|
Texte de la QUESTION :
|
M. Pierre Morel-A-L'Huissier attire l'attention de M. le ministre des affaires étrangères sur la situation au Timor oriental. Ce petit pays connaît une crise politique depuis plusieurs semaines. De nombreuses populations ont fui les violences de la capitale, Dili, pour se réfugier dans des camps de fortune, dans des églises, des écoles et dans les campagnes. Quelque 140 000 personnes sont toujours dans des camps de déplacés, craignant le retour des troubles en dépit de la présence d'une force d'intervention étrangère. Le programme alimentaire mondial craint cependant de manquer de nourriture très prochainement. Aussi il souhaiterait savoir si le Gouvernement entend apporter son soutien à ce petit pays avec lequel des partenariats ont été noués.
|
|
Texte de la REPONSE :
|
Après avoir connu des semaines de troubles et une vacance de pouvoir, le Timor oriental a retrouvé un certain calme. Devant l'ampleur de la crise et l'incapacité à rétablir l'ordre, le Président Xanana Gusmao a fait appel à l'aide de la communauté internationale. Aujourd'hui, quelque 3 200 soldats et gendarmes d'Australie, de Nouvelle-Zélande, de Malaisie et du Portugal sont déployés dans le pays. Les affrontements ont fait 21 victimes et provoqué l'exode de 150 000 personnes, plongeant le Timor oriental dans une crise humanitaire. La population de Dili, capitale du pays, commence à regagner depuis lors ses foyers. Les rebelles rendent leurs armes et l'ordre dans les rues est rétabli. Les autorités australiennes devraient réduire d'ailleurs certaines unités de leurs effectifs d'ici à quelques semaines. La rivalité entre le Président de la République et l'ancien Premier ministre Mari Alkatiri a contraint ce dernier à démissionner le 26 juin 2006. Le Prix Nobel de la Paix et ancien ministre des affaires étrangères José Ramos Horta a été nommé au poste de Premier ministre, avec pour objectif de concilier les différents courants politiques. Le mandat du bureau des Nations unies au Timor oriental (BUNUTIL) arrivera à échéance le 20 août 2006. La future mission des Nations unies qui lui succédera, à la demande du gouvernement timorais, devra disposer d'un mandat et de moyens renforcés en matière de médiation politique, de police, de justice, de droits de l'homme et de soutien aux institutions. L'appui à l'organisation des élections de 2007 devrait constituer à cet égard une des missions principales des Nations unies. Le secrétaire général fera prochainement des propositions au Conseil de sécurité, que la France étudiera avec beaucoup d'attention. Elle continuera à militer au sein du Conseil en faveur d'une présence forte et durable des Nations unies pour accompagner dans la durée la stabilisation et le renforcement des institutions du Timor oriental. S'agissant de la situation humanitaire, il semble qu'elle soit en sensible amélioration. Nous restons en contact à ce sujet avec nos principaux partenaires, ainsi qu'avec les responsables du programme alimentaire mondial.
|