Texte de la QUESTION :
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M. Jérôme Rivière appelle l'attention de Mme la ministre de la défense sur l'engagement des forces françaises en Afghanistan. Le 29 mai 2006, une cérémonie aux Invalides a marqué le témoignage de la Nation française auprès de la « quatrième génération de soldats » engagés dans des conflits, et servant sous mandat de l'ONU. Les militaires français sont au nombre des tués dans la mission qui les associent aux soldats américains dans le sud de l'Afghanistan contre les Talibans. Dans les autres régions de l'Afghanistan, l'OTAN est engagée dans une mission de rétablissement de la paix. Or, du nord au sud du pays, les violences se multiplient. Les forces françaises faisant partie de cette mission, peuvent à tout moment se trouver à passer d'une mission de paix à une mission de combat. Il demande si la France a prévu un scénario de « sortie de crise », si la sécurité des hommes et des femmes qui assurent ces missions en Afghanistan venait à se détériorer, et si le sens de leurs missions s'avérait notablement modifié.
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Texte de la REPONSE :
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Les forces françaises présentes en Aghanistan sont engagées dans deux opérations militaires bien distinctes. Elles participent tout d'abord à l'opération de lutte antiterroriste Enduring Freedom, menée par une coalition de 16 pays conduite par les États-Unis et dont l'objectif principal est la neutralisation du réseau Al Qaïda. La France participe à cette opération à hauteur de 260 militaires, essentiellement des membres des forces spéciales et un détachement pour la formation opérationnelle de l'armée nationale afghane. L'armée française participe également à la Force internationale d'assistance et de sécurité (FIAS), mandatée par l'Organisation des Nations unies (ONU) à la suite de la chute du régime taliban et qui a reçu pour mission d'apporter son concours aux autorités locales et au personnel de l'ONU afin de leur permettre de travailler dans un environnement sûr et stable en Afghanistan. La France participe à la FIAS à hauteur d'un bataillon, déployé à Kaboul (650 militaires). Ces deux forces sont appuyées par un important dispositif aérien d'avions d'attaque au sol, de reconnaissance et de transport, auquel la France participe périodiquement (dispositifs Serpentaire et Héraclès air aérien). La France, qui a choisi de prendre le premier tour du commandement régional de la province de Kaboul en partenariat avec les Turcs et les Italiens, a décidé de renforcer sa participation à la FIAS de 450 militaires supplémentaires entre août 2006 et mars 2007, portant ainsi ses effectifs à 1 100 hommes au sein de cette force. L'objectif de la France est de transférer progressivement aux Afghans les tâches de sécurité qu'elle assume dans la zone de Kaboul, afin de permettre une réduction du volume de la FIAS dans cette province. C'est dans cette logique que la France contribue activement à la formation de l'armée nationale afghane. La conférence sur l'Afghanistan qui s'est tenue à Londres le 31 janvier 2006 a confirmé l'engagement de la communauté internationale pour cinq ans dans ce pays. La situation sécuritaire tend à se dégrader en Afghanistan, le pays subissant un nombre croissant d'attentats d'une violence accrue. Dans ce contexte, il apparaît essentiel que la communauté internationale maintienne son engagement aux côtés de l'Afghanistan. À l'occasion de la conférence de Londres, la France a réaffirmé sa solidarité à l'Afghanistan. En tout état de cause, dans la mesure où la France s'est engagée auprès de ses alliés et des Afghans à apporter son soutien à ce pays, un retrait des forces françaises d'Afghanistan ne pourrait être envisagé qu'en concertation et en partenariat avec ces derniers. Quoi qu'il en soit, la France continue à considérer comme une priorité la sécurité et la protection de ses forces déployées dans ce pays.
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