Texte de la REPONSE :
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AVENIR DU LYCÉE AMBROISE-CROIZAT D'AUBY Mme la présidente. La parole est à M. Marc
Dolez, pour exposer sa question, n° 1244. M. Marc Dolez.
Monsieur le ministre de l'éducation nationale, de la jeunesse et de la vie
associative, je souhaite vous interroger ce matin sur l'avenir du lycée
Ambroise-Croizat d'Auby. Construit il y a trente ans à la demande pressante des
parents d'élèves et des élus, classé en zone sensible depuis 1992, récemment
labellisé " lycée des métiers ", cet établissement obtient d'excellents
résultats aux examens et joue un rôle très important pour les jeunes de milieux
particulièrement défavorisés. Malheureusement, lors du comité technique
paritaire du 25 janvier dernier, la suppression du bac pro " Administration " a
été confirmée pour la rentrée 2011, ce qui va se traduire par une nouvelle
baisse des effectifs - 290 élèves contre 600 élèves il y a cinq ans - et par une
baisse correspondante des personnels. Cette suppression va évidemment fragiliser
un lycée qui, selon le rectorat, figure parmi les établissements menacés, à
terme, de fermeture parce que ne franchissant pas la barre des 300 élèves. La
communauté éducative dans son ensemble - lycéens, anciens élèves, enseignants,
parents d'élèves, élus des quarante-sept communes, regroupés dans un comité de
défense présidé par le maire d'Auby, Freddy Kaczmarek - est résolument opposée à
cette perspective. Elle considère qu'une telle fermeture serait un gâchis qui
ferait perdre à de nombreux élèves toute chance de poursuite d'études ou
d'insertion dans la vie active. Cette perspective irait à l'encontre d'une
équipe enseignante très impliquée dans une réelle relation de proximité avec les
élèves autour de projets adaptés au contexte de l'établissement, un
établissement qui accueille aussi une vingtaine d'élèves en situation de
handicap. Cela irait également à l'encontre de la volonté récemment réaffirmée
par le conseil régional de procéder aux investissements nécessaires pour
moderniser et rénover les locaux. Par conséquent, monsieur le ministre, ma
question est simple. Avec Jean-Jacques Candelier, également député du Douaisis,
je vous demande quelles mesures vous entendez prendre non seulement pour revenir
sur cette décision de suppression, mais aussi pour préparer l'avenir de cet
établissement en y implantant des filières nouvelles, attractives, à définir
évidemment avec les milieux économiques. Mme la présidente.
La parole est à M. Luc Chatel, ministre de l'éducation nationale, de la jeunesse
et de la vie associative. M. Luc Chatel, ministre de
l'éducation nationale, de la jeunesse et de la vie associative. Monsieur le
député, vous avez souhaité m'interroger sur l'avenir du lycée Ambroise-Croizat,
qui est l'un des nombreux lycées professionnels de l'académie de
Lille. Pendant la dernière décennie, vous l'avez rappelé, l'académie de Lille
a vu chuter de façon très importante le nombre des élèves dans le second degré.
Le lycée Ambroise-Croizat en est l'illustration puisque ses effectifs sont
passés de 450 élèves en 2006 à 305 élèves en 2010. Ce creux démographique a
concerné aussi bien l'enseignement général et technologique que la voie
professionnelle. Une telle évolution a nécessité un réajustement quantitatif et
qualitatif de l'offre de formation, notamment en lycée professionnel. C'est
particulièrement vrai dans l'académie de Lille où, plus qu'ailleurs, un
pourcentage important de jeunes vont en lycée professionnel après la classe de
troisième. Dans ce cadre, il est nécessaire d'analyser la carte des formations à
travers le prisme de la relation orientation-formation-emploi. Cette baisse a
particulièrement affecté la filière " Métiers du secteur administratif " devenue
trop peu attractive - cinq voeux d'orientation seulement l'année dernière. Ces
constats ont conduit le recteur a envisagé la fermeture de cette formation à la
rentrée 2011. Mais évolution de l'offre ne signifie pas disparition de
l'offre : les élèves du secteur d'Auby qui le souhaiteront pourront en effet
rejoindre le lycée professionnel Rabelais de Douai, distant seulement de quinze
kilomètres d'Auby. La capacité d'accueil dans la filière " Métiers du secteur
administratif " a été ajustée en conséquence. Cependant, monsieur le député,
je tiens à vous rassurer : il n'est pas envisagé de fermer le lycée
professionnel Ambroise-Croizat. Mais vous conviendrez avec moi que son offre de
formation doit être ajustée en fonction de la demande des jeunes, des attentes
des entreprises et des perspectives qui s'offrent aux élèves en termes de
débouchés, dans le cadre d'une approche globale qui privilégie la
complémentarité et la cohérence entre les lycées d'un même bassin d'emplois.
C'est le travail que nous suivons, région par région, entre les rectorats et les
conseils régionaux. N'oublions par que l'enseignement professionnel va
bénéficier de la montée en puissance de la réforme du bac pro en trois ans,
réforme dont le premier bilan est très encourageant puisque la nouvelle classe
de seconde accueille environ 160 000 élèves cette année, contre 68 000 l'année
passée, ce qui va permettre d'augmenter le nombre de diplômés professionnels.
Nous attendons, en 2019, 200 000 diplômés pour décrocher ce sésame du bac pro,
contre 117 000 actuellement. C'est une vraie réponse au problème de l'insertion
professionnelle des jeunes. Mme la présidente. La parole est
à M. Marc Dolez. M. Marc Dolez. Je m'excuse de vous le dire,
monsieur le ministre, mais vous n'avez pas répondu à mon interrogation et vous
ne m'avez pas plus rassuré ! Je conteste votre analyse et dis que ce lycée joue
un rôle particulièrement important là où il est implanté. Tous les élèves et les
anciens élèves le disent aussi : si les formations ne sont plus à leur portée,
ils n'auront pas la possibilité d'aller dans un autre établissement. Et je
continue de penser que, du fait de la suppression de filières année après année,
ce lycée risque d'être menacé de fermeture. Je vous demande donc, avec beaucoup
d'insistance, de donner les instructions nécessaires pour que nous puissions
assurer l'avenir de cet établissement en y implantant des filières nouvelles et
attractives. Mme la présidente. Mes chers collègues, je
rappelle que le temps global d'une question, de l'intervention du ministre et
d'une éventuelle réponse à celui-ci ne doit pas dépasser six minutes. Je me
permets de le redire car nous ne respectons pas cette règle actuellement.
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