Texte de la REPONSE :
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RENTRÉE SCOLAIRE 2011 DANS LE CANTAL M. le président. La parole est à M. Vincent
Descoeur, pour exposer sa question, n°1400, relative la rentrée scolaire 2011
dans le Cantal. M. Vincent Descoeur. Je souhaite attirer
l'attention de M. le ministre de l'éducation nationale, de la jeunesse et de la
vie associative sur les inquiétudes que suscite dans le Cantal le projet de
carte scolaire pour la rentrée 2011. Si je souscris à la nécessaire politique
de réduction de la dépense publique et des déficits budgétaires, je tiens, en ma
qualité de député du Cantal mais aussi de président de l'Association nationale
des élus de la montagne, à insister sur la nécessité, s'agissant des réductions
de postes, d'une approche territoriale : il faut tenir compte des besoins
spécifiques des départements ruraux de montagne. Or, dans le département du
Cantal, l'évolution prévisionnelle des effectifs ne suffit pas à expliquer le
nombre des retraits de postes prévus dans l'enseignement primaire. Il importe,
dans ce département comme dans les autres, de s'assurer d'un maillage minimal du
territoire par le service public d'éducation. À ce jour, 123 des 260 communes
du Cantal n'ont plus d'école, et trois des cantons les plus ruraux n'en ont que
deux. Vous imaginez bien que le seuil en deçà duquel on ne peut aller est
atteint, car chacun sait qu'une fermeture d'école est irréversible, qu'elle
s'accompagne inéluctablement d'un allongement du temps de transport pour les
élèves et qu'elle contrarie, voire hypothèque, toute politique locale et toute
initiative de reconquête démographique et de renouvellement des générations. Une
approche arithmétique, voire statistique, n'est donc pas compatible avec
l'objectif d'aménagement de ces territoires. Dans le même esprit, il me
semble que les moyens alloués aux collèges et aux lycées doivent permettre
d'assurer tant les dédoublements de classes que la mise en oeuvre de la réforme
du lycée, en particulier l'accompagnement personnalisé qui en est le point
central. Je vous prie donc, madame la secrétaire d'État, de transmettre à M.
le ministre mon interrogation et de lui demander de bien vouloir adapter les
prévisions de carte scolaire aux spécificités de ces départements, parmi
lesquels le département du Cantal, de privilégier une approche territoriale et
de faire sienne la règle selon laquelle, à effectifs constants, des moyens
constants doivent pouvoir être mobilisés. M. le président.
La parole est à Mme Jeannette Bougrab, secrétaire d'État chargée de la jeunesse
et de la vie associative. Mme Jeannette Bougrab,
secrétaire d'État chargée de la jeunesse et de la vie associative. Vous
attirez l'attention du ministre de l'éducation nationale, monsieur Descoeur, sur
la rentrée scolaire 2011 dans le Cantal. Je vous prie de bien vouloir l'excuser
de ne pouvoir vous répondre lui-même ce matin. La préparation de la prochaine
rentrée s'est faite dans un contexte budgétaire contraint, comme vous le savez,
mais croyez bien qu'il a été tenu compte des spécificités de tous les
territoires. Comme vous l'avez rappelé, ainsi que l'inspecteur d'académie
lors de la manifestation du 7 mars dernier, aucun poste n'a été retiré à la
dotation du département malgré un contexte budgétaire difficile. Pour la
rentrée 2011, il est effectivement prévu une suppression de 15 postes dans le
premier degré et de 9,5 équivalents temps plein pour les collèges, mais le tiers
des suppressions dans le premier degré concerne en réalité des postes hors la
classe, c'est-à-dire des postes d'enseignants qui ne sont pas devant les élèves.
Autres éléments importants que M. le ministre m'a prié de vous transmettre :
aucun poste RASED - réseau d'aide spécialisée pour les élèves en difficulté - ne
sera supprimé cette année et le potentiel de remplacement - formé des
enseignants destinés à remplacer des professeurs absents - est également
maintenu. Le taux d'encadrement de votre département reste élevé ; c'est le
deuxième en France après celui de la Lozère. Le nombre d'élèves par classe est
lui aussi très favorable au regard de la moyenne nationale, puisqu'il s'élève à
17,9. La dotation globale horaire des collèges a connu de légères fluctuations
mais, dans l'ensemble, elle est restée stable, notamment du fait de la baisse
démographique qu'a connu votre département. En outre, les élèves du Cantal -
on peut s'en réjouir - ont de très bons résultats scolaires, comme le montrent
les évaluations. En janvier 2010, seulement 3 % des élèves étaient en grande
difficulté en français, alors que la moyenne nationale s'élève à 7 %. La
réussite durant la scolarité obligatoire permet aujourd'hui à 65 % des élèves du
Cantal d'accéder à une classe de seconde générale ou technologique et d'obtenir
d'excellents résultats au baccalauréat. Le taux de réussite à cet examen est
effectivement compris entre 85 et 90 % selon les séries. Enfin, vous l'avez
rappelé, le réseau scolaire public dans le Cantal est essentiellement constitué
de petites structures : 75 % des écoles comptent moins de quatre classes et 25 %
des collèges ont moins de 100 élèves, le plus petit collège comptant 47
élèves. Vous le voyez, le ministère de l'éducation nationale a souhaité
maintenir cette spécificité territoriale du Cantal. On ne peut en tout cas
soutenir que l'on n'a pas tenu compte de la spécificité rurale et géographique
de votre département et des territoires de montagne pour la préparation de la
rentrée scolaire 2011. Je transmettrai néanmoins, bien évidemment, le détail
de vos observations au ministre de l'éducation nationale. M. le
président. La parole est à M. Vincent Descoeur. M. Vincent
Descoeur. S'agissant des rentrées précédentes, nous avions su concilier
- j'en conviens et je m'en félicite - réductions de postes et maintien du nombre
des postes devant les élèves ; il n'y avait pas eu de suppression de ces postes.
Cela justifie d'autant plus ma question. Si l'on peut parvenir à cet équilibre,
la question des incidences de nouvelles suppressions est posée. Je connais
l'excellent taux d'encadrement du Cantal, que l'on oppose souvent à nos
revendications. Cela dit, nous ne saurions nous en contenter car il cache une
disparité réelle : dans certains territoires, il n'y aura effectivement plus,
demain, d'écoles dans un rayon tel que l'installation de nouvelles familles sera
découragée, ce qui nous inquiète. S'agissant du collège et du lycée,
j'entends bien votre réponse, mais il s'agit de s'assurer - c'est le seul
critère qui vaille - que l'on pourra, au lendemain de la notification des
dotations horaires, dans chaque collège et dans chaque lycée, dédoubler les
classes lorsque ce sera nécessaire, en particulier pour les enseignements de
sciences expérimentales, et mettre en oeuvre la réforme du lycée, notamment
l'accompagnement personnalisé auquel, je le sais, M. le ministre tient beaucoup.
Il suffira sur ce point de confronter les points de vue des uns et des
autres.
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