DEBAT :
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SANCTUARISATION DES ÉTABLISSEMENTS SCOLAIRES M. le président. La parole est à M. Michel
Lezeau, pour le groupe de l'Union pour un mouvement populaire. M.
Michel Lezeau. Ma question s'adresse à M. le ministre de l'éducation
nationale. Monsieur le ministre, après les tristes et graves événements
auxquels nous avons assisté ces dernières semaines dans les établissement
scolaires, avec la mort d'un élève et l'agression d'un autre hier encore, le
Président de la République a immédiatement réagi en précisant, à raison, que "
s'il y a bien un lieu qui doit être protégé de toute forme de violence, un lieu
qu'entre tous il faut sanctuariser, c'est bien l'école ". Le Président de la
République avait d'ailleurs annoncé le 18 mars dernier à Gagny, huit jours après
une expédition punitive menée dans un lycée de la ville par une vingtaine de
personnes capuchonnées et armées de barres de fer, bâtons et couteaux, la
sanctuarisation des établissements scolaires et le recensement des plus exposés
aux intrusions. Le Gouvernement a ainsi souhaité sécuriser les abords des
établissements à risque pour éviter les intrusions de bandes violentes. Près de
200 collèges et lycées considérés comme particulièrement vulnérables ont ainsi
préparé des plans pour endiguer une violence qui ne s'arrête plus aux murs des
établissements. Des mesures portant essentiellement sur les abords, les
problèmes de clôture, voire la vidéo-prévention avaient donc été
prises. Mais, malheureusement, il est impossible de se prémunir contre la
violence aveugle de certains. Aussi, pourriez-vous nous indiquer, monsieur le
ministre, le bilan de ces mesures ainsi que leurs perspectives, sur un sujet
particulièrement difficile et douloureux lorsqu'il se termine par la mort d'un
jeune ? (Applaudissements sur les bancs du groupe UMP.) M. le
président. La parole est à M. Luc Chatel, ministre de l'éducation
nationale, porte-parole du Gouvernement. M. Luc Chatel,
ministre de l'éducation nationale, porte-parole du Gouvernement. Monsieur
le député, la mort du jeune Hakim, dix-huit ans, a bouleversé l'ensemble de la
communauté éducative et, naturellement, l'ensemble de nos concitoyens. Mes
premières paroles iront à sa famille, à ses parents, à ses amis. Monsieur le
député, ce sont deux vies qui ont été sacrifiées : celle d'Hakim, celle de son
agresseur. Et c'est l'ensemble des acteurs de l'école qui sont aujourd'hui
bouleversés. Que faire face à cette banalisation de la violence ? Je crois
que la réponse réside à la fois dans la fermeté et dans le dialogue. La
fermeté, c'est le plan de sanctuarisation des établissements scolaires que nous
avons mis en oeuvre depuis la rentrée avec Brice Hortefeux. Il repose sur des
diagnostics effectués dans chaque établissement. Nous avons déjà étudié 30 % de
nos lycées, et 20 % font actuellement l'objet d'un diagnostic. Nous aurons
achevé ce travail d'ici à la fin de l'année scolaire. L'objectif est d'apporter
une réponse appropriée à chaque établissement : ici, la vidéo-protection ; là,
une régulation à l'entrée ; ou encore, éventuellement, la mise en place de sas
ou de portiques de détection. La réponse, c'est aussi la formation de nos
personnels. Brice Hortefeux et moi-même avons mis en place un séminaire de
formation. La réponse, c'est aussi la mise en place d'équipes mobiles de
sécurité, qui viennent accompagner les personnels d'encadrement dans les lycées.
Nous avons créé 500 postes à la rentrée. Mais au-delà de cela, monsieur le
député, la réponse réside dans le dialogue avec l'ensemble de la communauté
éducative. Ce qui s'est passé vendredi au lycée du Kremlin-Bicêtre, c'est le
contraire de l'école de la République. Nous devons tous nous mobiliser pour que
la violence n'ait pas droit de cité à l'école.
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