Texte de la REPONSE :
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AVENIR DE LA FILIÈRE PLASTIQUES ET COMPOSITES DANS L'ACADÉMIE
D'ORLÉANS-TOURS M. le président. La parole
est à M. Jean-Paul Chanteguet, pour exposer sa question, n° 1453, relative à
l'avenir de la filière plastiques et composites dans l'académie
d'Orléans-Tours. M. Jean-Paul Chanteguet. Monsieur le
ministre de l'éducation nationale, je souhaite appeler votre attention sur la
situation de la filière plastiques et composites dans l'académie d'Orléans-Tours
et, plus précisément, sur l'avenir du CAP Composites et plastiques chaudronnés
du lycée Pasteur du Blanc, dans l'Indre. Les investissements importants que
la région Centre a consacrés ces dernières années au développement de cette
filière permettent de disposer aujourd'hui d'équipements hautement satisfaisants
et conformes aux exigences des référentiels des diplômes proposés. La situation
de l'emploi n'est pas défavorable aux diplômés issus de ces formations, et les
effectifs progressent si l'on veut bien prendre en considération les scolaires
et les apprentis. Cette filière semble aujourd'hui bien organisée, grâce aux
efforts conjoints des équipes éducatives des établissements du Blanc et
d'Amboise et aux partenariats établis avec la fédération de la plasturgie. Si
le BTS Europlastic n'est pas ouvert, cela bloquera les bacheliers professionnels
qui auraient pu acquérir localement une meilleure qualification, donc bénéficier
d'une meilleure insertion sociale. Par ailleurs, fermer le CAP CPC du Blanc
risque de priver certains jeunes d'Amboise d'une partie importante de la
formation en composites. En effet, les deux établissements sont entièrement
dépendants l'un de l'autre et un regroupement des deux entités semble
parfaitement illusoire. Afin de ne pas compromettre la pérennité de cette
filière dans notre région, il paraît donc nécessaire d'envisager plutôt une
véritable réorganisation de toutes les formations. En ce qui concerne plus
spécifiquement le CAP CPC du Blanc, unique en région Centre, il nécessite le
maintien d'un seul poste d'enseignant pour les deux années, les autres matières
étant communes à cette formation et à d'autres. Il serait donc intéressant de
poursuivre le travail d'information entamé à l'intention de certains élèves
issus de SEGPA, qui y trouvent un débouché favorable à leur avenir
professionnel. De plus, les contacts noués avec des employeurs potentiels ont
besoin de temps pour aboutir. Il est donc indispensable de se donner au moins
une année supplémentaire avant d'évaluer les possibilités d'évolution de cette
formation. Bien au-delà des conséquences de la fermeture du CAP CPC sur notre
territoire, déjà très fragile dans le domaine de la formation, c'est toute la
filière plastiques et composites de l'académie d'Orléans-Tours qui serait
ébranlée par une telle décision. Monsieur le ministre, je tenais à vous
fournir ces éléments d'appréciation afin que l'on ne décide pas de fermer une
telle formation pour des raisons uniquement budgétaires. Mme la
présidente. La parole est à M. Luc Chatel, ministre de l'éducation
nationale, de la jeunesse et de la vie associative. M. Luc
Chatel, ministre de l'éducation nationale, de la jeunesse et de la
vie associative. Monsieur le député, dans l'Académie d'Orléans-Tours, deux
établissements assurent les formations en plasturgie que vous avez évoquées : le
lycée professionnel Chaptal, à Amboise, et la section d'enseignement
professionnel du lycée Pasteur du Blanc. Or force est de constater que,
depuis plusieurs années, les effectifs de ces deux formations connaissent une
forte érosion. Il faut regarder la réalité en face : sur quinze places
disponibles, la section n'a accueilli que onze élèves en 2007, huit en 2008 et
six en 2010. La fréquentation s'est donc considérablement réduite. Par
ailleurs, la section n'obéit pas à sa finalité première, puisqu'elle ne recrute
pas parmi les publics fragiles, alors que ce sont eux qui sont les premiers
visés au niveau du CAP. En outre, s'il est vrai que la formation a accueilli
des apprentis, il faut néanmoins préciser que tous les coûts de formation
afférents ont été pris en charge par l'académie. Certes, le conseil régional
a investi dans cette formation quelque 4 millions d'euros, qui se répartissent
entre immobilier et équipements. Toutefois ces investissements datent de plus de
dix ans. Or nul n'ignore que, depuis lors, les besoins de formation ont évolué
dans la région. Il est donc nécessaire autant que légitime de tenir compte de
ces changements dans la carte académique des formations professionnelles. Cela
vaut pour la filière plastiques et composites, en particulier du CAP Composites
et plastiques chaudronnés du lycée Pasteur du Blanc. Porter la formation au
niveau IV et apporter une réponse adaptée à l'échelon inter-académique, telles
sont, monsieur le député, les pistes à explorer afin de préserver l'avenir de
cette filière. Il s'agit de lui donner ainsi un nouveau souffle afin de garantir
sa pérennité et de s'assurer que chaque élève qui s'y engage trouvera un emploi
à l'issue de sa formation. En effet, dans l'enseignement professionnel plus
qu'ailleurs, le système éducatif doit s'adapter aux besoins des entreprises
comme aux attentes des élèves.
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