DEBAT :
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ENTRÉE EN VIGUEUR DE LA TVA SUR LA RESTAURATION M. le président. La parole est à M. Raymond
Durand, pour le groupe Nouveau Centre. M Raymond Durand.
Monsieur le président, madame la ministre de l'économie, de l'industrie et de
l'emploi, mes chers collègues, promesse de campagne tenue par le Président de la
République, la réduction de TVA sur la restauration a été votée par l'Assemblée
nationale lors de l'examen du projet de loi sur le développement et la
modernisation des services touristiques. Bien que le groupe Nouveau Centre
ait, à cette occasion, rappelé son attachement profond à la nécessité de
l'assainissement et de l'équilibre des finances publiques, nous avons également
reconnu que cet important effort pour le budget de l'État - le coût total de la
mesure s'élève à 2,4 milliards d'euros - s'avérait aujourd'hui bienvenu. En
effet, le secteur de la restauration, pilier du dynamisme économique de notre
pays, souffre, comme d'autres, des conséquences de la crise. Toutefois, cette
mesure doit également bénéficier au consommateur, puisqu'en contrepartie de
cette réduction, les restaurateurs se sont engagés, à côté des embauches et de
la modernisation du secteur, à baisser leurs prix. À la veille de l'entrée en
vigueur de cette mesure, de nombreuses voix se sont élevées craignant
d'éventuelles manipulations de prix et des détournements de la mesure. Madame
la ministre, le groupe Nouveau Centre aimerait donc connaître avec précision,
les termes de l'accord passé avec le secteur de la restauration. M.
Roland Muzeau. Aucune contrainte n'est prévue : cela ne vaut rien
! M. Raymond Durand. Nous souhaiterions également connaître
les moyens que vous seriez prête à mettre en oeuvre pour faire respecter cet
accord, au bénéfice des consommateurs. Enfin, nous avons souhaité que cette
mesure, lourde pour le budget de l'État, puisse faire l'objet d'une
évaluation... M. le président. Merci, monsieur Durand, votre
temps de parole est écoulé. (Applaudissements sur les bancs du groupe
NC.) La parole est à Mme Christine Lagarde, ministre de l'économie, de
l'industrie et de l'emploi. Mme Christine Lagarde,
ministre de l'économie, de l'industrie et de l'emploi. Monsieur Durand,
les restaurateurs attendaient la mise en oeuvre de cette mesure depuis
2002. Vous avez raison : le Président de la République avait fait une
promesse, il l'a tenue et nous avons obtenu une baisse de la TVA pour le secteur
de la restauration. (Applaudissements sur les bancs des groupes NC et
UMP.) M. Marcel Rogemont. C'est scandaleux ! Nous
n'avons pas d'argent et vous dépensez 3 milliards d'euros avec cette très
mauvaise décision ! Mme Christine Lagarde, ministre de
l'économie. Demain matin, la TVA passera donc à 5,5 % dans le secteur. En
contrepartie, les professionnels avaient pris des engagements : ils devront les
respecter. Leur premier engagement porte sur les prix. La TVA passe à 5,5 %,
les prix vont baisser aussi. M. Marcel Rogemont. C'est faux
! Seul le café va baisser ! Mme Christine Lagarde,
ministre de l'économie. Les restaurateurs se sont engagés à baisser les
prix de 11,8 %, sur sept des dix produits qui composent un menu complet. Qui
vérifiera que ces engagements seront respectés ? Les premiers à le faire seront
les consommateurs, car la baisse sera affichée. Les restaurateurs qui respectent
l'engagement feront figurer sur leur vitrine et leur menu une affichette
indiquant : " La TVA baisse, les prix aussi. " Les consommateurs sauront bien
faire la différence entre ceux qui respectent leur parole et ceux qui ne la
respectent pas. Les engagements pris par les restaurateurs seront aussi
vérifiés par l'administration. À partir de demain, la direction générale de la
concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes effectuera très
régulièrement des relevés de prix. Je leur avais demandé de procéder à des
relevés aux mois de mars et d'avril : nous disposons ainsi d'une base de données
comprenant 27 000 prix spécifiques de tous les produits constituant un repas
complet. Nous serons donc en mesure de faire des comparaisons. Chaque fois que
l'information donnée sera mensongère, chaque fois que l'engagement de baisse des
prix ne sera pas respecté, l'article L. 121-1 du code de la consommation nous
permettra de sanctionner ceux qui ne respectent pas leur parole. Mais j'ai
confiance : les restaurateurs respecteront leur parole. (Applaudissements sur
les bancs du groupe NC et sur plusieurs bancs du groupe UMP.)
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