FICHE QUESTION
12ème législature
Question N° : 98697  de  M.   Saint-Léger Francis ( Union pour un Mouvement Populaire - Lozère ) QE
Ministère interrogé :  affaires européennes
Ministère attributaire :  affaires étrangères
Question publiée au JO le :  04/07/2006  page :  6918
Réponse publiée au JO le :  13/02/2007  page :  1530
Date de changement d'attribution :  25/07/2006
Rubrique :  politique extérieure
Tête d'analyse :  Asie
Analyse :  relations bilatérales
Texte de la QUESTION : M. Francis Saint-Léger interroge Mme la ministre déléguée aux affaires européennes sur les mesures mises en oeuvre afin de renforcer la coopération France-Asie. - Question transmise à M. le ministre des affaires étrangères.
Texte de la REPONSE : La France est attachée au renforcement de ses relations avec l'Asie. Les échanges politiques ont été particulièrement renforcés ces dernières années sous l'impulsion du Président de la République, qui s'est rendu au Japon (mars 2005), en Chine (octobre 2004 et  novembre 2006), en Inde (février 2006) et en Thaïlande (février 2006). La France entretient notamment un dialogue stratégique avec la Chine, l'Inde et le Japon, et un dialogue de sécurité avec le Pakistan. S'agissant de l'Asie du Sud-est, la France a toujours porté un intérêt particulier à cette région. Aux côtés de la Chine, de l'Inde et du Japon, l'Association des nations d'Asie du Sud-Est (ASEAN) constitue l'un des piliers de l'équilibre régional. L'adhésion de la France au Traité d'amitié et de coopération en Asie du Sud-Est (TAC) a été annoncée par le Président de la République à l'occasion de sa visite officielle en Thaïlande, en février 2006. La ministre déléguée aux affaires européennes a déposé l'instrument d'adhésion de la France au Traité le 13 janvier dernier au Sommet de l'ASEAN de Cebu. Cette adhésion constitue la marque de l'intérêt porté à cette région : au-delà du symbole fort qu'elle représente, notre adhésion au TAC est un moyen de donner une nouvelle impulsion à nos relations avec l'Asie du Sud-Est et de saluer le rôle capital de l'ASEAN dans l'architecture politique et de sécurité du continent asiatique. La France s'est particulièrement engagée dans le domaine de la sécurité des pays d'Asie sortant de situations de crise (engagement au sein de la Force internationale d'assistance à la sécurité en Afghanistan et au sein de la mission européenne d'observation des élections à Aceh) En matière de coopération culturelle, scientifique et technique mises en oeuvre par le ministère des affaires étrangères, la France fait des efforts particuliers en faveur des pays de la Zone de solidarité prioritaire (ZSP), des grands pays émergents (Chine, Inde) et des principaux pays développés, comme le Japon et la Corée du Sud. Une aide exceptionnelle de solidarité a, de surcroît, été mise en oeuvre au profit des pays affectés par le raz-de-marée du 26 décembre 2004. Compte tenu de la diversité de la zone asiatique en termes de développement économique notamment, toute la palette des outils français de coopération y est déployée, dans une logique de solidarité et de rayonnement. Dans l'ensemble de la zone, l'axe commun des stratégies de coopération réside dans le caractère prioritaire des trois domaines suivants, qui ne sont pas exclusifs d'autres priorités en fonction du contexte local : la formation des élites, que ce soit par la création de formations sur place comme l'Ecole centrale de Pékin, l'Université franco-malaisienne, les pôles universitaires français au Vietnam, ou par le développement de 1'attractivité de la France vis-à-vis des étudiants étrangers (près de 30 000 étudiants originaires d'Asie et d'Océanie étudient dans les universités et grandes écoles françaises, soit 13 % des étudiants étrangers) ; la coopération scientifique et de recherche et la promotion de la diversité culturelle. Notre coopération accompagne les évolutions des pays asiatiques, notamment par la mise en place de nouveaux outils adaptés (par exemple, documents, cadres de partenariat avec les pays de la ZSP, Centre d'études en France, collèges doctoraux, articulation en régions de la coopération universitaire et scientifique etc.) et pour l'établissement de programmes bilatéraux structurants cofinancés lorsque c'est possible. L'Agence française de développement joue un rôle important dans notre politique de coopération. Ses compétences au sein des pays de la Zone de solidarité prioritaire (Vietnam, Laos, Cambodge, Vanuatu, Afghanistan) ont été étendues aux pays émergents dès 2004 avec la Chine et la Thaïlande, ce qui a apporté une double dimension à l'intervention de l'Agence, à savoir les économies émergentes et les intégrations régionales. Le mandat donné à l'AFD dans les pays affectés par le tsunami (Indonésie, Sri Lanka, Maldives) et au Pakistan (suite au tremblement de terre) ajoute une dimension nouvelle à ses interventions dans la région. Après le tsunami, l'AFD a été autorisée par le CICID à intervenir en Indonésie, au Pakistan et en Inde. Nos actions sont, autant que possible, coordonnées au niveau régional, en particulier en Asie du Sud-Est, pour faire des économies d'échelle et développer les thématiques communes. Les complémentarités avec les interventions de la Commission européenne et autres bailleurs de fonds sont systématiquement recherchées. La France joue un rôle moteur dans le rapprochement entre l'Union européenne et l'Asie. C'est à son initiative qu'a été fondé le dialogue Europe-Asie (ASEM), qui a célébré son dixième anniversaire, en septembre 2006, à Helsinki, lors du sommet des chefs d'état et de gouvernement. L'ASEM constitue un processus intergouvernemental informel entre les États membres de l'Union européenne et seize États asiatiques : Chine, Japon et Corée du Sud, les dix Etats asiatiques membres de l'ASEAN et, depuis cette année l'Inde, le Pakistan et la Mongolie. Cette coopération porte sur un certain nombre de sujets de dialogue et de coopération. Paris a ainsi accueilli en juin 2005 la deuxième réunion des ministres de la culture de l'ASEM. La France co-organise depuis 1997, avec la Suède, des séminaires Europe-Asie sur les droits de l'homme ; elle apporte également une contribution importante à la Fondation Europe-Asie (ASEF), qui participe à la mission de l'ASEM pour favoriser les échanges entre les sociétés civiles, en organisant des rencontres entre étudiants et professeurs, entre jeunes parlementaires et en stimulant la réflexion par le biais de colloques et séminaires sur des sujets d'actualité. L'Union européenne entretient également un dialogue institutionalisé avec l'ASEAN et avec les grands partenaires asiatiques comme le Japon, la Chine, l'Inde et la Corée. Ces relations accordent aussi une grande place à la dimension économique et commerciale, qui devrait encore être enrichie par la perspective prochaine de la négociation d'accords de libre-échange avec la Corée du Sud, l'Inde et les pays de l'ASEAN. L'Union européenne agit également en Asie au moyen de son aide humanitaire et au développement. Plus de 2,5 milliards d'euros ont été versés entre 2001 et 2005 à l'ensemble de cette région à travers l'aide extérieure du budget communautaire.
UMP 12 REP_PUB Languedoc-Roussillon O