Texte de la QUESTION :
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M. François Deluga interroge Mme la ministre de l'écologie, du développement durable, des transports et du logement sur le financement de l'aménagement immédiat et à plus long terme de l'A 660 et de la route nationale 250 dans l'agglomération du sud du bassin d'Arcachon. Une étude conduite localement propose à la fois des travaux provisoires immédiats et, à moyen terme, des aménagements définitifs pour sécuriser et fluidifier cet axe très encombré. Ainsi, d'une part, sont prévus immédiatement l'aménagement de deux tourne-à-droite pour chacun des ronds-points de Césarée et de la Hume à Gujan-Mestras et la création d'un passage inférieur dit « Bissérié » à La Teste-de-Buch pour un montant total de 1,58 million d'euros HT. D'autre part et à moyen terme, les aménagements permanents consistent à remplacer les trois giratoires de Césarée, de La Hume, situé sur la partie autoroutière, et de Bonneval par des échangeurs et à mettre la RN 250 en deux fois deux voies autoroutières entre l'échangeur de la Hume et celui du Pyla pour un coût total de 24,1 millions d'euros HT. Ces travaux relevant de la compétence exclusive de l'État, il lui demande de bien vouloir lui confirmer que les travaux d'aménagement immédiats seront financés avant l'été 2011 et lui demande l'engagement de l'État pour financer les aménagements définitifs.
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Texte de la REPONSE :
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FINANCEMENT DE L'AMÉNAGEMENT DE L'A660 ET DE LA RN250 DANS
L'AGGLOMÉRATION DU BASSIN D'ARCACHON SUD Mme la
présidente. La parole est à M. François Deluga, pour exposer sa
question, n° 1412, relative au financement de l'aménagement de l'A660 et de la
RN250 dans l'agglomération du bassin d'Arcachon sud. M. François
Deluga. Madame la secrétaire d'État, la prolongation de l'A660, qui
relie le bassin d'Arcachon à l'A63 Bordeaux-Espagne, avait été financée dans le
cadre du contrat de plan État-région 2000-2006 jusqu'au quartier de la Hume, à
Gujan-Mestras. La mise aux normes autoroutières de cette voie était dictée à la
fois par la sécurité routière et par la nécessité de remédier à la forte densité
du trafic, particulièrement en période estivale et aux heures de pointe. Le
doublement de la voie s'était ainsi arrêté aux portes de La Teste-de-Buch et
s'était hélas accompagné de la construction de deux giratoires, au lieu des
échangeurs dénivelés initialement prévus pour permettre les franchissements. Ces
aménagements sont totalement inadaptés, dangereux, et constituent des obstacles
à la circulation sur deux voies. En 2009, à l'annonce du plan de relance,
j'avais sollicité le Gouvernement pour que soit financée la création de deux
échangeurs dénivelés et le prolongement du doublement jusqu'à l'échangeur du
Pyla. L'État n'a pas répondu favorablement à ma requête. Aujourd'hui, ces
travaux nécessaires demeurent un enjeu essentiel pour le sud bassin. Entre les
flux de transit et les déplacements locaux, cette route supporte près de 30 000
véhicules par jour, et elle est toujours saturée. Au cours de l'été, ce
phénomène est nettement amplifié sur ce territoire, dont je rappelle qu'il voit
alors sa population tripler. Cette situation et le refus de l'État d'y
remédier dans le cadre du plan de relance ont conduit la communauté
d'agglomération à engager une réflexion globale sur l'aménagement de cette voie.
