Texte de la QUESTION :
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M. Jean-Luc Pérat attire l'attention de M. le ministre de l'éducation nationale, de la jeunesse et de la vie associative sur l'annonce par le rectorat de Lille, sans aucune concertation préalable, de la suppression du BTS « traitement thermique des matériaux » enseigné à la cité scolaire Camille-Claudel de Fourmies. Il est incompréhensible de supprimer cette filière qui, dans un contexte de chômage endémique (17,1 % dans l'Avesnois, arrondissement le plus touché de France), offre à sa sortie plus d'une proposition ferme d'emploi par élève. Cette filière professionnelle, la seule de ce type dans le Nord-Pas-de-Calais, est en parfaite adéquation avec les attentes des industries, notamment celles du secteur de la métallurgie, dont l'Avesnois conserve heureusement quelques fleurons, tels Vallourec, Areva, Akers, Sambre et Meuse, Dembiermont, etc. De même, le récent partenariat noué autour de ce BTS entre le groupe Agrati, qui exploite les Visseries et boulonneries de Fourmies, et le lycée Camille-Claudel, et qui comporte un ambitieux programme de formation et de recherche et développement en lien avec l'université du Hainaut, démontre tout le potentiel de cette filière. C'est pourquoi il lui demande de bien vouloir revenir sur cette décision, et d'éviter ainsi un terrible gâchis.
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Texte de la REPONSE :
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SUPPRESSION D'UN BTS AU LYCÉE CAMILLE-CLAUDEL DE FOURMIES Mme la présidente. La parole est à M. Jean-Luc
Pérat, pour exposer sa question, n° 1355, relative à la suppression du BTS "
Traitement thermique des matériaux " enseigné à la cité scolaire Camille-Claudel
de Fourmies, dans le Nord. M. Jean-Luc Pérat. Ma question
s'adresse à M. le ministre de l'éducation nationale. L'annonce, sans aucune
concertation préalable, des suppressions de postes et des fermetures de
filières, notamment dans les établissements de l'Avesnois, est
inacceptable. Par ces choix purement comptables, opérés en méconnaissance
totale de la réalité locale, c'est l'ensemble d'un territoire en souffrance que
vous et vos services traitez avec mépris et menacez d'enterrer
définitivement. Dans ce contexte, et bien que je conteste et réprouve
l'ensemble des fermetures décrétées, c'est la situation particulière du BTS "
Traitement thermique des matériaux " de la cité scolaire Camille-Claudel de
Fourmies qui remporte la palme de mon incompréhension et de mon
indignation. Il est en effet aberrant de supprimer une filière qui, dans un
contexte de chômage endémique - 17 % dans l'Avesnois, ce qui en fait
l'arrondissement le plus touché de France -, offre à sa sortie plus d'une
proposition ferme d'emploi par élève ! Cette filière professionnelle, la
seule de ce type dans le Nord-Pas-de-Calais, est en parfaite adéquation avec les
attentes des industries, notamment celles du secteur de la métallurgie, dont
l'Avesnois conserve quelques fleurons tels Vallourec, AREVA, Akers,
Sambre-et-Meuse ou Dembiermont. Je tiens à votre disposition une liste entière
d'entreprises qui plébiscitent le BTS " Traitement thermique " de Fourmies et
qui assurent avoir un besoin impérieux de cette formation, tant pour le présent
que pour l'avenir. De même, le partenariat noué autour de ce BTS entre le
groupe Agrati, qui exploite les Visseries et Boulonneries de Fourmies, et le
lycée Camille-Claudel comporte un ambitieux programme de formation et de
recherche-développement en lien avec l'université du Hainaut, ce qui démontre le
potentiel de cette filière. Je veux bien croire que ces éléments aient
échappé à votre analyse. C'est pourquoi je vous demande de bien vouloir exiger
de Mme le recteur de l'académie de Lille qu'elle me reçoive dans les plus brefs
délais, avec les différents partenaires de cette filière, afin que nous
puissions ensemble éviter un terrible et impardonnable gâchis. Je souhaite donc,
