FICHE QUESTION
12ème législature
Question N° : 82774  de  M.   Bocquet Alain ( Député-e-s Communistes et Républicains - Nord ) QE
Ministère interrogé :  éducation nationale
Ministère attributaire :  éducation nationale
Question publiée au JO le :  03/01/2006  page :  27
Réponse publiée au JO le :  24/01/2006  page :  728
Rubrique :  enseignement
Tête d'analyse :  mission générale d'insertion de l'éducation nationale
Analyse :  fonctionnement. financement
Texte de la QUESTION : M. Alain Bocquet attire l'attention de M. le ministre de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche sur l'avenir de la mission générale d'insertion de l'éducation nationale. Il constate que le Gouvernement persiste vers le désengagement financier de l'État, en particulier au détriment de la MGIEN. Les premières victimes sont les jeunes les plus socialement défavorisés ; mais aussi nombre de ses personnels permanents non titulaires, dont les contrats n'ont pas été reconduits ; ce sont pourtant des personnels expérimentés auxquels l'État ne s'est pas privé de recourir pour assurer une mission devenue structurelle depuis la fin des années 80. Or malgré l'utilité sociale aujourd'hui évidente de cette mission, et en totale contradiction avec ses priorités affichées concernant l'égalité des chances, la Formation professionnelle tout au long de la vie, le Gouvernement actuel, par ses choix, renforce la remise en cause de cette mission par le transfert direct aux équipes éducatives et pédagogiques des établissements scolaires dans la mise en ceuvre de la mission, à moyen constant. Cette remise en cause s'opère aussi par le maintien du recours au cofinancement des FSE malgré les graves déboires de gestion que cela a entraîné pour des académies particulièrement impliquées dans cette mission. De surcroît, le ministère de l'éducation nationale refuse de rétablir des financements budgétaires spécifiques de la MGIEN à la hauteur des enjeux actuels alors que, depuis trois ans, les coupes budgétaires ont gravement déstabilisé certaines MGI académiques. En conséquence, il lui demande de bien vouloir l'informer sur ses réelles intentions à l'égard de la MGIEN et, notamment, comme ses récentes décisions semblent l'augurer, s'il fera le choix d'écarter l'éducation nationale en faveur des ministères de l'emploi et de la défense pour réaliser cette mission.
Texte de la REPONSE : La mission générale d'insertion (MGI) qui se caractérise par une prise en charge des élèves de plus de seize ans sortis depuis moins d'un an du système scolaire demeure une priorité du ministère de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche. Les actions MGI sont financées, d'une part par des crédits inscrits au budget du ministère de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche (chapitre 37-84 pour les rémunérations de personnels et chapitre 36-80 pour le fonctionnement), d'autre part par des crédits du fonds social européen dans le cadre de l'Objectif 3, axe 3, mesure 4 : faciliter le passage de l'école au travail. Les crédits d'Etat alloués aux académies et en particulier à l'académie de Créteil n'ont pas été amputés en 2005. Des crédits complémentaires avaient d'ailleurs été inscrits en Loi de finances 2005 sur le chapitre 37-84. Les réductions de financement de la MGI sont liées uniquement à la suspension en 2005 des remboursements du Fonds social européen qui étaient estimés à plus de 26 % du budget prévisionnel 2005 de l'académie. En effet, les actions de la MGI bénéficiant d'un cofinancement du FSE ont fait l'objet de plusieurs contrôles depuis 2003, notamment les contrôles intervenus au cours de l'année 2005 conduits par l'unité de certification du département FSE de la direction générale de l'emploi et de la formation professionnelle. Pour répondre de façon plus conforme aux exigences de gestion des fonds européens, le ministère s'est engagé dans un plan de reprise afin de reconstituer la traçabilité des dépenses. Dans l'attente des résultats de ce plan de reprise, la Commission européenne a suspendu tous les remboursements. C'est pourquoi le budget prévisionnel de la MGI pour l'année 2005 incluant les remboursements attendus du FSE, notifié en décembre dernier aux académies, a dû être révisé. À cette fin, il a été demandé aux recteurs, en août dernier, d'ajuster leurs dépenses de personnels. Toutefois, l'existence budgétaire et institutionnelle de la MGI n'est pas menacée et se voit même confortée dans le cadre de l'application de la Loi organique relative aux lois de finances (LOLF), où elle est inscrite au titre d'une action à part entière, sous l'appellation « aide à l'insertion professionnelle » dans le programme « enseignement scolaire du second degré public » et avec l'objectif qui lui est assigné : « diversifier les modalités de formation professionnelle ». En outre, la circulaire préparatoire à la rentrée 2005 demande aux recteurs d'académie de « poursuivre l'action de prévention des sorties sans qualification des élèves de plus de seize ans dans le cadre de la mission générale d'insertion de l'éducation nationale ».
CR 12 REP_PUB Nord-Pas-de-Calais O