Texte de la QUESTION :
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M. Jean-Claude Flory attire l'attention de M. le ministre du travail, de l'emploi et de la santé sur la situation de l'emploi des jeunes sur le bassin de l'Ardèche méridionale et de la montagne ardéchoise. Sur ce bassin d'emploi fortement touché par la crise textile à la fin des années 90, l'accès au marché du travail est difficile pour les jeunes, la crise internationale aggravant encore cette situation. Des mesures sont prises au niveau national pour apporter des réponses en matière d'ouverture du système éducatif sur le monde du travail en développant notamment l'alternance à tous les échelons de la formation initiale. En effet, paradoxalement, de nombreux métiers sont en tension sur le terrain avec des offres d'emplois non pourvus. Il lui demande donc quelles mesures envisage de prendre le Gouvernement pour conforter, en relation avec Pôle emploi, l'action des organisations en charge de la formation et de l'emploi des jeunes sur notre bassin qu'il s'agisse de la mission locale de l'Ardèche méridionale, du CFA d'Aubenas-Lanas, du lycée hôtelier de Largentière ou encore du Greta Vivarais-Provence particulièrement actif dans le domaine de la formation continue sur le bassin d'emploi d'Aubenas.
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Texte de la REPONSE :
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INSERTION PROFESSIONNELLE DES JEUNES EN ARDÈCHE Mme la présidente. La parole est à M.
Jean-Claude Flory, pour exposer sa question, n° 1652, relative à l'insertion
professionnelle des jeunes en Ardèche. M. Jean-Claude Flory.
Madame la secrétaire d'État, ma question porte sur la situation de l'emploi des
jeunes dans le bassin de l'Ardèche méridionale et de la Montagne
ardéchoise. Dans ce territoire rural, dont la ville d'Aubenas représente le
carrefour économique, la décennie 1990-2000 a été marquée par un faible
renouvellement des activités industrielles et, surtout, par une crise textile
historique qui a entraîné la perte de plusieurs milliers d'emplois. Au regard de
ce contexte, l'accès au monde du travail est plus difficile pour les jeunes.
Depuis 2008, la crise internationale aggrave encore la situation. Des mesures
sont prises au niveau national pour apporter des réponses, notamment par une
meilleure ouverture du système éducatif au monde du travail. Nous sommes
convaincus de la nécessité de développer l'alternance à tous les échelons de la
formation initiale, car, sur le terrain, les enjeux en termes d'emploi des
jeunes sont considérables. Ainsi, de façon paradoxale, on constate de nombreux
métiers en tension ; un réseau dense de petites entreprises propose des emplois
parfois non pourvus. La création et la reprise d'entreprises représentent
également des débouchés significatifs pour ceux qui maîtrisent la technicité
d'un métier. Avec l'appui des chambres consulaires, qui s'impliquent
fortement, la poursuite de la valorisation de l'apprentissage et des métiers est
indispensable. Plus que jamais, la formation des jeunes est le plus bel
investissement pour l'avenir. En relation avec Pôle emploi, nombreux sont les
acteurs qui s'investissent au quotidien sur ce sujet. C'est le cas des lycées,
tout d'abord, sur le bassin albenassien, avec en complément, une réflexion en
cours sur la création motivée d'un nouvel établissement en Ardèche méridionale,
à Joyeuse. Les équipes pédagogiques sont à l'origine d'initiatives
intéressantes, soutenues par les pouvoirs publics, comme la création de
formations supérieures sur les énergies renouvelables, en relation avec le
CNAM. Je tiens aussi à saluer l'action remarquable conduite au sein du centre
de formation d'apprentis d'Aubenas-Lanas et du lycée hôtelier de Largentière,
d'où sortent de nombreux apprentis et étudiants des métiers. Dans 80 % des cas,
ceux-ci trouvent un emploi à l'issue de leur formation, un chiffre remarquable
pour ce type de filière. La mission locale de l'Ardèche méridionale et le GRETA
Vivarais Provence jouent également un rôle déterminant. Aussi, je
souhaiterais connaître les mesures complémentaires envisagées pour accompagner
les jeunes vers l'emploi dans notre pays, et plus particulièrement dans le
bassin de l'Ardèche méridionale et de la Montagne ardéchoise. Mme la
présidente. La parole est à Mme Nora Berra, secrétaire d'État chargée
de la santé. Mme Nora Berra, secrétaire d'État chargée de
la santé. Monsieur le député, je vous prie d'excuser Xavier Bertrand, en
déplacement aujourd'hui. Votre question est légitime, et sachez que la
mobilisation de l'État et de l'ensemble de ses partenaires est très forte sur ce
territoire, qui connaît depuis la fin des années quatre-vingt-dix de graves
difficultés en matières d'emploi. Ainsi, dans le cadre du plan de
mobilisation pour l'emploi, le SPE local, animé par le sous-préfet de
Largentière, se réunit désormais mensuellement. Il associe tous les acteurs : la
DIRECCTE, Pôle emploi, la mission locale, la maison de l'emploi, Cap emploi,
ainsi que la chambre de commerce et d'industrie. Plusieurs projets me
semblent témoigner de cette mobilisation de l'État au côté des acteurs locaux.
Il y a, tout d'abord, la rénovation du CFA d'Aubenas-Lanas, portée par la CCI et
que l'État a accompagnée à hauteur de 500 000 euros. De même, une opération
pilote associant l'inspection académique, les services de l'État et la CCI,
permet à de jeunes alternants de témoigner de leur expérience auprès d'élèves de
leurs établissements d'origine. Nous obtenons des résultats sur l'alternance en
Ardèche puisque les contrats d'apprentissage y sont en progression de 25 % et
les contrats de professionnalisation de 12 % par rapport à l'année dernière.
J'ajoute que l'État reste le premier financeur de la mission locale de l'Ardèche
méridionale aux côtés des collectivités. Un autre projet associe les
dispositifs de l'alternance - contrat d'apprentissage et contrat de
professionnalisation - à la reprise d'une TPE artisanale ou commerciale, sur des
référentiels de formation technique ou managériale de type " entrepreneur de
petite entreprise ". Ce dispositif pourrait profiter de la dynamique du plan
national " Étudiants entrepreneurs " visant à développer l'esprit
entrepreneurial chez les étudiants et à faire émerger une nouvelle génération
d'entrepreneurs issus de l'enseignement supérieur ; il s'agit de permettre à de
jeunes Ardéchois issus de filières professionnelles de type " bac pro " de
poursuivre une formation post-baccalauréat en lien avec la reprise d'une
entreprise. La DIRECCTE accompagne ce projet en lien avec les chambres
consulaires, et la CCI de l'Ardèche est déjà en relation avec Jean-Pierre
Boissin, coordinateur national du plan national " Étudiants Entrepreneurs. Il
convient d'évoquer également les actions portées par la maison de l'emploi et de
la formation d'Aubenas, soutenues par des financements de l'État : celles visant
à anticiper le développement induit par le futur espace de restitution de la
grotte Chauvet, dossier sur lequel chacun connaît votre engagement, monsieur le
député ; celles aussi accompagnant les effets de la croissance durable et des
nouvelles réglementations thermiques sur les métiers du bâtiment : là aussi les
partenaires locaux représentants de branche sont étroitement associés et
actifs. Enfin, nous étudions, dans le cadre du soutien au plan national de
lutte contre le décrochage scolaire, la possibilité d'implanter sur Aubenas une
antenne de l'école de la deuxième chance située à Valence.
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