DEBAT :
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AVENIR DU SITE DE PRODUCTION DE LA CLIO ET DE LA RAFFINERIE
TOTAL DE DUNKERQUE M. le président. La
parole est à Mme Christine Marin, pour le groupe de l'Union pour un mouvement
populaire. Mme Christine Marin. Monsieur Estrosi, il y a dix
jours, vous étiez aux côtés du Président de la République pour obtenir du
président de Renault, M. Carlos Ghosn, des engagements clairs sur la production
en France de la Clio IV. Il a fallu toute votre énergie (Rires et
exclamations sur les bancs du groupe SRC.) pour faire comprendre à ce
constructeur français, dont l'État est pourtant actionnaire, qu'il ne peut se
désintéresser de l'emploi dans ce pays. Depuis, une rumeur insistante a jeté
le trouble dans ma région du Nord-Pas-de-Calais, déjà si lourdement touchée par
des décennies de désindustrialisation : le groupe Total s'apprêterait à fermer
sa raffinerie de Mardyck, près de Dunkerque. Ce sont encore 360 salariés directs
du groupe pétrolier et près de 400 salariés des différents sous-traitants qui
sont menacés. Alors que, dans quelques jours, le groupe Total va annoncer
des bénéfices de plusieurs milliards d'euros (Vives exclamations sur les
bancs des groupes SRC et GDR.), cette éventualité apparaît comme une
provocation pour un territoire déjà si fragilisé. Depuis, devant votre
réaction très ferme, il semble que Total ait reconsidéré sa
position. M. Jacques Desallangre. Attendez les régionales
! Mme Christine Marin. Vous nous avez déjà plusieurs fois
apporté la preuve, monsieur le ministre, de la volonté du Gouvernement de ne
rien lâcher, de tout faire pour préserver le tissu industriel et le développer.
Pouvez-vous nous dire ce qu'il en est de l'avenir industriel de la raffinerie
des Flandres, à Dunkerque ? (Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe
UMP.) M. le président. La parole est à M. Christian
Estrosi, ministre chargé de l'industrie. M. Christian
Estrosi, ministre chargé de l'industrie. Madame la députée, vous
avez raison de rappeler que, conformément à la volonté du Président de la
République et du Premier ministre... Plusieurs députés SRC.
Répétez-le ! M. Christian Estrosi, ministre chargé de
l'industrie. ...nous avons rappelé au président de Renault que nous avons
beau soutenir les stratégies des grands groupes français à l'international, la
production industrielle française doit se faire en France si l'on veut qu'elle
profite aux Français. Je vous confirme donc que la production de la Clio IV,
pour le volume destiné à la France et à une grande partie de l'Europe, se fera
bien sûr à Flins. M. Jacques Desallangre. Ce n'est pas vrai
! M. Patrick Lemasle. C'est faux ! M. Christian
Estrosi, ministre chargé de l'industrie. De la même manière,
nous avons fait savoir au groupe Total qu'il n'était pas question, bien que nous
soyons conscients, au terme du Grenelle de l'environnement et des politiques que
nous menons en faveur de l'environnement, que l'activité pétrolière est en
baisse, de fermer la raffinerie des Flandres à Dunkerque s'il ne se mettait pas
en place une activité de substitution pour garantir la pérennité de l'emploi sur
le site de Dunkerque. Une discussion a ainsi été engagée et des études ont
été menées pour garantir à chaque salarié l'avenir de son emploi dans le respect
de ses compétences, ainsi que pour mettre en place un centre d'assistance
technique et une école de formation liée aux métiers de la raffinerie, et afin
de conduire une étude avec EDF pour créer un terminal méthanier. Que ce soit
clair : on ne touchera pas au centre de raffinerie de Total à Dunkerque s'il n'y
a pas d'activité de substitution. La pérennité de l'emploi est donc garantie.
(Exclamations sur les bancs du groupe SRC.) J'ai connu l'époque où
l'État restait les bras ballants et se plaignait de ne pouvoir tout faire. Le
Gouvernement de François Fillon et le Président de la République démontrent que
l'État stratège pour défendre l'emploi en France et la production française est
désormais devenu une réalité. (Applaudissements sur de nombreux bancs du
groupe UMP.)
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