Texte de la QUESTION :
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M. Éric Raoult * attire l'attention de M. le ministre de la santé et des solidarités sur le problème de l'obligation de vaccination pour le BCG. En effet, le 16 décembre 2005, le Conseil national de la pédiatrie a déclaré s'opposer au maintien de la vaccination généralisée obligatoire avant l'entrée en collectivité. La loi d'obligation de vaccination du BCG fut votée le 8 avril 1950. Cette loi fut tellement contestée qu'il fallut attendre 10 ans après son vote, pour qu'elle soit appliquée. La France est un des rares pays du monde à maintenir l'obligation effective de vaccination, car son inefficacité est souvent reconnue. De nombreux scientifiques ont fait des déclarations en ce sens dans différentes revues scientifiques. Plusieurs pays ont également avancé que le BCG pouvait être considéré comme inutile, mais aussi coûteux et présentant des effets secondaires parfois regrettables. Il conviendrait donc de s'interroger sur l'intérêt que pourrait présenter la suppression de l'obligation de vaccination BCG. Il lui demande donc de lui préciser sa position sur cette question.
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Texte de la REPONSE :
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La vaccination généralisée des enfants avant leur entrée en collectivité permet aujourd'hui d'éviter 800 cas de tuberculose chaque année, dont au moins 16 de formes graves (comme les méningites). Ce résultat est obtenu grâce à une couverture vaccinale actuelle de 95 % des enfants à six ans. Depuis la suppression, au début de cette année, du vaccin Monovax qui s'administrait au moyen d'une bague par multipuncture, la vaccination contre la tuberculose se pratique désormais par injection intradermique, pratique qui prévaut dans tous les autres pays européens. L'injection intradermique rend effectivement la vaccination, notamment des enfants de bas âge, un peu plus contraignante et comporte un risque plus important de réaction locale cutanée. Le ministre de la santé et des solidarités a saisi le comité d'élaboration du programme national de lutte contre la tuberculose, afin qu'il lui indique d'ici le mois de juin prochain si la suppression de l'obligation de vaccination contre la tuberculose est à la fois souhaitable et possible. En effet, compte tenu du nombre d'enfants concernés et des risques sanitaires qu'une telle suppression pourrait engendrer, cette suppression ne va pas de soi sans l'aide d'une expertise détaillée sur ses éventuelles conséquences. Le ministre prendra sa décision au vu des conclusions de cette expertise. En attendant les préconisations des experts du comité d'élaboration du programme national de lutte contre la tuberculose et afin de diminuer les risques de réaction locale cutanée liés à la pratique de l'injection intradermique, le ministre a donné instruction en octobre dernier à ses services, dans chaque département, de proposer aux médecins qui le souhaitent une formation supplémentaire à cette technique, par l'intermédiaire des unions régionales des médecins libéraux et de la formation médicale continue.
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