FICHE QUESTION
12ème législature
Question N° : 83657  de  Mme   Saugues Odile ( Socialiste - Puy-de-Dôme ) QE
Ministère interrogé :  agriculture et pêche
Ministère attributaire :  agriculture et pêche
Question publiée au JO le :  24/01/2006  page :  625
Réponse publiée au JO le :  07/03/2006  page :  2416
Rubrique :  agroalimentaire
Tête d'analyse :  équarrissage
Analyse :  financement. perspectives
Texte de la QUESTION : Mme Odile Saugues attire l'attention de M. le ministre de l'agriculture et de la pêche sur la disparition de l'aide financière de 1 000 euros destinée aux bouchers soumis au service public de l'équarrissage pour la collecte et l'élimination des matériaux à risque spécifié. En effet, la situation des petites entreprises de boucherie est préoccupante, les conséquences morales et financières des mesures de sécurité sanitaire dues à la crise de la « vache folle » ayant grandement affecté le secteur. Ainsi, alors que l'État décide de réformer le service public de l'équarrissage pour alléger les charges qui pèsent sur la filière, la boucherie artisanale a mis sur pied, dès juin 2005, un protocole d'expérimentation dans six sites pilotes pour examiner en grandeur réelle des modes collectifs, moins coûteux, de collecte ou de portage des os de la colonne vertébrale. Les professionnels concernés estiment qu'il aurait été préférable d'attendre les résultats de l'expérimentation, qui se terminera au 1er mars 2006, avant toute réduction de 50 % de l'aide dont ils bénéficient. Considérant qu'une année de recul est absolument indispensable pour mener à bien l'expérimentation et mettre en place les allégements réglementaires, le secteur se montre opposé à toute dégressivité de l'aide avant 2007. Dans ces conditions, elle lui demande de lui préciser ses intentions sur le sujet et de lui indiquer si une aide, comme l'a indiqué le ministre de la santé, va se substituer à celle récemment supprimée.
Texte de la REPONSE : L'attention du ministère chargé de l'agriculture a été appelée sur les conditions de sortie des sous-produits issus de la découpe des bovins en boucherie du périmètre du service public de l'équarrissage (SPE). L'élimination de ces sous-produits, les colonnes vertébrales de bovins, se caractérise pat une prédominance des opérations de collecte. Si cette prestation ne concerne qu'un faible volume à l'échelle de l'équarrissage français (1,6 % du poids des déchets), le coût de la collecte, représentant plus de 90 % du montant global de la prestation d'élimination, est le facteur déterminant de possibles économies. Afin de réduire les frais de collecte, le Gouvernement a récemment autorisé l'allongement des délais de conservation de ces sous-produits jusqu'à une durée de deux semaines, voire d'un mois, sous certaines conditions sanitaires. Parallèlement, et dans un même souci de rationalisation des coûts consacrés à l'élimination des sous-produits, les professionnels du secteur ont proposé, en juillet dernier, un protocole d'expérimentation de nouvelles modalités de collecte et de transport de ces déchets. Partageant cette démarche, le ministère chargé de l'agriculture a souhaité qu'une telle expérimentation puisse se faire dans le respect des exigences réglementaires relatives à l'entreposage et au transport des sous-produits, dès le début du mois de novembre 2005, et pour une durée de cinq mois. Si les résultats de cette expérimentation devaient s'avérer satisfaisants, un ou plusieurs dispositifs de collecte des sous-produits issus des boucheries pourraient être mis en place et permettraient de dégager des économies substantielles sut cette prestation. Par ailleurs, la réforme du service public de l'équarrissage engagée depuis le début 2004 vise à mettre le dispositif national en conformité avec les règles de financement définies au plan communautaire, à en rationaliser le fonctionnement et à en limiter le coût. En termes d'organisation, la volonté du législateur a été de réduire le périmètre du service public à la stricte activité d'équarrissage concernant les cadavres d'animaux collectés en exploitations agricoles. Cette mesure, qui est entrée en application le 1er octobre dernier, s'est traduite par l'ouverture à la libre contractualisation des prestations d'élimination des déchets produits par les abattoirs et les ateliers de découpe. Le maintien temporaire des prestations réalisées auprès des bouchers dans le cadre du service public de l'équarrissage jusqu'à la fin de l'année 2005 a été décidé, afin de permettre la mise en oeuvre progressive des nouveaux délais de conservation et le lancement des expérimentations locales conduites par la Fédération nationale des bouchers-charcutiers. Depuis le 1er janvier 2006, les prestations de collecte et d'élimination des déchets provenant des boucheries relèvent elles aussi de relations commerciales entre les bouchers et les équarrisseurs. La possibilité de récupérer la taxe sur la valeur ajoutée sur le prix des prestations de collecte et d'élimination des sous-produits et la rationalisation des collectes sont susceptibles d'occasionner des économies sur les coûts constatés en 2005. Tenant compte de ces éléments et conscient des implications de cette réforme sur le fonctionnement de ces entreprises, le Gouvernement apportera son soutien au secteur de la boucherie en 2006. Ce soutien est en cours de finalisation avec les entreprises concernées.
SOC 12 REP_PUB Auvergne O