DEBAT :
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POLICIER TUÉ À DAMMARIE-LES-LYS M.
le président. La parole est à M. Jean-Claude Mignon, pour le groupe de
l'Union pour un mouvement populaire. M. Jean-Claude Mignon.
Monsieur le ministre de l'intérieur, il y a un peu plus d'une semaine, le mardi
16 mars, un groupe de terroristes qui se réclame probablement de l'ETA a osé
tirer sur quatre fonctionnaires qui portaient l'uniforme de la police de la
République. Ce groupe a tué l'un d'entre eux, le commandant Jean-Serge Nérin,
tandis que les autres qui ont montré un courage absolument extraordinaire ont
été traumatisés. Parmi eux, une jeune femme de vingt-deux ans accomplissait
l'une de ses premières missions ; grâce à elle nous avons pu arrêter l'un des
tueurs. Jean-Serge Nérin était de ces policiers que l'on aime avoir dans nos
commissariats : c'était mon cas à Dammarie-les-Lys. Cet homme, père de famille
apprécié par toute la population et par tous ses collègues, avait pour seule
ambition de faire correctement son métier. Aujourd'hui, bien sûr, sa famille
est traumatisée. La ville est traumatisée, la police est
traumatisée. Jean-Serge Nérin a reçu l'hommage de la nation. Le Président de
la République, accompagné du ministre de l'intérieur et du ministre de la
justice, a assisté à ses obsèques, tout comme le Premier ministre
espagnol. Monsieur le ministre de l'intérieur, où en est la coopération entre
l'Espagne et la France pour permettre d'arrêter le plus rapidement possible ces
terroristes et pour faire en sorte que plus jamais nous ne connaissions de tels
crimes à l'avenir ? La France est un état de droit. L'Espagne et la France
sont de grandes démocraties : il y a aujourd'hui d'autres moyens que de tuer
pour se faire entendre. (Applaudissements sur les bancs des groupes UMP et
NC, et sur plusieurs bancs du groupe SRC.) M. le
président. La parole est à M. Brice Hortefeux, ministre de l'intérieur,
de l'outre-mer et des collectivités territoriales. M. Brice
Hortefeux, ministre de l'intérieur, de l'outre-mer et des
collectivités territoriales. Monsieur le député, votre intervention me
permet, au nom du Gouvernement, de rendre hommage, devant la représentation
nationale, au commandant Jean-Serge Nérin, assassiné le 16 mars dernier par un
commando membre de l'ETA. J'associe à cet hommage les trois collègues de
Jean-Serge Nérin, qui, grâce à leur professionnalisme et à leur très grand
sang-froid, ont réussi à interpeller l'un des membres de ce commando. Il
était important que le Président de la République et le chef du gouvernement
espagnol, M. José Luis Zapatero, ainsi que son ministre de l'intérieur, M.
Rubalcaba, aient été présents à la cérémonie qui s'est déroulée hier. Ils ont
ainsi pu témoigner de la reconnaissance de nos nations envers ce policier. Ils
ont surtout réaffirmé une volonté commune très forte d'en finir avec l'ETA, qui,
depuis sa création en 1959, est responsable de 828 assassinats et qui a fait
plus de 3 000 blessés. Avec les autorités espagnoles, nous voulons éradiquer
le fléau que représente cette organisation séparatiste basque, qualifiée, à
juste titre, de terroriste par les Nations unies. Depuis plusieurs mois, nous
obtenons des résultats. À l'heure actuelle, 175 individus, parmi lesquels 159
Espagnols, ont été interpellés et placés sous les verrous. Pour la seule année
2009, on compte trente-trois interpellations et dix-neuf caches débusquées.
Grâce à l'intense pression policière, huit interpellations supplémentaires ont
eu lieu depuis le début de l'année 2010. Nous ne lâcherons rien. Nous
débusquons un à un les repères de ces terroristes ; nous démantelons une à une
les bases arrières de ces assassins, et nous détruisons une à une les caches de
ces tueurs. Avec les policiers et les gendarmes espagnols, nous ne leur
laisserons aucun répit. (Applaudissements sur les bancs des groupes UMP et
NC, et sur plusieurs bancs du groupe SRC.)
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