FICHE QUESTION
12ème législature
Question N° : 94209  de  M.   Warsmann Jean-Luc ( Union pour un Mouvement Populaire - Ardennes ) QE
Ministère interrogé :  affaires étrangères
Ministère attributaire :  affaires étrangères
Question publiée au JO le :  16/05/2006  page :  5036
Réponse publiée au JO le :  12/12/2006  page :  12946
Rubrique :  politique extérieure
Tête d'analyse :  Panama
Analyse :  canal. élargissement. perspectives
Texte de la QUESTION : M. Jean-Luc Warsmann prie M. le ministre des affaires étrangères de bien vouloir lui donner des informations sur l'avancement du projet panaméen visant à élargir le canal de Panama, et ainsi permettre aux navires de grande taille de transiter par ce canal interocéanique.
Texte de la REPONSE : L'élargissement du canal de Panama, rendu nécessaire par les nouvelles dimensions des navires de la marine marchande, a fait l'objet d'un référendum. Le coût de ce chantier majeur implique, en effet, un emprunt important (2,3 milliards de dollars U.S.), justifiant une consultation populaire. Ce scrutin s'est tenu le 22 octobre 2006 et s'est traduit par une nette victoire (78 % de voix favorables), atténuée par une forte abstention (57 %). Le gouvernement du président Torrijos et l'Autorité du canal de Panama, qui gère la voie d'eau, peuvent donc désormais faire progresser le chantier. L'objectif de l'élargissement est de rendre le canal accessible à des navires d'une largeur pouvant atteindre 49 mètres. Pour ce faire sont notamment prévus - la création, parallèlement aux deux jeux existants, d'un troisième jeu d'écluses, d'une longueur de 427 mètres, d'une largeur de 55 mètres et d'une profondeur de 18,3 mètres. Ce troisième jeu sera équipé de portes coulissantes (technique française) ; - le raccordement de ces nouvelles écluses au canal (il n'y aura pas d'interruption du fonctionnement du canal pendant la durée des travaux) par de nouveaux chenaux, longs de 3,2 km côté Atlantique et de 8 km, côté Pacifique et larges de 218 mètres ; l'élargissement du canal existant aux dimensions des nouveaux chenaux ; la construction d'un pont, ou d'un canal véhiculaire sous le canal côté Atlantique ; l'élévation du lac Gatun, étendue d'eau artificielle, de 26,7 m à 27,1 m, ce qui permettra l'augmentation du volume de la réserve d'eau nécessaire au fonctionnement des écluses. La durée prévue des travaux est de 7 à 8 ans (les autorités souhaitent inaugurer le canal élargi en 2014, soit cent ans après son ouverture). Les études, qui impliquent des entreprises françaises (Coyne et Bellier, du Groupe Suez et Cie nationale du Rhône), sont en cours d'achèvement et les appels d'offres pour les étapes suivantes devraient être lancés au cours du premier semestre 2007. Les premiers travaux sont prévus l'an prochain (percement des nouveaux chenaux), suivis par la réalisation du troisième jeu d'écluses à partir de 2008. Dans la perspective du référendum, le chantier a été évalué à 5,2 milliards de dollars. De fait, la fluctuation du cours des matières premières rend l'opération délicate à chiffrer avec précision. Compte tenu du taux de saturation actuel du canal (parfois, plusieurs jours d'attente) et de son haut taux de rentabilité (le budget de l'État est alimenté par le produit du canal), l'utilité de l'opération ne peut être mise en doute. Ce chantier permettra le doublement de la capacité actuelle de la voie d'eau, notamment grâce au passage des navires « post-panamax ». L'Autorité du canal escompte une évolution du chiffre d'affaires du canal de 1 400 milliards de dollars U.S.aujourd'hui à 6 000 milliards de dollars U.S. en 2025. Pour leur part, les bénéfices du canal pourraient passer des 489 milliards de dollars U.S. actuels à 1 500 en 2015 et 4 000 milliards de dollars U.S. en 2025. Enfin, l'emprunt portera sur moins de 50 % du total du coût du chantier, l'Autorité du canal ayant prévu une augmentation annuelle des péages de 3,5 % afin d'assurer la plus large part possible à l'autofinancement. La France est d'ores et déjà impliquée dans la partie ingénierie de ce chantier majeur (Suez). Nos grandes entreprises de BTP (Vinci, Bouygues et Alstom) se sont également mobilisées afin d'être en mesure de répondre aux appels d'offres. Les grands établissements financiers français (BNP Paribas, Société Générale, Calyon) suivent aussi le projet de très près. Enfin, nos entreprises sont attentives aux nombreux projets connexes qui vont voir le jour en parallèle tels que les nouveaux ports aux deux extrémités, notamment du côté de l'océan Pacifique.
UMP 12 REP_PUB Champagne-Ardenne O