FICHE QUESTION
12ème législature
Question N° : 87478  de  M.   Lemoine Jean-Claude ( Union pour un Mouvement Populaire - Manche ) QE
Ministère interrogé :  cohésion sociale et parité
Ministère attributaire :  cohésion sociale et parité
Question publiée au JO le :  28/02/2006  page :  1996
Réponse publiée au JO le :  02/05/2006  page :  4673
Rubrique :  politique sociale
Tête d'analyse :  lutte contre l'exclusion
Analyse :  ateliers et chantiers d'insertion. perspectives
Texte de la QUESTION : M. Jean-Claude Lemoine attire l'attention de Mme la ministre déléguée à la cohésion sociale et à la parité sur l'inquiétude soulevée par la mise en place des nouveaux contrats aidés dans le secteur des ateliers et chantiers d'insertion (ACI). Le surcoût lié au montant de la prise en. charge par l'État de ces nouveaux contrats et à l'application des dispositions des conventions collectives aux associations porteuses d'ACI, alourdit le fragile équilibre financier de ces associations et menace la pérennité même des ateliers et chantiers d'insertion. De plus, la circulaire du 1er août 2005 qui recommande de privilégier les contrats d'avenir dans les ACI risque d'être un facteur de complication dans la mesure où les départements qui financent ces contrats pour les personnes bénéficiaires du RMI ne pourront répondre à la totalité des demandes en raison du coût de cette mesure. Cette situation est dommageable et les ACI n'entendent pas lier l'offre de contrats à des critères de sélection, ce qui serait contraire au but poursuivi par ces structures associatives. Il lui demande donc de lui indiquer les mesures concrètes qu'elle entend mettre en oeuvre pour garantir la pérennité des ACI ainsi qu'un nombre de contrats en adéquation avec les besoins du public concerné par ces contrats aidés.
Texte de la REPONSE : L'attention de la ministre déléguée à la cohésion sociale et à la parité a été appelée sur les préoccupations des responsables de structures d'insertion par l'activité économique relatives au financement du contrat d'avenir et aux conséquences que le coût de ce nouveau dispositif pourrait avoir. Le plan de cohésion sociale témoigne de la volonté du Gouvernement de consolider le secteur de l'insertion par l'activité économique et de lui permettre de mener à bien ses missions de réinsertion sociale et professionnelle des personnes les plus éloignées de l'emploi. En particulier, la loi n° 2005-32 de programmation pour la cohésion sociale du 18 janvier 2005 a apporté les réponses adaptées aux spécificités des ateliers et chantiers d'insertion, tout en consacrant leur reconnaissance législative par l'article L. 322-4-16-8 du code du travail. Concernant le financement public des personnes embauchées en contrat d'avenir par un atelier ou chantier d'insertion conventionné, l'aide afférente au contrat d'avenir versée par l'État en complément de l'aide correspondant à l'activation des minima sociaux n'est pas soumise aux règles de dégressivité retenues pour les autres employeurs, et ce, afin de prendre en compte les spécificités des coûts de fonctionnement des ateliers et chantiers d'insertion. Cette aide non dégressive est fixée à 90 % du différentiel entre la rémunération et le montant de l'aide correspondant à l'activation du RMI, de l'ASS ou de l'API. Cette mesure prise en application de la circulaire commune des ministères délégué au budget et à la réforme budgétaire et de l'emploi, du travail et de la cohésion sociale et en date du 5 avril 2005 relatives aux ateliers et chantiers d'insertion a pour objet de neutraliser le surcoût financier lié à l'augmentation de la part de la rémunération à la charge des employeurs spécifiques d'insertion. Les ateliers et chantiers d'insertion bénéficient également d'une exonération du paiement des cotisations patronales de sécurité sociale dues au titre des assurances sociales, des accidents du travail, des maladies professionnelles et des allocations familiales dans la limite du SMIC. Ces mesures ont bien pour effet de permettre aux structures d'insertion par l'activité économique de bénéficier des outils les plus adaptés à leur situation économique et financière. Les ateliers et chantiers d'insertion peuvent également mobiliser le CAE, dont le taux est fixé par les préfets. Cette gestion de proximité permet de prendre en compte les spécificités locales ainsi que la nature des employeurs et les difficultés particulières de leurs salariés. En outre, la loi de cohésion sociale a créé une aide à l'accompagnement dans les ateliers et chantiers d'insertion. Cette aide modulable dans la limite d'un montant annuel de 15 000 euros par dispositif représente un effort financier annuel maximal de l'État d'un montant de 24 millions d'euros pendant toute la durée du plan. Elle est réservée aux ateliers et chantiers d'insertion conventionnés qui développent un projet pertinent et efficace en matière d'accompagnement socioprofessionnel favorisant l'accès et le retour à l'emploi durable. Enfin, la mobilisation du fonds départemental d'insertion dont les moyens ont été accrus dans le cadre du plan de cohésion sociale, d'une part, et des dispositifs locaux d'accompagnement (DLA), d'autre part, a pour objectifs d'accompagner les ateliers et chantiers d'insertion en vue de permettre entre autre la professionnalisation de l'activité, la consolidation financière des structures et la solvabilisation de l'offre. Les préoccupations des représentants du secteur de l'insertion par l'activité économique en ce qui concerne les coûts de fonctionnement des ateliers et chantiers d'insertion font l'objet d'un examen partagé avec les acteurs de l'IAE et les services de la Délégation générale à l'emploi et à la formation professionnelle dans le cadre d'un groupe de travail mis en place le 8 mars 2005 par le ministre de l'emploi, du travail et de la cohésion sociale. L'ensemble des moyens financiers et des outils mis à la disposition des ateliers et chantiers d'insertion par le plan de cohésion sociale doit leur permettre d'assurer dans un cadre juridique renouvelé leurs missions d'accès et de retour à l'emploi des personnes les plus exclues.
UMP 12 REP_PUB Basse-Normandie O