Texte de la REPONSE :
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La croissance de la demande mondiale en pétrole a rappelé le caractère limité de nos ressources. Le monde a soudain pris conscience de la réalité de l'épuisement désormais prévisible des ressources fossiles. Aujourd'hui, les ressources exploitables en pétrole au niveau mondial sont encore mal connues, en raison de facteurs techniques, des perspectives de prix du baril incertaines et de l'absence d'harmonisation des méthodes d'évaluation des réserves. La mobilisation des réserves non conventionnelles d'hydrocarbures (sables asphaltiques et pétroles extra-lourds du Canada et du Venezuela) devrait permettre d'augmenter encore considérablement les stocks actuels, qui représentent environ quarante ans de consommation selon le rythme actuel de consommation. Toutefois, avant l'épuisement des réserves, nous devrons faire face à deux enjeux. Le premier est que la production ne pourra pas continuer d'augmenter indéfiniment, car il n'est pas possible d'exploiter un gisement à n'importe quel rythme. Le cours du pétrole, qui atteint maintenant plus de soixante-quinze dollars par baril, reflète la quasi-disparition durable des surcapacités de production et la difficulté rencontrée par les entreprises pétrolières pour augmenter cette production à un rythme compatible avec la croissance de la demande. Le deuxième enjeu auquel nous devrons faire face est la gestion des conséquences environnementales de notre utilisation des ressources fossiles. Face à ce monde énergétique en train de changer, nous devons nous préparer à la fin de l'ère du tout pétrole. Nous devons engager des mesures pour le renforcement de l'indépendance énergétique de la France et la montée en puissance des énergies propres. Il nous faut également développer des programmes ambitieux en ce qui concerne la maîtrise de la consommation d'énergie. L'Agence nationale de la recherche (ANR) et l'Agence de l'innovation industrielle (AII), créées en 2005, soutiendront la recherche et l'innovation dans ces secteurs. Des mesures ont également été prises par la loi de finances pour encourager les véhicules propres (électriques, hybrides ou gaz). La préparation de la fin de l'ère du tout pétrole passe également par la réduction de notre dépendance envers les énergies fossiles et en particulier la diversification de nos sources d'énergie, notamment dans les transports. Les biocarburants sont un des moyens d'améliorer notre indépendance énergétique, tout en assurant une protection de l'environnement et en permettant de nouveaux débouchés pour l'agriculture française. Il convient de développer des filières complémentaires, en particulier le biodiesel ou le bioéthanol. La France a voulu anticiper la législation européenne en lançant le plan « biocarburants » qui fixe un objectif d'incorporation (mesuré en équivalence énergétique) de 5,75 % en 2008 et de 7 % de biocarburants dans les carburants fossiles consommés en 2010. Ce plan prévoit de porter leur incorporation à 10 % en 2015, soit un taux deux fois plus élevé que les objectifs européens. Les deux appels d'offre lancés depuis 2005 permettent la construction de seize usines nouvelles représentant 2 milliards d'euros d'investissement. Les pouvoirs publics ont proposé une nouvelle étape en soutenant le développement des carburants à haute teneur en biocarburants. Le Gouvernement souhaite qu'à l'horizon 2010, chaque consommateur ait le choix à la pompe entre du carburant fossile ou renouvelable. Ce plan « Flex Fuel », orienté par les travaux du groupe de travail regroupant constructeurs automobiles, représentants du monde agricole et consommateurs, devrait permettre d'offrir d'ici à 2010 des voitures permettant de rouler indifféremment avec du pétrole ou avec un biocarburant presque pur. Le Gouvernement s'est fixé à cette fin trois objectifs : une augmentation du nombre de véhicules roulant à l'éthanol, une meilleure production et distribution de ce carburant. À ce jour, le plan « Flex Fuel » est expérimenté auprès du conseil général de la Marne et de la ville de Paris, ainsi qu'au sein du pôle de compétitivité agro-ressources Champagne-Ardenne/Picardie (flottes captives). Dans la mesure où ces actions s'inscrivent dans une stratégie de long terme visant à diminuer notre dépendance envers les ressources fossiles, elles s'accompagnent d'un effort très soutenu pour favoriser les investissements chez les pays producteurs pour assurer notre approvisionnement à court et moyen terme. L'Institut français du pétrole et les entreprises françaises contribuent significativement à la découverte de nouveaux procédés d'exploitation des gisements qui permettent d'augmenter le taux de récupération du pétrole. Dans les zones moins exploitées, dont le domaine minier est encore souvent sous le contrôle des États, l'enjeu principal est de favoriser les investissements. Dans certains cas, cela passe par l'ouverture de l'amont pétrolier aux investissements étrangers lorsque les entreprises nationales ne sont pas à même de mener les investissements nécessaires. Le Gouvernement s'est attaché à évoquer ces sujets lors des rencontres bilatérales ou multilatérales qui ont eu lieu ces derniers mois avec la plupart des pays producteurs.
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