Rubrique :
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santé
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Tête d'analyse :
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vaccinations
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Analyse :
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BCG. obligation. pertinence
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Texte de la QUESTION :
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M. Jean-Marie Geveaux * souhaite attirer l'attention de M. le ministre de la santé et des solidarités sur la vaccination contre la tuberculose. La loi d'obligation imposant le BCG a été votée le 23 décembre 1954, cependant de nombreux cas montrent en France et dans le monde, que de graves complications médicales peuvent avoir lieu suite à cette vaccination. L'avis du Conseil supérieur d'hygiène publique de France, dans sa séance de juin 2002, recommandait la suppression de toute vaccination par le BCG et des tests tuberculiniques s'y rapportant, ce qui a provoqué la modification du décret n° 96-775 du 5 septembre 1996. La loi d'obligation sur le BCG a bien été modifiée en juin et juillet 2004 mais elle abolit uniquement la pratique du test tuberculinique après BCG et maintient l'obligation vaccinale. Depuis le début de l'année, le Monovax, utilisé pour 90 % des vaccinations et qui est administré par multiponction au moyen d'une bague, n'est plus disponible à la vente. Le laboratoire fabriquant ce produit considère que la présentation n'est plus conforme aux normes de qualité. A la suite de ce retrait, il semblerait que le corps médical ne soit pas très favorable au recours à la délicate injection intradermique du vaccin. Le 16 décembre 2005, le conseil national de pédiatrie déclarait s'opposer fermement au maintien de la vaccination BCG généralisée obligatoire avant l'entrée en collectivité. Dans une enquête réalisée conjointement par le réseau Infovac et l'institut de veille sanitaire auprès de médecins généralistes et de pédiatres, moins de 30 % de ces professionnels se disent prêts à vacciner avec une injection intradermique. Près d'un pédiatre sur cinq et un généraliste sur sept souhaitent ne plus administrer le BCG Cette situation est donc préoccupante en termes de santé publique. C'est pourquoi, il le remercie de bien vouloir lui indiquer s'il est dans ses intentions de supprimer cette obligation de vaccination ou, s'il souhaite la maintenir, d'expliquer les raisons de ce maintien.
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Texte de la REPONSE :
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La vaccination généralisée des enfants avant leur entrée en collectivité permet aujourd'hui d'éviter 800 cas de tuberculose chaque année, dont au moins 16 de formes graves (comme les méningites). Ce résultat est obtenu grâce à une couverture vaccinale actuelle de 95 % des enfants à six ans. Depuis la suppression, au début de cette année, du vaccin Monovax qui s'administrait au moyen d'une bague par multipuncture, la vaccination contre la tuberculose se pratique désormais par injection intradermique, pratique qui prévaut dans tous les autres pays européens. L'injection intradermique rend effectivement la vaccination, notamment des enfants de bas âge, un peu plus contraignante et comporte un risque plus important de réaction locale cutanée. Le ministre de la santé et des solidarités a saisi le comité d'élaboration du programme national de lutte contre la tuberculose, afin qu'il lui indique d'ici le mois de juin prochain si la suppression de l'obligation de vaccination contre la tuberculose est à la fois souhaitable et possible. En effet, compte tenu du nombre d'enfants concernés et des risques sanitaires qu'une telle suppression pourrait engendrer, cette suppression ne va pas de soi sans l'aide d'une expertise détaillée sur ses éventuelles conséquences. Le ministre prendra sa décision au vu des conclusions de cette expertise. En attendant les préconisations des experts du comité d'élaboration du programme national de lutte contre la tuberculose et afin de diminuer les risques de réaction locale cutanée liés à la pratique de l'injection intradermique, le ministre a donné instruction en octobre dernier à ses services, dans chaque département, de proposer aux médecins qui le souhaitent une formation supplémentaire à cette technique, par l'intermédiaire des unions régionales des médecins libéraux et de la formation médicale continue.
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