Texte de la QUESTION :
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Mme Bérengère Poletti attire l'attention de M. le ministre de la santé et des solidarités sur le traitement d'un cancer du sang de l'enfant. En effet, selon les experts, les avancées dans le diagnostic et le traitement du cancer du sang sont telles qu'il sera bientôt curable dans près de 90 % des cas, Selon un rapport publié par un hôpital pour enfants de Memphis, l'utilisation de nouveaux traitements basés sur la génétique et sur des médicaments plus efficaces va continuer à augmenter le taux de guérison de la leucémie lymphoblastique aiguë de l'enfance, Selon ce rapport, en 1962 le taux de guérison pour cette maladie n'était que de 4 % et, selon le directeur du département leucémique de cet hôpital, un taux de guérison de 90 % est possible dans un futur prochain. De plus, la recherche a également conduit à des améliorations thérapeutiques qui réduisent les effets secondaires toxiques à long terme du traitement en réduisant ou en supprimant l'usage de certains médicaments et d'irradiations qui pouvaient endommager des organes majeurs ou causer des cancers secondaires. Aussi, il lui serait agréable de connaître la position du Gouvernement quant à ce rapport d'une part et, dans quel délai les nouveaux traitements pourraient être mis en place en France, d'autre part.
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Texte de la REPONSE :
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La leucémie aiguë lymphoblastique (LAL) de l'enfant est la forme la plus courante des leucémies de l'enfant. Il existe plusieurs formes de LAL et, malgré de nombreuses études épidémiologiques, leur cause reste inconnue. D'après le registre français des leucémies et lymphomes de l'enfant (INSERM U574), les LAL touchent par an 365 nouveaux patients de moins de quinze ans demeurant en France métropolitaine. Leur traitement repose sur l'association de plusieurs médicaments (chimiothérapies). La survie des enfants atteints de leucémie en France est comparable à celle décrite dans l'expérience du centre de Memphis (Saint-Jude Children's Research Hospital, Memphis, Tennessee) comme le démontre la publication récente de J. Clavel, responsable du registre (INSERM U574-Villejuif-France) : Goubbin A., Auclerc M.F. Auvrignon A., Patte C., Hermon D., Clavel) J. 2Survival in France after childhood acute leukaemia and non-Hodgkin's lymphoma (1990-2000). Eur J Cancer. 2006 Mar ; 42(4) : 534-41. Les progrès thérapeutiques mentionnés ne découlent pas de nouvelles formes de chimiothérapie mais d'une meilleure utilisation d'anciens médicaments grâce à une démarche de recherche clinique, à une amélioration des soins de support (antibiothérapie, transfusion, lutte contre la douleur, prévention des nausées et vomissements) et à une collaboration internationale. L'objectif actuel des pédiatres hémato-oncologues français (qui travaillent ensemble dans le cadre d'une société savante : SFCE) est, comme pour leurs collègues américains, d'améliorer ces taux de guérison tout en réduisant les séquelles des traitements : diminution des indications de l'irradiation crânienne (100 % d'enfants au début des années 80 à 10 % actuellement) car d'autres méthodes permettent maintenant de prévenir la dissémination des cellules leucémiques dans les méninges : intensité de la chimiothérapie systémique, injections intrathécales de chimiothérapie... ; diminution de l'exposition des enfants à des médicaments potentiellement toxiques sur la fonction cardiaque à long terme que sont les anthracyclines dans les formes dont la sensibilité importante à la chimiothérapie autorise à les éviter ; réduction de l'ensemble des médicaments et traitements pouvant entraîner un deuxième cancer. Au total, les standards de traitements des LAL de l'enfant sont actuellement comparables en France et aux États-Unis, en particulier au Saint-Jude. L'hôpital Saint-Jude utilise une démarche innovante en termes de diagnostic biologique par l'introduction de puces à ADN ainsi que du déchiffrage de l'hétérogénéité génétique des patients (pharmacogénétique, pharmacogénomique qui visent à comprendre pour les prévenir les variations individuelles de réponses et de toxicité de médicaments). L'implantation de ces techniques, qui sont encore du domaine de la recherche, a débuté en France et doit s'accélérer.
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