Rubrique :
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étrangers
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Tête d'analyse :
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immigration clandestine
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Analyse :
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politiques communautaires
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Texte de la QUESTION :
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L'Espagne a commencé le 15 mars 2006 à se mobiliser face à une nouvelle vague d'immigration clandestine massive venue de Mauritanie à destination des Canaries, qui apporte chaque jour son lot de drames humanitaires sur les côtes de l'archipel espagnol. Vingt-quatre corps d'immigrants africains, noyés en tentant la périlleuse traversée, ont été trouvés à cette date dans l'Atlantique par un navire-hôpital espagnol au large de la Mauritanie. Madrid a aussi décidé de renforcer la surveillance des côtes des Canaries, où 123 immigrants sont arrivés le 15 mars 2006, dans l'île de Ténérife, ainsi que d'y aménager des bases militaires pour héberger les immigrants, les centres d'accueil étant débordés. Le nombre d'émigrants clandestins interceptés par les forces de sécurité canariennes a plus que triplé entre janvier et mars 2006 par rapport au premier trimestre 2005, pour atteindre en ce mois de mars 2006 le chiffre de 3 031personnes. En marge, Bruxelles se dit « très sérieusement préoccupé par les développements en Mauritanie et particulièrement par les morts dans l'océan Atlantique entre la Mauritanie et les Canaries », et l'issue de la conférence Union européenne-Afrique sur l'immigration prévue les 10 et 11 juillet 2006 à Rabat, dont le principe avait été fixé à la suite de la meurtrière crise migratoire de l'automne 2005 dans les enclaves espagnoles de Ceuta et Melilla, seule frontière terrestre entre l'Union européenne et l'Afrique, laissent bon nombre d'ores et déjà sceptiques. Compte tenu de cette situation, Mme Chantal Robin-Rodrigo demande donc à M. le ministre d'État, ministre de l'intérieur et de l'aménagement du territoire, de lui indiquer son sentiment et ses intentions au sujet de ce dossier.
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Texte de la REPONSE :
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Le ministre d'État partage les préoccupations relatives aux drames humains qui se déroulent sur les côtes de l'archipel espagnol. L'augmentation du nombre des tentatives d'immigration par voie maritime, de l'Afrique subsaharienne vers l'Espagne, montre combien l'immigration clandestine constitue un enjeu européen, auquel le ministre d'État accorde la priorité. Aussi, la France est particulièrement impliquée dans toutes les actions entreprises au plan de l'Union européenne. À ce titre, elle a lancé, avec l'Espagne, une initiative dans le cadre de la conférence euro-africaine sur l'immigration, qui a eu lieu les 10 et 11 juillet 2006 à Rabat, et qui vise à renforcer le dialogue et la coopération entre les pays d'origine, de transit et de destination. La conférence a arrêté un plan d'action destiné à réguler les mouvements migratoires entre l'Afrique subsaharienne et l'Union européenne. Les mesures de ce plan concernent à la fois les politiques de développement et de codéveloppement, l'organisation des migrations légales et la lutte contre l'immigration irrégulière. Dans le cadre de ce partenariat et du plan d'action, la France soutient plus précisément les actions suivantes : mise en place d'un observatoire euro-africain qui permettra d'identifier avec précision les routes migratoires, lancement de nouveaux projets de codéveloppement (action favorisant la contribution des migrants dans le développement de leur pays d'origine) entre l'Europe et l'Afrique, accroissement de la mobilité des compétences entre l'Europe et l'Afrique, et définition de façon concertée d'une stratégie en matière de retour des personnes en séjour irrégulier.
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