FICHE QUESTION
12ème législature
Question N° : 94233  de  M.   Saint-Léger Francis ( Union pour un Mouvement Populaire - Lozère ) QE
Ministère interrogé :  éducation nationale
Ministère attributaire :  éducation nationale
Question publiée au JO le :  16/05/2006  page :  5066
Réponse publiée au JO le :  19/12/2006  page :  13293
Rubrique :  grandes écoles
Tête d'analyse :  conditions d'accès
Analyse :  jeunes défavorisés
Texte de la QUESTION : M. Francis Saint-Léger appelle l'attention de M. le ministre de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche sur la mixité sociale au sein des grandes écoles françaises. Il désire connaître les mesures qu'il entend prendre afin de renforcer et systématiser les partenariats entre les établissements situés en ZEP et les grandes écoles.
Texte de la REPONSE : Le ministère de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche a déjà mis en oeuvre un certain nombre de mesures ciblées visant à favoriser l'accès dans les grandes écoles, d'étudiants issus de milieux défavorisés. Ainsi des conventions, dites conventions d'éducation prioritaire dont les premières datent de 2001 ont été signées entre des lycées classés en zone d'éducation prioritaire et l'Institut d'études politiques de Paris, afin que celui-ci apporte un soutien scolaire aux élèves pour faire connaître ses formations, et que les étudiants puissent ainsi, s'ils en ont le niveau, y accéder. A ce jour, 23 lycées ont conclu une convention avec l'IEP, ce qui porte le nombre total d'admis, depuis le début du programme, à 132. Un bilan sera dressé au bout de cinq années de fonctionnement. Citons également l'initiative de l'ESSEC, qui, en partenariat avec 6 lycées de Cergy-Pontoise et ses environs, par son programme « Une prépa, une grande école, pourquoi pas moi ? », souhaite accroître les chances des lycéens issus de milieux modestes ou défavorisés, de poursuivre et de réussir des études supérieures ambitieuses, par un accompagnement de ces élèves sous forme de tutorat, de sorties culturelles, d'ateliers spécialisés, de visites d'entreprises. Il y a tout lieu de penser que ce souhait de démocratisation unanimement partagé suscitera d'autres actions de la part de l'ensemble des partenaires du système éducatif et des milieux professionnels qui sont attentifs à ces questions. Pour sa part, le ministre de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche soutient ces actions et les projets en cours d'élaboration qui répondent à un souci de démocratisation. C'est ainsi qu'une « charte de l'égalité des chances et des formations d'excellence pour l'avenir de l'école » a été signée le 17 janvier 2005. Elle fixe un cadre à un partenariat entre les universités, les grandes écoles et les lycées qui, tout en respectant les modalités actuelles d'accès aux écoles fondées sur le principe de l'égalité des chances, permet de soutenir et d'accompagner des jeunes vers les études supérieures par une information sur les métiers, une découverte des écoles et, le cas échéant, une aide à caractère pédagogique visant à ce qu'ils acquièrent les prérequis indispensables. Dans le cadre de la mise en oeuvre de cette charte, l'opération 100 000 étudiants pour 100 000 élèves a été lancée en début d'année 2006. Elle vise à sensibiliser des jeunes issus de quartiers défavorisés sur les perspectives offertes par l'enseignement supérieur et les accompagner dans la réalisation de leur projet scolaire et professionnel. L'accompagnement sera réalisé par des étudiants de 3e année de licence d'université ou de 1re année de grande école. Enfin, l'attention des recteurs a été appelée sur la nécessité d'une plus large ouverture sociale du recrutement en classes préparatoires aux grandes écoles afin d'atteindre, à terme, conformément à l'objectif fixé par le Président de la République, un tiers de boursiers dans ces classes. Le ministre a donc souhaité que tout élève boursier, ou susceptible de l'être dans l'enseignement supérieur, et dont les capacités à suivre cette formation sont avérées (obtention du bac avec mention) et qui n'aurait pas obtenu d'offre d'affectation en CPGE par la procédure ordinaire (auto-censure et non-inscription par exemple) puisse faire l'objet d'un entretien personnalisé et se voir proposer, via la procédure complémentaire, une affectation en classe préparatoire. Des classes préparatoires destinées aux élèves titulaires du baccalauréat et issus notamment de lycées situés en zone ou réseau d'éducation prioritaire pourraient être ouvertes dans le cadre de l'article 11 de la loi du 31 mars 2006 sur l'égalité des chances. Ces classes pourraient également accueillir des bacheliers issus de lycées situés en zone urbaine sensible ainsi que des bacheliers boursiers. Ces dispositions s'appuient sur l'expérience de classes, expérimentales, préparatoires aux études supérieures ouvertes dans quelques lycées parisiens (Henri-IV, par exemple) ou de province. Elles auront pour objectif de préparer les élèves à intégrer une classe préparatoire aux grandes écoles.
UMP 12 REP_PUB Languedoc-Roussillon O