Rubrique :
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santé
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Tête d'analyse :
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vaccinations
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Analyse :
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BCG. obligation. pertinence
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Texte de la QUESTION :
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M. Robert Lecou * attire l'attention de M. le ministre de la santé et des solidarités sur la vaccination par le BCG contre la tuberculose. Depuis le vote de la loi imposant la vaccination dans les années 1950, on peut se poser la légitime question de l'obligation de vacciner par le BCG. Depuis plus de vingt ans, nombre de chercheurs et de professeurs dénoncent les effets indésirables de cette vaccination. En 2002, le Conseil supérieur d'hygiène publique de France préconisait la suppression de toute vaccination par le BCG et des tests tuberculiniques s'y rapportant, ce qui a provoqué la modification du décret n° 96-775 du 5 septembre 1996. Dès lors en juillet 2004, la loi d'obligation sur le BCG a été modifiée mais elle abolit uniquement la pratique du test tuberculinique après BCG et maintient l'obligation vaccinale. Depuis le début de l'année, le Monovax, utilisé pour 90 % des vaccinations et qui est administré par multiponction au moyen d'une bague, n'est plus disponible à la vente. Le laboratoire fabriquant ce produit considère que la présentation n'est plus conforme aux normes de qualité. Le corps médical semble de plus en plus réticent à la vaccination et d'autant plus qu'elle sera dorénavant intradermique. D'ailleurs, le Conseil national de pédiatrie oppose le maintien de la vaccination BCG généralisée obligatoire avant l'entrée en collectivité. Aussi, il lui demande quelles sont ses intentions quant à la vaccination obligatoire par le BCG.
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Texte de la REPONSE :
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La vaccination généralisée des enfants avant leur entrée en collectivité permet aujourd'hui d'éviter 800 cas de tuberculose chaque année, dont au moins seize cas de formes graves (comme les méningites). Ce résultat est obtenu grâce à une couverture vaccinale actuelle à 95 % des enfants de six ans. Depuis la suppression du vaccin Monovax, qui s'administrait au moyen d'une bague par multipuncture, la vaccination contre la tuberculose se pratique désormais par injection intradermique, pratique qui prévaut dans tous les autres pays européens. L'injection intradermique rend effectivement la vaccination, notamment des enfants en bas âge, un peu plus contraignante et comporte un risque légèrement plus important de réaction locale cutanée. Le directeur général de la santé a saisi le Conseil supérieur d'hygiène publique de France (CSHPF) afin qu'il lui indique les modalités de mise en oeuvre des nouvelles recommandations issues du travail de la Commission d'audition publique sur la vaccination BCG. Sous la présidence de la Société française de santé publique, cette commission, composée de dix-neuf membres d'horizon divers, a émis des recommandations en faveur de la suppression de l'obligation vaccinale. Elle préconise de cibler les vaccinations et propose des critères prenant en compte les niveaux de risques d'exposition de la population au bacille de Koch. En Guyane, l'obligation de vaccination serait maintenue. Dès lors que le Conseil d'hygiène publique de France se sera prononcé, ces recommandations seront intégrées dans la stratégie d'actions prioritaires contre la tuberculose que le ministère de la santé et des solidarités publiera au cours du premier trimestre de l'année 2007.
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