Texte de la QUESTION :
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M. Pierre Morel-A-L'Huissier attire l'attention de M. le ministre de la jeunesse, des sports et de la vie associative sur les effets négatifs du sport pratiqué exercé sans modération. L'activité physique, d'une manière générale, est plutôt salutaire pour la santé, mais elle peut faire naître chez certaines personnes des comportements addictifs. Le sport est en effet devenu un phénomène de société, le sport spectacle trouvant sa justification dans le culte de la performance. Les enfants sont souvent les premières populations exposées au risque d'une pratique trop intensive et peuvent être victimes de la forte médiatisation du sport de haut niveau. Voulant dépasser leurs limites pour ressembler à leurs idoles ou bien poussés par leurs aînés, des résultats inverses à ceux recherchés surgissent. Aussi, il souhaiterait savoir s'il entend renforcer les campagnes de prévention envers les jeunes pour les informer des risques qu'ils peuvent encourir en pratiquant une activité physique de manière trop intensive.
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Texte de la REPONSE :
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En vue de protéger les enfants pratiquant une activité physique de manière intensive, le ministère de la jeunesse, des sports et de la vie associative (MJSVA) peut intervenir sur deux champs d'action principaux : la recherche et la prévention. Il est communément admis que l'activité physique régulière est bénéfique pour la santé, notamment comme facteur de diminution des risques de maladies chroniques. Une conférence de consensus, initiée en novembre 2005 à Nancy par la direction régionale et départementale de la jeunesse et des sports (DRDJS) et le comité régional d'éducation pour la santé (CRES) de Lorraine, a confirmé les bénéfices des « activités physiques à des fins préventives » et donné aux acteurs concernés des pistes pour la mise en oeuvre pratique de ce constat. Cependant la relation entre activité physique et sportive (APS) et santé est beaucoup plus complexe qu'il n'y paraît. Le développement d'actions de prévention, voire de contrôle, nécessite une amélioration et une coordination des acteurs, des méthodes et des outils. Cette volonté de réduire les risques - de prévenir - passe par une meilleure connaissance de ces derniers et se traduit par un travail pluri-institutionnel. C'est pourquoi la direction des sports a pris l'initiative de renforcer les outils de surveillance disponibles en s'appuyant sur l'expertise de l'institut de veille sanitaire (INVS) et celle de l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (INSERM). Des conventions ont récemment été signées avec ces deux institutions : avec l'INSERM pour la réalisation d'une expertise collective sur les bienfaits et les risques associés à une pratique sportive, dont les résultats sont attendus au cours du premier trimestre 2007 ; avec l'INVS pour améliorer la surveillance épidémiologique des accidents liés à la pratique des APS, notamment dans le milieu de la montagne. Le MJSVA a par ailleurs décidé de créer un institut de recherche biomédicale et d'épidémiologie du sport (IRMES) afin de mieux connaître et prévenir les problèmes sanitaires rencontrés par les sportifs de haut niveau. Ces actions de recherche permettront de mieux orienter les actions de prévention conduites en direction des jeunes. Le lancement en avril 2005 du registre national de la mort subite du sportif, confié par le MJSVA au Conseil de prévention et de lutte contre le dopage (CPLD) et coordonné par l'équipe du docteur Jouven, à l'INSERM, permettra d'identifier les sujets à risque de mort subite et les moyens de prévention. La pratique intensive du sport chez les jeunes relève majoritairement des filières d'accès au sport de haut niveau mises en place par les fédérations sportives. Dans ce cadre, les jeunes sportifs bénéficient d'une surveillance sanitaire prévue par la législation (article L. 231-6 du code du sport, décret n° 2004-120 du 6 février 2004 et arrêté du 16 juin 2006). Ils rencontrent donc régulièrement des professionnels de santé qui ont notamment pour mission de repérer les problèmes médicaux et psychologiques résultant de la pratique intensive (notamment les risques liés aux pratiques dopantes), et de permettre leur prise en charge. En ce qui concerne le risque de consommation de substances psycho-actives chez les jeunes sportifs, bien que la majoration de ce risque avec la pratique intensive du sport ne fasse pas l'objet d'un consensus scientifique, le MJSVA a mis en place en 2006, dans le cadre d'une stratégie de collaboration avec la mission interministérielle de lutte contre la drogue et la toxicomanie (MILDT), une dynamique de prévention des comportements de consommation de substances psycho-actives chez les adolescents en structure de loisir éducatif ou sportif.
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