlementaire de sa question, à laquelle elle a le plaisir d'apporter les éléments de réponse suivants : La France est présente auprès des acteurs africains de la lutte contre l'onchocercose depuis plus de vingt-cinq ans. C'est en effet à la suite des travaux des chercheurs, médecins et entomologistes français de l'ORSTOM, devenu IRD (Institut de recherche pour le développement), que les premiers programmes de lutte ont été mis en oeuvre en Afrique de l'Ouest par l'OCP (Onchocerciasis Control Program). Depuis la France a accompagné ce programme jusqu'à son terme, ce qui a permis la disparition de la maladie comme problème de santé publique dans les onze pays concernés. Le programme APOC (African Program for Onchocerciasis Control), cogéré par l'OMS (Organisation mondiale de la santé) et la Banque mondiale, a pris le relais en 1996 pour dix-neuf pays d'Afrique centrale. La France a poursuivi avec l'APOC le partenariat initié avec l'OCP. C'est à l'invitation de la ministre déléguée à la coopération, au développement et à la francophonie que le onzième Forum d'action commune du programme APOC s'est tenu à Paris du 6 au 9 décembre 2005. Cinq ans avant la fin du programme, la France reste très attentive à ce que les progrès obtenus, d'abord dans les pays d'Afrique de l'Ouest, puis en Afrique centrale, soient maintenus et consolidés, en favorisant l'intégration des activités de lutte contre l'onchocercose dans les programmes nationaux de santé. Le partenariat mis en oeuvre tant au niveau global que dans les pays par les acteurs de la lutte contre l'onchocercose réunit les autorités publiques nationales, les associations et les communautés affectées, avec le soutien des organisations internationales et de bailleurs de fonds publics et privés. Au vu des vingt-cinq ans de travail et des résultats obtenus, ce partenariat peut légitimement servir de modèle à d'autres actions de santé publique. La France a annoncé lors de ce forum la poursuite de son engagement, qui fera l'objet d'une contribution additionnelle de 1,8 million d'euros au cours de l'année 2006, portant ainsi à 3,6 millions d'euros sa participation à la deuxième phase du programme (2002-2010).
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