VIOLENCES CONTRE LES FEMMES
M. le président. La
parole est à Mme Geneviève Levy, pour le groupe UMP, pour poser la
dernière question.
Compte tenu de
l'heure, la question suivante ne pourra en effet pas être posée.
Mme Geneviève Levy.
Madame la ministre déléguée à la parité et à l'égalité professionnelle, alors
que, hier, se tenait la journée internationale de lutte contre les violences
faites aux femmes, la situation de ces femmes demeure en France préoccupante.
Aujourd'hui, une femme sur six est victime de violences et une sur dix est
battue par son conjoint. Six femmes succombent chaque mois des suites de ces
agressions et quelque cinquante mille femmes sont, elles, victimes de viols au
cours d'une année.
Hier, vous
avez réuni une trentaine d'hommes issus du monde de la presse, de la chanson, du
droit ou de la publicité, pour leur proposer de signer une charte contre les
violences faites aux femmes. Pourriez-vous nous dire pourquoi vous avez souhaité
impliquer ces hommes ?
Ce matin,
vous avez fait une communication en conseil des ministres. Pourriez-vous faire
le point sur les moyens dont on dispose pour lutter contre ces violences ?
Enfin, puisqu'il s'agit d'une
journée internationale, je vous demande de bien vouloir nous indiquer la façon
dont la France compte s'engager et faire entendre sa voix au plan international.
(Applaudissements sur les bancs du groupe de l'Union pour
un mouvement populaire.)
M. le président.
La parole est à Mme la ministre déléguée à la parité et à l'égalité
professionnelle.
Malheureusement,
madame la ministre, votre réponse ne pourra être télévisée compte tenu de
l'heure. (Exclamations sur divers bancs.) Si chacun
respectait son temps de parole, cela ne se produirait pas !
Mme Nicole Ameline, ministre déléguée à la parité et à l'égalité
professionnelle. Madame la députée, la lutte contre les violences est bien
un combat de la modernité. A cet égard, je tiens à saluer la très forte
mobilisation que j'ai constatée hier, sur tous les bancs de cet hémicycle, en
faveur de la lutte contre les violences faites aux femmes.
Cette mobilisation, qui est à
l'honneur de la République, concerne toutes les femmes de France, et
particulièrement celles qui sont victimes de ces violences. Elle inspire aussi
l'action du Gouvernement et s'élargit aujourd'hui à la société civile. C'est la
raison pour laquelle j'ai souhaité que ce soient les hommes qui disent non à la
violence et s'engagent à ce « zéro violence » qui est beaucoup plus qu'un
concept : il correspond à un engagement personnel et collectif. C'est encore au
nom de cette mobilisation que nous signerons demain matin, avec l'ensemble des
professionnels de la publicité, un accord qui fera progresser la déontologie
professionnelle quant à l'image des femmes dans le monde de la publicité. C'est
toujours cette mobilisation qui nous a conduits à choisir la voie législative
pour répondre à vos attentes en matière de lutte contre les discriminations et
de lutte contre les violences conjugales, en particulier en permettant
l'éloignement du conjoint violent.
Connaissant votre engagement
remarquable au service des femmes afghanes et de l'Afghanistan, je tiens à
souligner que la lutte contre les violences ne s'arrête pas aux frontières de la
France. Elle concerne aussi toutes les femmes qui, dans le monde, sont victimes
de l'obscurantisme, des conflits ou des violences. En Afghanistan point
aujourd'hui le formidable espoir que la Loya Jirga ouvre la voie à l'égalité des
droits. Il y a quelques semaines, j'ai dit à Kaboul aux femmes afghanes que la
France était à leurs côtés.
Toutefois, cette évolution est
fragile et toute régression quand aux droits des femmes à Kaboul ou ailleurs
dans le monde serait un recul pour l'humanité. (Applaudissements sur les bancs du groupe de l'Union pour un
mouvement populaire.)