DEBAT :
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CRASH D'UN HÉLICOPTÈRE DE LA SÉCURITÉ CIVILE EN HAUTE-CORSE M. le président. La parole est à M. Camille
de Rocca Serra, pour le groupe de l'Union pour un mouvement
populaire. M. Camille de Rocca Serra. Monsieur le président,
ma question s'adresse à Mme Michèle Alliot-Marie, ministre de l'intérieur.
Samedi soir disparaissait en Haute-Corse près de Bastia un hélicoptère de la
sécurité civile. Le pilote, Philippe Métais, le mécanicien navigant Michel
Guia-Lopez, le médecin du SAMU, Michèle Salmon, et Justine Gressler, jeune maman
qui venait de mettre au monde son enfant, qu'elle avait prénommé Léo, ont trouvé
la mort dans ce dramatique accident qui endeuille cruellement la Corse et le
continent. C'est tard dans la nuit, malgré des conditions difficiles, que
les services composés des unités de recherche des armées, de la gendarmerie et
du service départemental d'incendie et de secours de la Haute-Corse ont retrouvé
les victimes. Aujourd'hui, nous adressons nos condoléances émues à leurs
familles, à qui nous exprimons notre compassion et notre solidarité. Avec
mon collègue Sauveur Gandolfi-Scheit et l'ensemble de la représentation
nationale, je voudrais rendre hommage à ces professionnels dévoués que sont les
médecins urgentistes et ceux de la sécurité civile, qui assurent au quotidien
leur mission de secours au service des populations les plus éloignées des
centres de soins, et très souvent dans des conditions météorologiques extrêmes,
au péril de leur vie. Après un tel drame et devant la douleur des enfants et
des familles, les commentaires seraient vides de sens. Pourtant, madame la
ministre de l'intérieur, cette question lancinante demeure : pourquoi ce
dramatique accident ? Dimanche, vous avez dit aux familles que vous vouliez que
toute la lumière soit faite sur cette tragédie. Pourriez-vous réaffirmer
l'engagement du Gouvernement devant la représentation nationale ? Enfin, je
vous sais gré d'avoir fait en sorte de remplacer cet appareil si important pour
le transport des victimes en Corse. (Applaudissements sur les bancs des
groupes UMP et NC et sur quelques bancs du groupe SRC.) M. le
président. La parole est à Mme Michèle Alliot-Marie, ministre de
l'intérieur, de l'outre-mer et des collectivités territoriales. Mme
Michèle Alliot-Marie, ministre de l'intérieur, de l'outre-mer et des
collectivités territoriales. Monsieur le président, mesdames, messieurs les
députés, cet accident d'hélicoptère est le plus grave qu'ait connu le groupe des
hélicoptères de la sécurité civile depuis sa création en 1957. Je pense que
l'Assemblée nationale tout entière s'associe aux condoléances adressées aux
familles de la jeune mère et de son enfant né dans l'hélicoptère, du pilote, du
copilote et du médecin. Dès l'alerte donnée, près de deux cents hommes -
gendarmes, membres de la protection civile, pompiers, membres du groupe
d'intervention dans les milieux périlleux, membres de l'armée - se sont relayés
pour essayer de retrouver l'hélicoptère, qu'ils ont finalement découvert vers
trois heures trente du matin. Il est évident que la seule chose que nous
puissions donner aujourd'hui à ces familles, ce sont des explications sur ce qui
s'est passé. C'est la raison pour laquelle trois enquêtes sont aujourd'hui en
cours : d'abord une enquête judiciaire menée par la gendarmerie des transports
aériens, sous l'autorité du procureur de la République ; ensuite, une enquête
technique menée par le bureau " enquêtes accidents aériens " du ministère de la
défense ; enfin, une enquête administrative conduite par des équipes d'experts
de la sécurité civile. Il est évident que, pour l'ensemble des populations,
il est indispensable d'assurer la continuité du secours à personne, parfois très
difficile en Haute-Corse. C'est la raison pour laquelle j'ai décidé
immédiatement de remplacer l'hélicoptère : dès aujourd'hui, la base de Bastia a
un nouvel EC145 afin de pouvoir continuer à assumer cette mission.
(Applaudissements sur les bancs des groupes UMP et NC.)
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