madame la secrétaire d'État, que vous accédiez à cette demande de bon
sens. Mme la présidente. La parole est à Mme la secrétaire
d'État chargée de la jeunesse et de la vie associative. Mme Jeannette
Bougrab, secrétaire d'État chargée de la jeunesse et de la vie
associative. Monsieur le député, vous avez appelé l'attention du ministre de
l'éducation nationale sur le projet de suppression du brevet de technicien
supérieur " Traitement technique des matériaux " enseigné à la cité scolaire
Camille-Claudel de Fourmies. Je veux d'abord vous dire que je ferai en sorte que
vous soyez reçu le plus rapidement possible par le recteur. Comme vous le
savez, la carte des formations des sections de technicien supérieur s'élabore
dans les conditions similaires à celles qui prévalent pour toute formation
professionnelle. Elle relève d'une compétence partagée entre la région et
l'État. Les contrats de plan régional de développement des formations
professionnelles, qui sont en cours d'élaboration, constituent le cadre de
l'analyse des besoins de formation au regard, d'une part, des perspectives
d'emploi dans les différents domaines d'activité, et, d'autre part, de la
demande des jeunes, en lien avec les branches professionnelles et les
organisations représentatives du monde économique. Dans de nombreuses
régions, particulièrement les régions industrielles comme le Nord-Pas-de-Calais,
les formations professionnelles et technologiques du domaine de l'industrie ont
vu fondre en dix ans leurs effectifs, d'une part à cause de la démographie
scolaire, d'autre part en raison d'une chute de leur attractivité. À titre
d'exemple, la série " sciences et techniques industrielles " a vu chuter de plus
de 20 % ses effectifs en moins de dix ans. C'est ce constat qui a amené Luc
Chatel à mettre en place à la rentrée prochaine une série rénovée " sciences et
technologies de l'industrie et du développement durable ", ou STI 2D, en phase
avec les métiers de l'industrie d'aujourd'hui et de demain. Cette série
comportera cinq nouvelles spécialités : architecture et construction, énergies
et environnement, innovation technologique et éco-conception, systèmes
d'information et numérique. Concernant le BTS " Traitement thermique des
matériaux " de la cité scolaire Camille Claudel, il faut comprendre qu'avec huit
élèves au total, dont seulement quatre en premier voeu, il n'était pas
envisageable de le conserver en tant que formation sous statut
scolaire. Cependant, le ministre de l'éducation nationale tient à vous
assurer que, pour répondre aux besoins des entreprises de la région, le même
diplôme restera ouvert dans le lycée par la voie de l'apprentissage. Cette
possibilité répond pleinement au souci d'insertion professionnelle dont
témoignent les annonces faites par le Président de la République le 1er mars à
Bobigny en faveur du développement de l'apprentissage. Mme la
présidente. La parole est à M. Jean-Luc Pérat. M. Jean-Luc
Pérat. Nous savons en effet, madame la secrétaire d'État, que la
formation doit intégrer le champ de l'apprentissage, mais songez que c'est la
seule de ce type dans la région Nord-Pas-de-Calais. En dehors de celle-ci, la
plus proche est à Reims ! Aujourd'hui, le potentiel en termes d'emploi est
élevé, car les besoins des entreprises sont réels. AREVA, notamment, embauchera
dans les prochaines années de 500 à 1 000 personnes. Elle a besoin de personnels
formés. Il me semble important de négocier avec le recteur, car je crois que
les services ont traité la question depuis Lille, sans être venus étudier le
problème sur le terrain. Or même le MEDEF est prêt à soutenir cette filière en
formation initiale ! On sait, en effet, qu'il est beaucoup plus difficile de
trouver des professeurs encadrant l'apprentissage. On risque donc de dévitaliser
encore plus la région. En conclusion, je dirai qu'il vaut mieux avoir huit
personnes formées trouvant un emploi que huit non formées entrant à Pôle Emploi
!
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