DEBAT :
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BILAN DU FORUM MONDIAL DE L'EAU M.
le président. La parole est à M. Michel Bouvard, pour le groupe de
l'Union pour un mouvement populaire. M. Michel Bouvard.
Madame la secrétaire d'État chargée de l'écologie, vous étiez, avec Jean Louis
Borloo, au cinquième Forum mondial de l'eau, qui s'est achevé samedi. Ce forum a
été l'occasion de rappeler les approches françaises en matière de gestion de
l'eau dans le monde - approche de bassin, nécessité de se préoccuper à la fois
de l'accès à la ressource et de sa préservation. Il a aussi été l'occasion de
montrer le savoir-faire des grandes entreprises françaises exportatrices dans le
domaine de la gestion de l'eau. L'enjeu de cette conférence était
l'inscription dans sa déclaration finale du droit d'accès à l'eau, enjeu
mondial, en particulier pour les pays du Sud, mais aussi moyen de limiter les
conflits dans le monde. Malgré les efforts déployés par la délégation française,
ce droit d'accès à l'eau n'a pu être inscrit dans la déclaration finale, et vous
en avez, madame la secrétaire d'État, exprimé le regret. Aujourd'hui, quelles
initiatives comptez-vous prendre pour continuer à faire progresser cette idée,
pour que la position de la France devienne européenne - ce qu'elle n'a été que
partiellement à l'occasion de cette conférence -, pour permettre à tous ceux
qui, dans le monde, n'ont pas cet accès à l'eau essentiel de vivre mieux, pour
limiter les conflits ? (Applaudissements sur les bancs du groupe
UMP.) M. Patrick Lemasle. Comme a dit Borloo, il faut
économiser l'eau ! M. le président. La parole est à Mme
Chantal Jouanno, secrétaire d'État chargée de l'écologie. Mme Chantal
Jouanno, secrétaire d'État chargée de l'écologie. Monsieur le
député, la France avait probablement la délégation la plus importante au Forum
mondial de l'eau. Conduite par Jean-Louis Borloo, elle comptait une vingtaine de
parlementaires, qui ont fourni un énorme travail : la déclaration des
parlementaires au Forum mondial de l'eau est en effet ambitieuse. Nous avons
voulu être aussi présents pour alerter sur une catastrophe écologique en marche
: l'eau tue dix fois plus que les guerres ; c'est la première cause de
mortalité. Ce forum a donné quelques satisfactions, et d'abord la
participation : 29 000 participants, ONG, collectivités, parlements. Ensuite, de
multiples conventions ont été signées, des principes ont été reconnus :
assainissement, lien entre eau et climat, lien entre eau et énergie. Nous
sommes déçus, il est vrai, que le droit d'accès à l'eau n'ait pas été intégré
dans la déclaration finale des ministres. Nous avons conduit ce débat, ce combat
même, nous ne l'avons pas gagné. Mais nous allons le poursuivre dans l'enceinte
des Nations unies, car nous sommes convaincus que le droit d'accès à l'eau est
le socle de l'ensemble des droits de l'homme. Nous allons le poursuivre auprès
des États-Unis. Nous allons le poursuivre pour le prochain Forum mondial de
l'eau, qui aura lieu dans trois ans, je l'espère en France, puisque nous sommes
candidats à son organisation. Nous allons le poursuivre également avec les ONG.
Nous ne lâcherons pas sur le droit d'accès à l'eau. (Applaudissements sur les
bancs du groupe UMP et sur quelques bancs du groupe NC.)
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