DEBAT :
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RÉSULTATS DU PLAN " ESPOIR BANLIEUES " M. le président. La parole est à Mme
Jacqueline Maquet, pour le groupe socialiste, radical, citoyen et divers
gauche. Mme Jacqueline Maquet. Ma question s'adresse à M. le
premier ministre. Voilà maintenant deux ans que le plan " Espoir Banlieues "
a été mis en place, et les résultats se font attendre. M. Patrick
Roy. Échec ! M. Albert Facon. Résultats : zéro
! Mme Jacqueline Maquet. Ce plan comporte notamment un volet
insertion professionnelle, avec la mise en place des contrats d'autonomie
présentés comme la mesure phare qui devait permettre en 2010 d'insérer dans la
vie professionnelle 45 000 jeunes issus des territoires classés en zones
urbaines sensibles. Aujourd'hui, le compte n'y est pas. Les résultats sont
même très mauvais ! Alors que selon Pôle emploi, le nombre de demandeurs
âgés de moins de vingt-six ans a augmenté de 25 %, seuls 13 338 contrats ont été
signés en novembre, et seulement 1 162 ont débouché sur un emploi. Vous avez
fait le choix d'opérateurs privés, payés aux résultats en moyenne 7 500 euros
par jeune pour faire du coaching à l'anglo-saxonne (Exclamations sur
de nombreux bancs du groupe GDR), au détriment des missions locales.
Pourtant le budget annuel de 85 millions d'euros prévus pour ces contrats
d'autonomie aurait pu permettre d'augmenter de 50 % celui des missions
locales. Quant à la rénovation urbaine prévue dans ce plan banlieues, le
bilan n'est guère meilleur ! M. Albert Facon. Zéro
! Mme Jacqueline Maquet. L'ANRU est devenue une usine à gaz
qui pourrait se retrouver en cessation de paiement dès 2011 alors que ses
engagements vis-à-vis des collectivités courent jusqu'en 2018 ! Il y a urgence !
On est loin du Plan Marshall annoncé par le Président,... Plusieurs
députés du groupe socialiste, radical, citoyen et divers gauche. Ah oui
! Mme Jacqueline Maquet. ...et du plan " anti-glandouille "
annoncé par la secrétaire d'État. Entre les piètres résultats des contrats
d'autonomie, l'échec complet du busing, vous avez décidément un problème
avec les résultats chiffrés du bilan de votre plan " Espoir banlieues
". M. Patrick Roy. Échec ! Mme Jacqueline
Maquet. Dès lors, monsieur le Premier ministre, ne faudrait-il pas
interrompre immédiatement ce dispositif ? (" Oui ! " sur de nombreux
bancs du groupe SRC.) M. Albert Facon. Il faut changer
! Mme Jacqueline Maquet. Ne faudrait-il pas réaffecter le
budget prévu pour les contrats d'autonomie au profit d'une véritable politique
de l'emploi, de l'insertion dans les quartiers autour du service public, des
missions locales et du tissu associatif ? (Applaudissements sur les bancs du
groupe SRC et sur de nombreux bancs du groupe GDR.) Enfin, allez-vous revoir
le financement de l'ANRU ? (Mêmes mouvements.) M. le
président. La parole est à Mme Fadela Amara, secrétaire d'État chargée
de la politique de la ville. Mme Fadela Amara, secrétaire
d'État chargée de la politique de la ville. Madame Maquet, au-delà des
polémiques, je me réjouis de votre intérêt pour la politique de la ville.
(Exclamations sur les bancs du groupe SRC.) M. Albert
Facon. Il n'y en a pas ! Mme Fadela Amara,
secrétaire d'État. La dynamique " espoir-banlieues " que j'ai mise en
oeuvre est une politique sur mesure qui répond aux exigences des territoires et
de leurs habitants. Ma détermination est totale pour mobiliser l'ensemble des
acteurs (Exclamations sur les bancs du groupe SRC), dont vous faites
partie, au bénéfice de ces quartiers. M. Michel Lefait.
Bla-bla ! Mme Fadela Amara, secrétaire d'État. Madame
la députée, vous dénoncez le manque de moyens parce que vous ne voulez pas voir
les 500 millions d'euros pour les internats d'excellence, ni les 500 millions
consacrés au désenclavement des quartiers, pas plus que les 90 millions que je
consacre chaque année à la lutte contre l'échec scolaire (Mêmes
mouvements),... M. Michel Lefait. Rien ! Zéro
! Mme Fadela Amara, secrétaire d'État. ...ni même les
dispositifs mis en place pour l'emploi des jeunes des quartiers : 36 000 jeunes
ont bénéficié de l'engagement national des entreprises, 24 000 contrats "
autonomie " ont été signés à ce jour. Vous ne voulez pas voir non plus les 30
millions d'euros consacrés aux crèches dans nos quartiers populaires. Vous ne
voulez pas voir les 12 milliards d'euros consacrés aux projets de rénovation
urbaine dans les quartiers - dont la ville d'Arras, je vous le rappelle,
bénéficie à hauteur de 10 millions pour le quartier Saint-Paul. Vous refusez
aussi de voir la consolidation, cette année, de la dotation de solidarité
urbaine vers les villes les plus pauvres. M. Albert Facon.
Vous mélangez tout ! Mme Fadela Amara, secrétaire d'État.
De même, vous ne voulez pas voir les réformes que je porte au sein du
Gouvernement sur la géographie prioritaire et sur la péréquation pour renforcer
la solidarité envers les villes pauvres afin de réduire ces inégalités que vous
dénoncez. En ce qui concerne la sécurité, je l'ai dit et je le répète avec
toutes mes convictions de citoyenne d'origine ouvrière (Vives exclamations
sur les bancs des groupes SRC et GDR) :... M. Michel
Ménard. Vous n'êtes pas crédible ! Mme Fadela
Amara, secrétaire d'État. ...je m'autoriserai tous les mots, je
briserai tous les tabous, pour faire prendre conscience que la sécurité est un
droit pour tous, notamment pour les habitants des quartiers populaires !
(Mêmes mouvements sur les bancs des groupes SRC et GDR. - Applaudissements
sur de nombreux bancs du groupe UMP.) C'est leur droit et c'est leur
exigence ! C'est la condition de leur émancipation car, vous le savez, l'ordre
républicain est émancipateur. (Exclamations sur les bancs du groupe SRC. -
Applaudissements sur de nombreux bancs du groupe UMP.) Je vous le confirme :
le Gouvernement Fillon est mobilisé pour faire de nos banlieues un atout pour la
France ! (Applaudissements sur les bancs du groupe UMP.) M.
Raymond Durand. Très bien !
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