Texte de la QUESTION :
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M. Alain Marc attire l'attention de M. le ministre de l'agriculture et de la pêche sur l'enseignement agricole. Il est logique que celui-ci calque son cursus sur celui de l'Éducation nationale. Il souhaite évoquer ici la réforme du Bac pro de 4 à 3 ans. Cette réforme est admise, elle avait été préconisée par la gauche il y a quelques années. Toutefois, les annonces faites par M. le ministre, sur le maintien du B.E.P.A., ont rassuré. Par contre, on peut comprendre l'émoi que susciterait la fermeture de la filière agro-biologique-élevage du lycée professionnel La Cazotte situé à Saint Affrique, dans sa circonscription, ou son intégration à d'autres filières voisines. Cette filière, compte tenu de l'évolution des marchés et du désir des consommateurs (elle est la seule en France) doit être clairement identifiée. Pour cela, la création d'une mention biologique en Bac professionnel serait une avancée. D'autre part, la proposition d'une filière Bac technologique au sein du LPA La Cazotte permettrait de conforter cet établissement, qui a bénéficié d'investissements très importants de la part de la région ces dernières années, et dont les diverses filières sont en parfaite adéquation avec le milieu socio-économique environnant. Il lui demande donc quelles mesures seront prises afin de conforter la vocation de cet établissement d'excellence.
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Texte de la REPONSE :
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PERSPECTIVES DU LYCÉE PROFESSIONNEL AGRICOLE LA CAZOTTE À
SAINT-AFFRIQUE EN AVEYRON M. le président.
La parole est à M. Alain Marc, pour exposer sa question, n° 144, relative aux
perspectives du lycée professionnel agricole La Cazotte à Saint Affrique en
Aveyron. M. Alain Marc. Monsieur le ministre de
l'agriculture, nous avons tous conscience de la qualité de l'enseignement
agricole en France. Il est logique aussi que celui-ci calque son cursus sur
celui de l'éducation nationale. Je souhaite évoquer ici la réforme du bac
professionnel, dont la durée passe de quatre à trois ans. Le bien-fondé de cette
réforme est admis ; elle avait été préconisée par la gauche voici quelques
années. Parallèlement, les annonces que vous avez faites sur le maintien du
brevet d'études professionnelles agricoles ont rassuré. En revanche, on peut
comprendre l'émoi que susciterait la fermeture de la filière
agro-biologique-élevage du lycée professionnel La Cazotte situé à Saint
Affrique, dans l'Aveyron, ou son intégration à d'autres filières
voisines. Cette filière, la seule en France, doit être, compte tenu de
l'évolution des marchés et du désir des consommateurs, clairement identifiée.
Pour cela, la création d'une série " biologique " en bac professionnel serait
une avancée. D'autre part, la proposition d'une filière bac technologique au
sein du LPA La Cazotte permettrait de conforter cet établissement, qui a
bénéficié d'investissements très importants de la part de la région ces
dernières années et dont les diverses filières sont en parfaite adéquation avec
le milieu socio-économique environnant. Je vous remercie donc, monsieur le
ministre, de m'indiquer quelles mesures seront prises pour conforter la vocation
de cet établissement d'excellence. M. le président. La
parole est à M. le ministre de l'agriculture et de la pêche. M.
Michel Barnier, ministre de l'agriculture et de la pêche. Je
tiens tout d'abord à remercier M. Marc de la remarque générale qu'il a faite sur
la qualité de l'enseignement agricole dans notre pays, dont j'ai l'honneur
d'assurer la tutelle. C'est une vraie chance que de compter 27 983 élèves en
baccalauréat professionnel et 57 637 élèves en brevet d'études professionnelles
agricoles, ou BEPA, pour l'année scolaire 2006-2007, dans près de 847
établissements de très grande qualité, privés et publics, auxquels je veux
rendre hommage pour la qualité de leur enseignement et la disponibilité de leurs
équipes pédagogiques et administratives. Le Gouvernement est pleinement
concerné par la réforme envisagée du baccalauréat professionnel, qui a pour
objectif de porter davantage de jeunes au niveau du baccalauréat et de
promouvoir la voie professionnelle tout en garantissant une qualité de formation
et une insertion performantes. Cela ne signifie pas, pour autant, que le brevet
d'études professionnelles agricoles sera supprimé - je tiens à le préciser pour
rassurer ceux qui pourraient avoir encore quelque inquiétude à cet égard, en
dépit de toutes les notes ou lettres que j'ai adressées à l'ensemble de
l'enseignement agricole. En effet, ce diplôme représente un bon niveau de
recrutement pour les entreprises de notre secteur et permet d'éviter les sorties
sans qualification. Il sera donc conservé. Pour mettre en oeuvre ce nouveau
dispositif dans l'enseignement agricole, j'ai souhaité, avec mon collègue Xavier
Darcos, ministre de l'éducation nationale, que l'année 2008 soit tout entière
consacrée à la réflexion et à la concertation avec l'ensemble des partenaires,
et en particulier avec les représentants des filières professionnelles. Les
spécificités des différents besoins de fonctionnement des secteurs
professionnels pourront ainsi être prises en compte durant cette année entière
de concertation. S'agissant du lycée professionnel de La Cazotte à
Saint-Affrique, auquel vous êtes légitimement attaché, je partage votre
sentiment quant à la qualité de cet établissement. Ce lycée vient d'ailleurs
d'être conforté dans son lien avec le milieu socio-économique environnant par la
création récente d'un centre de formation d'apprentis dans les secteurs du
transport routier, de l'électrotechnique, de la maintenance et du commerce et de
la distribution, unique en son genre au sein de notre appareil public de
formation. Compte tenu de la nécessité de mieux utiliser les moyens et de
rationaliser l'appareil de formation, l'autorité académique a émis l'hypothèse
de regrouper les trois classes du lycée de La Cazotte préparant au brevet
d'études professionnelles agricoles, option " conduite des productions
agricoles, support productions animales ", en deux classes à effectifs confortés
à la rentrée scolaire 2008. Ce regroupement, je tiens à le préciser, n'induit en
rien l'arrêt de la mention " agriculture biologique " dans la formation du
BEPA. À ce titre, d'ailleurs, soyez assuré que je veillerai à ce que
l'agriculture biologique ait, d'une manière générale, toute sa place au sein de
l'enseignement agricole public. Un module sur l'agriculture biologique a déjà
été introduit dans la formation initiale et continue des enseignants. La mention
" agriculture biologique " fera l'objet d'une attention particulière à
l'occasion des rénovations des diplômes du baccalauréat professionnel au cours
de l'année 2008. En revanche, le projet de création d'un baccalauréat
technologique " sciences et technologies de l'agronomie et du vivant ", que vous
avez évoqué, me semble, pour être franc, un peu prématuré à ce jour, le lycée La
Cazotte ne disposant pas de classe de seconde générale et technologique
susceptible d'alimenter suffisamment une filière de baccalauréat technologique.
Cela ne signifie par pour autant que la porte soit définitivement fermée à ce
projet. Je tiens, pour conclure, à souligner encore le souci du Gouvernement
de conforter la qualité de l'enseignement agricole dans notre pays, et en
particulier dans votre département.
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