DEBAT :
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RAPPORTS SUR LA RÉFORME DU LYCÉE M.
le président. La parole est à Mme Muriel Marland-Militello, pour le
groupe de l'Union pour un mouvement populaire. Mme Muriel
Marland-Militello. Monsieur le ministre de l'éducation nationale, le
lycée incarne une forme d'excellence et de démocratisation du savoir qui culmine
avec le baccalauréat, véritable institution républicaine et clé de l'accès aux
études universitaires. Malgré la qualité de ses enseignements et la
compétence de ses enseignants, force est de constater que la réussite n'est pas
toujours au rendez-vous après le bac. À l'heure où la qualification des
jeunes devient un facteur décisif dans notre économie de la connaissance,
comment accepter qu'un étudiant sur deux échoue au cours du premier cycle
universitaire ? Dans un monde qui évolue très rapidement, le lycée est resté
étonnamment immobile face aux attentes des jeunes et du monde
universitaire. Parce que nous sommes attachés au lycée, nous devons mener les
réformes nécessaires pour lui permettre de relever les nouveaux défis du XXIe
siècle. Monsieur le ministre, nous le ferons avec vous car nous sommes
responsables du présent et de l'avenir de nos enfants. C'est pour cette raison
que vous avez engagé une grande réforme du lycée et confié à Richard Descoings
la rédaction d'un rapport qu'il vous a remis ce matin, ainsi qu'au Président de
la République. En parallèle, la commission des affaires culturelles de notre
Assemblée, consciente de l'importance du lycée pour notre société tout entière,
a créé une mission d'information sur la réforme du lycée. Notre collègue Benoist
Apparu vient d'en présenter les trente propositions innovantes. Monsieur le
ministre, quels enseignements retirez-vous de ces travaux et quelles actions
comptez-vous entreprendre pour que notre lycée renoue enfin avec la réussite ?
Car nous savons que vous allez agir pour cela ! (Applaudissements sur les
bancs du groupe UMP.) M. le président. La parole est à
M. Xavier Darcos, ministre de l'éducation nationale. M. Xavier
Darcos, ministre de l'éducation nationale. Madame la députée, le
lycée d'aujourd'hui n'est ni juste, ni équitable. Il est clair que sa structure,
sa conception, son organisation qui datent du début du XIXe siècle, ne sont plus
adaptées aux défis d'aujourd'hui. Le Président de la République avait
souhaité que je confie une mission à Richard Descoings qui l'a fort bien
remplie. À partir des demandes du terrain, de ce qu'il a entendu au plus près de
nos établissements, il a présenté des préconisations que nous allons bien sûr
retenir, d'autant qu'elles concernent des sujets absolument centraux. Je pense à
l'orientation, au rééquilibrage des filières, au statut des langues vivantes, à
la priorité qu'il faut redonner à la maîtrise de la langue française, mais aussi
à l'organisation du temps du travail - il n'y a aucune raison, en effet, que les
lycéens travaillent plus que les 35 heures que doivent faire leurs propres
parents. Comme vous l'avez dit, le rapport parlementaire que nous ont
présenté M. Apparu et M. Durand semble aller dans le même sens et identifie des
préoccupations comparables. Le Président de la République a souhaité que ces
préconisations soient largement débattues aujourd'hui dans nos établissements
scolaires. Nous allons les distribuer, de façon à faire remonter les synthèses
des opinions, des réactions à ce document, ce qui nous permettra de traduire
l'ensemble de ce rapport en projet d'action qui soit utilisable dès la rentrée
2010. Je suis sûr que ce document nous permettra de faire progresser le lycée
qui, je le répète, n'est ni juste, ni équitable.
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