FICHE QUESTION
12ème législature
Question N° : 85649  de  M.   Joulaud Marc ( Union pour un Mouvement Populaire - Sarthe ) QE
Ministère interrogé :  agriculture et pêche
Ministère attributaire :  agriculture et pêche
Question publiée au JO le :  14/02/2006  page :  1411
Réponse publiée au JO le :  25/04/2006  page :  4406
Rubrique :  enseignement privé
Tête d'analyse :  enseignement agricole
Analyse :  fonctionnement. financement
Texte de la QUESTION : M. Marc Joulaud * souhaite appeler l'attention de M. le ministre de l'agriculture et de la pêche sur les inquiétudes qui sont celles des représentants de l'enseignement agricole privé quant aux conditions de la rentrée 2006. Il apparaît en effet qu'il est envisagé la suppression de 127 emplois d'enseignants dès la rentrée de septembre 2006 pour les établissements agricoles privés. Or le département de la Sarthe, mais aussi la région des Pays de la Loire et, plus généralement, l'Ouest de la France constituent des territoires où ces établissements occupent une place très importante, en lien avec la place occupée par l'agriculture et les pôles agro-alimentaires. En outre, où le Gouvernement recherche des solutions alternatives pour des jeunes en difficulté au collège, ces établissements accueillent des jeunes en situation d'apprentissage junior, grâce à l'expérience réussie d'une forme d'alternance en 4e et 3e de l'enseignement agricole. La perspective de suppression de postes en région va à contre-courant de ces besoins et, en outre, il semble particulièrement difficile de solliciter des contributions en hausse de la part des familles, dans la mesure où 40 % des jeunes bénéficient déjà de bourses sur critères sociaux. Dans ces conditions, il lui demande s'il est envisageable de réduire la suppression de ces emplois telle que prévue et si, en outre, une attention particulière sera portée aux établissements situés dans des régions où les activités agricoles, au sens large, occupent une place prépondérante.
Texte de la REPONSE : Le ministère de l'agriculture et de la pêche a été attentif aux préoccupations qui se sont exprimées lors de la présentation du budget réservé à l'enseignement agricole privé dans le projet de loi de finances pour 2006. Les crédits destinés à la rémunération des enseignants du privé à temps plein augmentent de 8,1 millionss d'euros au budget 2006. Il est à souligner que, pour la première fois, la ligne budgétaire correspondante est remise à niveau en loi de finances. Si les établissements du temps plein voient globalement leurs ressources en masse salariale reconduites, c'est au prix d'un équilibre entre la valorisation de la subvention à l'élève, actée au budget 2006 et les diminutions d'emplois. En contrepartie de cette remise à niveau de la masse salariale, le budget 2006 prévoit une réduction de quarante-sept emplois en année pleine dans l'enseignement agricole privé à temps plein. Les établissements privés à temps plein doivent mener, pour la rentrée 2006, une réflexion sur leurs structures pédagogiques pour intégrer ces mesures de suppressions d'emplois. Cet exercice de rationalisation des structures par regroupement de classes ou fixation de seuil d'effectifs, déjà réalisé depuis plusieurs années par les établissements publics, doit permettre d'absorber l'effort en termes de suppressions d'emplois sans préjudice majeur pour la qualité de l'enseignement dispensé. Par ailleurs, le projet de décret statutaire du 20 juin 1989 modifié, en cours d'examen au ministère de la fonction publique, prévoit un dispositif global pour permettre aux enseignants classés en 3e catégorie d'accéder, par la voie de la liste d'aptitude, aux 2e et 4e catégories, correspondant respectivement à la grille indiciaire des professeurs certifiés et des professeurs de lycées professionnels de l'enseignement agricole public. Pour qu'elle soit soutenable, cette mesure de reclassement doit naturellement s'inscrire dans la limite des crédits de masse salariale votés par le Parlement. Dans ce contexte, deux cents agents de 3e catégorie pourront être reclassés dès septembre 2006, avec effet immédiat sur leur niveau de rémunération, et deux cents autres à la rentrée 2007. Lors de l'examen du budget de la mission interministérielle « Enseignement scolaire », le Parlement a souhaité procéder, comme la loi organique relative aux lois de finances (LOLF) l'y autorise, à des mouvements des programmes gérés par le ministère de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche vers le programme de l'enseignement technique agricole, afin que les dotations soient ajustées au regard des besoins constatés. Ces demandes parlementaires ont été prises en considération : le ministère de l'agriculture et de la pêche et le ministère de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche ont proposé d'abonder de 30,5 millions d'euros les crédits de l'enseignement technique agricole. Cet effort est partagé entre les deux départements ministériels à hauteur de 19 millions d'euros pour l'éducation nationale et 11,5 millions d'euros pour l'agriculture. Le budget étant désormais définitivement adopté, le ministère de l'agriculture et de la pêche examine, en lien avec les représentants de toutes les composantes de l'enseignement agricole, et notamment du Conseil national de l'enseignement agricole privé (CNEAP), les moyens qui seront affectés à l'enseignement agricole pour la rentrée scolaire 2006. Il sera en particulier essentiel que les crédits transférés soient utilisés en priorité, conformément aux intentions du Parlement, pour accélérer le versement des bourses sur critères sociaux aux familles et des subventions aux établissements privés sous contrat.
UMP 12 REP_PUB Pays-de-Loire O