FICHE QUESTION
12ème législature
Question N° : 928  de  M.   Donnedieu de Vabres Renaud ( Union pour un Mouvement Populaire - Indre-et-Loire ) QG
Ministère interrogé :  affaires étrangères
Ministère attributaire :  affaires étrangères
Question publiée au JO le :  20/11/2003  page : 
Réponse publiée au JO le :  20/11/2003  page :  10815
Rubrique :  politique extérieure
Tête d'analyse :  Iraq
Analyse :  situation politique et militaire
DEBAT :

IRAK

    M. le président. La parole est à M. Renaud Donnedieu de Vabres, pour le groupe UMP.
    M. Renaud Donnedieu de Vabres. Monsieur le président, ma question s'adresse à Dominique de Villepin, notre ministre des affaires étrangères.
    Monsieur le ministre, c'est donc en présence de nos amis polonais qui, comme nous, appartiennent à la « vieille Europe » et veulent construire une grande Europe, que je vous poserai une question sur l'Irak.
    M. Arnaud Montebourg. Que fait-il là ? Il n'est pas au tribunal ? (Protestations sur les bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire.)
    M. Renaud Donnedieu de Vabres. Le Président Bush a reconnu il y a quelques semaines l'absence de liens directs entre Saddam Hussein et Ben Laden et, partant, les attentats du 11 septembre. Il a en outre affirmé il y a quelques jours, avec l'administrateur Paul Bremer, l'importance d'un processus politique rapide pour le retour à la souveraineté en Irak, selon un calendrier électoral précis.
    Les positions de la France et de la diplomatie que vous conduisez, nous ont fait honneur et sont donc enfin comprises et partagées par notre allié américain. Vous lui avez publiquement tendu la main, et vous avez eu raison de le faire.
    Ma question sera triple.
    D'après vous, quel est le calendrier politique pour le retour de la démocratie en Irak ?
    Quel est celui pour l'intervention des Nations unies, sans lesquelles rien ne se fera ?
    En quoi peut consister, dans ce nouveau contexte, l'offre française ? (Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire et sur divers bancs du groupe Union pour la démocratie française.)
    M. le président. La parole est à M. le ministre des affaires étrangères.
    M. Dominique de Villepin, ministre des affaires étrangères. Monsieur le député, j'ai salué hier, à Bruxelles, avec l'ensemble de mes collègues européens, la nouvelle approche américaine en Irak parce qu'elle reconnaît le principe de souveraineté, que nous n'avons cessé de défendre au cours des derniers mois, et parce qu'elle prévoit un gouvernement de transition, avant même l'achèvement du calendrier constitutionnel.
    Mais nous sommes confrontés à l'urgence, à l'aggravation et à l'extension de la violence en Irak, ainsi que dans toute la région. Aussi, la France, dans un esprit constant de proposition et de concertation, veut-elle défendre les principes qui seuls peuvent fonder un nouvel ordre régional et international, ceux-là mêmes qui ont inspiré notre action tout au long de la crise irakienne.
    Nous voulons privilégier une approche politique concertée car seule une telle approche peut apporter une solution durable.
    Nous voulons privilégier une approche globale car la paix est comme la justice, indivisible. Il faut donc traiter l'ensemble des problèmes de cette région : l'Irak, bien sûr, mais aussi le conflit israélo-arabe, la sécurité régionale et le risque de prolifération. Nous voulons privilégier une approche collective car seules les Nations unies sont en mesure de donner toute la légitimité indispensable au règlement de cette crise.
    Aujourd'hui, ces principes doivent nous conduire à nous retrouver ensemble autour de trois objectifs.
    D'abord, il convient d'accélérer et d'élargir le processus politique : c'est la seule réponse efficace pour briser la spirale du terrorisme. Nous ne pouvons pas attendre. Ce processus doit inclure tous les Irakiens opposés à la violence, et notamment les mouvements opposés à la violence dans ce pays.
    Ensuite, il faut associer et responsabiliser tous les Etats de la région pour réintégrer l'Irak dans son environnement régional.
    Enfin, nous devons donner aux Nations unies un rôle effectif pour accompagner la transition en Irak. C'est pourquoi nous plaidons pour la nomination d'un envoyé spécial du secrétaire général des Nations unies.
    Face à l'épreuve, soyons exigeants, à la mesure des enjeux ! L'unité de la communauté internationale pour défendre une vision et des principes communs reste, aujourd'hui comme hier, le meilleur gage de la légitimité et de l'efficacité de son action. (Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire et sur divers bancs du groupe Union pour la démocratie française.)

UMP 12 REP_PUB Centre O