FICHE QUESTION
12ème législature
Question N° : 86620  de  M.   Abrioux Jean-Claude ( Union pour un Mouvement Populaire - Seine-Saint-Denis ) QE
Ministère interrogé :  santé et solidarités
Ministère attributaire :  santé et solidarités
Question publiée au JO le :  21/02/2006  page :  1770
Réponse publiée au JO le :  06/03/2007  page :  2491
Rubrique :  santé
Tête d'analyse :  vaccinations
Analyse :  BCG. obligation. pertinence
Texte de la QUESTION : M. Jean-Claude Abrioux souhaite attirer l'attention de M. le ministre de la santé et des solidarités sur la vaccination contre la tuberculose. Depuis le début de l'année, le Monovax, utilisé pour 90 % des vaccinations et qui est administré par multiponction au moyen d'une bague, n'est plus disponible à la vente. Le laboratoire fabriquant ce produit considère que la présentation n'est plus conforme aux normes de qualité. À la suite de ce retrait, l'Académie de médecine a récemment fait part de ses inquiétudes concernant l'avenir de la vaccination contre la tuberculose. Cette institution a tenu à rappeler que les risques accrus de tuberculose - environ 6 000 cas par an - exigeaient de maintenir la vaccination autrement. Or il semble que le corps médical ne soit pas très favorable au recours à la délicate injection intradermique du vaccin. Dans une enquête réalisée conjointement par le réseau Infovac et l'Institut de veille sanitaire auprès de médecins généralistes et de pédiatres, moins de 30 % de ces professionnels se disent prêts à vacciner avec une injection intradermique. Près d'un pédiatre sur cinq et un généraliste sur sept souhaitent ne plus administrer le BCG. Cette situation est donc préoccupante en termes de santé publique. Il lui demande d'engager, à ce sujet, une campagne de sensibilisation auprès des médecins concernés.
Texte de la REPONSE : La vaccination généralisée des enfants avant leur entrée en collectivité permet aujourd'hui d'éviter 800 cas de tuberculose chaque année, dont au moins 16 cas de formes graves (comme les méningites). Ce résultat est obtenu grâce à une couverture vaccinale actuelle à 95 % des enfants de 6 ans. Depuis la suppression du vaccin Monovax, qui s'administrait au moyen d'une bague par multipuncture, la vaccination contre la tuberculose se pratique désormais par injection intradermique, pratique qui prévaut dans tous les autres pays européens. L'injection intradermique rend effectivement la vaccination, notamment des enfants en bas âge, un peu plus contraignante et comporte un risque légèrement plus important de réaction locale cutanée. Le directeur général de la santé a saisi le Conseil supérieur d'hygiène publique de France (CSHPF) afin qu'il lui indique les modalités de mise en oeuvre des nouvelles recommandations issues du travail de la commission d'audition publique sur la vaccination BCG. Sous la présidence de la société française de santé publique, cette commission, composée de 19 membres d'horizon divers, a émis des recommandations en faveur de la suppression de l'obligation vaccinale. Elle préconise de cibler les vaccinations et propose des critères prenant en compte les niveaux de risques d'exposition de la population au bacille de Koch. En Guyane, l'obligation de vaccination serait maintenue. Dès lors que le conseil d'hygiène publique de France se sera prononcé, ces recommandations seront intégrées dans la stratégie d'actions prioritaires contre la tuberculose que le ministère de la santé et des solidarités publiera au cours du premier trimestre de l'année 2007.
UMP 12 REP_PUB Ile-de-France O