DEBAT :
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SÉCURITÉ INTÉRIEURE ET RÉORGANISATION DES FORCES DE L'ORDRE M. le président. La parole est à M. Daniel
Goldberg, pour le groupe socialiste, radical, citoyen et divers
gauche. M. Daniel Goldberg. Monsieur le président, je tiens
d'abord à rappeler à M. Woerth que, comme il le sait, les collectivités
territoriales ne votent pas de budgets en déficit et que 80 % de la dette
provient de l'État. (Exclamations sur les bancs du groupe UMP. -
Applaudissements sur les bancs des groupes SRC et GDR.) J'en viens à ma
question. La sécurité est un droit que nous devons aux habitants de notre
pays, dans les quartiers populaires autant que dans les milieux favorisés. Il ne
doit pas seulement se déclamer dans les médias ; il doit se vérifier dans les
faits. Or, sans que cela soit un motif de réjouissance pour quiconque sur nos
bancs, il est à noter que les faits donnent tort à la politique que votre
majorité met en oeuvre depuis 2002, soit depuis près de huit ans déjà. Échec
pour ce qui est du maintien de l'ordre au quotidien avec 7 % d'augmentation des
vols avec violences. Échec pour ce qui est de la mobilisation des
fonctionnaires avec un malaise partout palpable. Plus de 80 % de policiers se
sont prononcés récemment et tous refusent 1'impératif du chiffre qui est votre
seule doctrine. Échec avec une baisse du nombre de policiers en 2010 qui
verra disparaître 75 % des effectifs crées par la LOPSI 1. Échec avec une
rotation toujours trop importante des personnels dans les commissariats et un
manque criant d'officiers dans certains d'entre eux. Échec dans
l'établissement d'un lien de confiance avec la population du fait d'une frénésie
législative : seize lois votées depuis 2002, dont deux discutées cette semaine.
M. Patrick Roy. Échec partout ! M. Daniel
Goldberg. Méfiance de la population, défiance de nombre de policiers et
de gendarmes : voilà votre bilan. Après cela, n'attendez pas de moi de régler
les problèmes internes au Gouvernement, apparus ces derniers jours. C'est en
termes d'efficacité que se pose la question. Mme Alliot-Marie avait
installé, il y a deux ans, des unités territoriales de quartier. La création de
cent d'entre elles avait été annoncée à grand renfort de publicité. Alors, de
deux choses l'une : soit vous écoutez ce que tous les acteurs de terrain vous
disent et vous acceptez de réorganiser les forces de l'ordre dans notre pays ;
soit vous décidez de maintenir une police en opposition avec les habitants et le
seul résultat auquel vous aboutirez sera de dissuader les citoyens de soutenir
vos listes le 14 mars prochain. (Applaudissements sur les bancs du groupe
SRC.) M. le président. La parole est à M. Luc Chatel,
ministre de l'éducation nationale, porte-parole du Gouvernement. M.
Luc Chatel, ministre de l'éducation nationale, porte-parole du
Gouvernement. Mesdames, messieurs les députés, je vous prie une nouvelle
fois de bien vouloir excuser M. le ministre de l'intérieur, M. Brice Hortefeux.
Monsieur Goldberg, en matière de sécurité, ce qui compte, ce sont les
résultats. (Rires et vives exclamations sur les bancs du groupe SRC.)
Quand vous voulez, nous pourrons comparer, bilan contre bilan. (" Oui ! Oui !
" sur les bancs du groupe SRC.) Ce que j'observe, pour ma part, c'est
que, depuis 2002, la délinquance générale a baissé de 14 %. Mme
Élisabeth Guigou. Ce n'est pas vrai ! M. Luc
Chatel, ministre de l'éducation nationale. Ce que j'observe,
c'est qu'en 2009, cette délinquance générale a baissé pour la septième année
consécutive. (Vives protestations sur les bancs du groupe SRC. -
Applaudissements sur divers bancs du groupe UMP.) Ce que j'observe,
c'est que, grâce à cette majorité, grâce au gouvernement de François Fillon, le
taux d'élucidation des crimes et délits a augmenté de douze points depuis
2002. C'est cela l'efficacité de la politique de sécurité de ce gouvernement.
(" Très bien ! " sur les bancs du groupe UMP.) La sécurité est un
combat quotidien, qui réclame de s'adapter aux nouvelles formes que prend la
délinquance. Face aux bandes, nous mettons en place des dispositifs de groupes
spéciaux d'investigation dans trente-quatre départements. Face aux difficultés
dans les établissements scolaires, nous créons un plan de sanctuarisation.
(Exclamations sur les bancs du groupe SRC.) M. Bruno Le
Roux. Zéro ! M. Luc Chatel, ministre de
l'éducation nationale. Face aux affaires de stupéfiants, nous mettons en
place un plan antidrogue efficace. Monsieur le député, je me souviens qu'un
certain Premier ministre a dit : " en matière de sécurité, nous avons été naïfs
". Je souligne donc que ni la naïveté ni l'immobilisme ne peuvent fonder une
politique en matière de lutte contre l'insécurité. (Applaudissements sur les
bancs du groupe UMP. - Rires et exclamations sur les bancs des groupes SRC et
GDR.)
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