Texte de la REPONSE :
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EMPLACEMENTS RÉSERVÉS AUX VÉHICULES DES PERSONNES À MOBILITÉ
RÉDUITE M. le président. La parole est à
M. Christian Vanneste, pour exposer sa question, n° 1116, relative aux
emplacements réservés aux véhicules des personnes à mobilité
réduite. M. Christian Vanneste. Ma question s'adresse à M.
le ministre d'État, ministre de l'écologie. Dans ma ville de Tourcoing, de
nombreuses demandes d'emplacement réservé pour les personnes handicapées ne
peuvent être satisfaites. Cette ville, qui compte près de 100 000 habitants,
contient de nombreuses rues étroites, dont beaucoup sont en stationnement
bilatéral. En février 2005, nous avons voté la loi pour l'égalité des droits
et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées.
Elle devait permettre aux personnes en situation de handicap d'être mieux
intégrées dans la société et dans leur environnement extérieur. Cette loi
prévoit, dans son article 45, un plan de mise en accessibilité de la voirie et
des aménagements publics dans chaque commune, à l'initiative du maire ou du
président de l'EPCI. Cette loi a abouti à nombreux textes d'application, dont le
décret du 21 décembre 2006, relatif aux prescriptions techniques pour
l'accessibilité de la voirie et des espaces publics. L'arrêté du 15 janvier
2007, lui-même pris en application de ce décret, pose problème. Il prévoit en
effet que tout emplacement réservé aux personnes à mobilité réduite doit avoir
une largeur minimum de 3,30 mètres et être situé de plain-pied avec le trottoir.
Une dérogation est prévue lorsque la rue présente un stationnement longitudinal
à gauche et de plain-pied avec le trottoir : en ce cas, l'emplacement peut être
réduit à 2 mètres si le trottoir dispose d'une largeur de 1,80 mètre comprenant
une bande latérale matérialisée de 80 cm à côté de l'emplacement
réservé. Malgré cette dérogation, la Communauté urbaine de Lille, à laquelle
appartient Tourcoing, ne parvient pas à trouver de solutions aux demandes, même
lorsque le handicap est lourd. J'ai ainsi reçu dans ma permanence, monsieur le
secrétaire d'État, des cas qui suscitent au moins l'incompréhension, sinon la
révolte. Nous devons trouver une solution très rapidement, car cette
situation ne peut pas perdurer. Je vous remercie de me donner des informations
très précises ; il est en effet urgent, je le répète, d'apporter des réponses
très précises à ces cas souvent dramatiques. M. le
président. La parole est à M. Benoist Apparu, secrétaire d'État chargé
du logement et de l'urbanisme. M. Benoist Apparu,
secrétaire d'État chargé du logement et de l'urbanisme. Le fait de
réserver des places de stationnement au plus près des pôles qui attirent le
public pour les personnes handicapées ou à mobilité réduite, monsieur Vanneste,
n'est évidemment pas une faveur octroyée à ces personnes mais une
nécessité. Il convient en effet de limiter au maximum la distance que les
intéressés doivent parcourir à pied ou en fauteuil roulant. Ces places de
stationnement réservées bénéficient d'une conception spéciale, adaptée à
l'accueil des véhicules transportant les personnes handicapées. Plus
précisément, l'arrêté du 15 janvier 2007 indique que ces places de stationnement
réservées doivent avoir une largeur de 3,30 mètres, ce qui est bien sûr la règle
générale : des places de 2 mètres de large peuvent également être créées en cas
de stationnement longitudinal à gauche, de plain-pied avec le trottoir, si ce
trottoir fait plus de 1,80 mètre de large. La conception de ces places a été
étudiée afin que tous les bénéficiaires de la carte de stationnement pour
personnes handicapées - et notamment les personnes utilisant un déambulateur et
les personnes en fauteuil roulant - puissent rejoindre le trottoir en toute
sécurité sans avoir à emprunter la chaussée. En conséquence, les dimensions des
places de stationnement réservées ont été définies pour assurer la sécurité des
personnes handicapées ou à mobilité réduite, objectif que, je pense, vous
partagez. Je ne nierai évidemment pas les contraintes urbanistiques qui
existent dans certains centres, où les rues sont parfois étroites. J'invite les
communes à ne pas se focaliser sur les problèmes d'implantation de telle ou
telle place de stationnement adaptée dans telle ou telle rue, mais plutôt à
mener une réflexion globale afin de faciliter la chaîne de déplacement. En
effet, la gestion des places de stationnement réservées aux personnes
handicapées doit être traitée dans deux documents de planification et de
programmation : en premier lieu, dans le plan de mise en accessibilité de la
voirie et des aménagements des espaces publics, qui doit être adopté par toutes
les communes ; en second lieu, dans le plan de déplacements urbains, qui porte
notamment sur l'organisation du stationnement sur voirie et les emplacements
réservés aux personnes handicapées ou à mobilité réduite. Enfin, le ministère
du développement durable, aidé du ministère du travail, vient de publier sur ce
sujet deux guides juridiques et pratiques que je vais vous remettre : l'un à
destination des collectivités territoriales, l'autre pour les personnes
handicapées ou à mobilité réduite, et ce afin de faciliter la mise en place de
ces stationnements. M. le président. La parole est à M.
Christian Vanneste. M. Christian Vanneste. Merci de votre
réponse, monsieur le secrétaire d'État. Le mieux est souvent l'ennemi du
bien, dit-on. C'est exactement le cas en l'occurrence. Je comprends que la
sécurité soit la question prioritaire dans les textes ; je suppose que l'on
pourrait s'y référer, notamment dans le cas d'un contentieux avec les parents
d'un enfant handicapé victime d'un accident. Néanmoins un arrêté, qui n'est
qu'un texte réglementaire, peut être assez facilement modifié : nul besoin de se
réunir pour cela. Une dérogation un peu plus large permettrait d'éviter aux
communes ou aux EPCI d'être coincés entre, d'une part, la volonté de rendre
service aux handicapés et, de l'autre, le risque d'un contentieux sévère
consécutif à un accident. Je vous remercie donc de votre compréhension et de
la suite que vous voudrez bien donner à cette demande.
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