Cette étude propose des travaux de sécurisation immédiats et provisoires, d'une
part, et une série d'aménagements définitifs à moyen terme, d'autre
part. Ainsi, il est prévu, dans l'immédiat, d'aménager deux tourne-à-droite
et de créer un passage inférieur à La Teste-de-Buch, pour un montant de 1,6
million d'euros. Quant aux aménagements définitifs, ils consisteront à remplacer
les giratoires par des échangeurs et à mettre la RN250 en deux fois deux voies
autoroutières, pour un coût total de 24,1 millions d'euros. Ces travaux
relevant de la compétence exclusive de l'État, je vous demande de bien vouloir,
d'une part, me confirmer que les travaux d'aménagement immédiats seront financés
en 2011, comme l'État l'a annoncé en région, et, d'autre part, m'assurer de
l'engagement de l'État à financer les aménagements définitifs à partir de
2012. Mme la présidente. La parole est à Mme la secrétaire
d'État auprès de la ministre des solidarités et de la cohésion
sociale. Mme Marie-Anne Montchamp, secrétaire d'État
auprès de la ministre des solidarités et de la cohésion sociale. Monsieur le
député, je vous prie tout d'abord d'excuser l'absence de Nathalie
Kosciusko-Morizet, retenue ailleurs ce matin. L'État est attentif au bon
fonctionnement de l'A660 et de la RN250, qui jouent un rôle important dans
l'écoulement des trafics, notamment touristiques - vous l'avez dit -, vers et
depuis le bassin d'Arcachon, ainsi que dans les échanges et la desserte des
communes du sud du bassin. L'État souhaite par ailleurs que cette desserte
puisse également être assurée grâce à la future ligne à grande vitesse
Tours-Bordeaux, qui profitera largement à la région d'Arcachon. Il serait dès
lors souhaitable que la mobilisation de celle-ci en faveur du projet Sud-Europe
Atlantique se traduise par un véritable soutien. Pour en revenir au problème
que vous évoquez, monsieur le député, les services du ministère de l'écologie
étudient actuellement les conditions d'une amélioration du fonctionnement du
giratoire de Césarée, notamment par un renforcement de la signalisation, puisque
l'on y constate effectivement des retenues le soir à l'heure de pointe. En ce
qui concerne la réalisation des aménagements plus lourds sur la RN250 et l'A660
que vous avez évoqués, la réflexion sur leur opportunité et sur leur nature ne
semble pas assez aboutie ni assez consensuelle pour que les travaux puissent
être envisagés rapidement. Quoi qu'il en soit, ces travaux, s'ils devaient
être réalisés, relèveraient du programme de modernisation des itinéraires
routiers de la région Aquitaine. Or les discussions ayant conduit à
l'élaboration du programme actuel, qui ouvre la période 2009-2014, n'ont pas
permis d'inscrire des crédits permettant de les engager. En outre, ce programme
n'offre guère de marge de manoeuvre pour financer des travaux
supplémentaires. La réalisation de nouveaux aménagements sur la RN250 et
l'A660 dépendra donc d'une prochaine génération de PDMI. Compte tenu de
l'utilité locale de ces axes, l'engagement, notamment financier, des
collectivités concernées aux côtés de l'État sera naturellement déterminant pour
faire aboutir ce dossier. Mme la présidente. La parole est à
M. François Deluga. M. François Deluga. S'agissant d'abord
de la ligne à grande vitesse Tours-Bordeaux-Espagne, à laquelle vous avez fait
allusion, madame la secrétaire d'État, l'État commet une erreur
d'interprétation. Deux itinéraires étaient en effet possibles : l'un passait
par le bassin d'Arcachon et était défendu par la totalité des élus et de la
population ; l'autre passait par le sud de la Gironde et ne desservait donc pas
le bassin. L'État et RFF ont fait le choix de passer par le sud, c'est-à-dire
de ne pas nous desservir : il est donc un peu difficile, vous le comprendrez
bien, de nous demander de financer le choix opposé au nôtre ! Pour ce qui est
de l'aménagement de la voie, je voudrais souligner que le projet d'aménagement,
contrairement à ce que vos services vous ont, semble-t-il rapporté, emporte un
consensus total de l'ensemble des élus de ce territoire, puisqu'il a été adopté
à l'unanimité, et de la population. Quant à l'aménagement des arrêts que vous
annoncez, j'ai le regret de vous apprendre qu'ils se limitent, d'après ce que
l'on nous l'a annoncé lundi dernier, à la pose d'un radar. (Sourires.) Je
ne crois pas que ce soit une réponse adaptée à la difficulté de trafic. C'est
plutôt une façon de pérenniser ce rond-point. M. André
Wojciechowski. Là, il a raison... Mme Marie-Anne
Montchamp, secrétaire d'État. Cela devrait permettre de
fluidifier le trafic... M. François Deluga. Cela risque
surtout de créer un bouchon supplémentaire qui empêchera l'accès de la commune
du Teich, dont je suis maire ! La réponse de l'État est totalement
insuffisante ; il est nécessaire de se remettre autour de la table pour trouver
des solutions.
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