DEBAT :
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MESURES D'AIDES AUX PERSONNES HANDICAPÉES M. le président. La parole est à M. Guy
Delcourt, pour le groupe socialiste, radical, citoyen et divers
gauche. M. Guy Delcourt. Monsieur le Premier ministre, le
problème du handicap n'est pas seulement une préoccupation de droite : c'est
aussi une préoccupation de gauche. Ma question concerne les moyens humains et
financiers à allouer aux personnes handicapées, dès leur plus jeune âge tout
d'abord, avec la nécessaire professionnalisation des auxiliaires de vie scolaire
qui accompagnent au quotidien les enfants handicapés. À ce jour, vos services
rejettent toutes les propositions des associations qui travaillent à la création
de ce métier. Concernant les moyens financiers ensuite, dans le contexte
actuel marqué par la question prégnante du pouvoir d'achat, les citoyens en
situation de handicap sont plus que jamais confrontés, en plus des nombreuses
difficultés inhérentes au handicap, à l'insuffisance de leurs
revenus. L'allocation adulte handicapé sera portée à 696,63 euros à compter
du 1er avril. L'augmentation ne sera que de 15 euros par mois, soit une hausse
de 2,2 % seulement. Nous sommes encore loin des 25 % promis d'ici à 2012. Je
sais que vous ne manquerez pas, comme à votre habitude, de pointer du doigt ce
que nous, les socialistes, n'avons pas fait dans ce
domaine. Plusieurs députés du groupe de l'Union pour un mouvement
populaire. C'est sûr ! M. Guy Delcourt. Sur ce plan
comme sur d'autres, vous avez subi, me semble-t-il, un lavage de cerveau. Pire,
vous oubliez que la droite est au Gouvernement depuis 2002, c'est-à-dire depuis
huit ans, et que c'est aussi elle qui a trouvé en quelques semaines des
milliards d'euros pour renflouer le secteur bancaire et financier, soi-disant en
déroute, alors que les personnes handicapées devront attendre 2012 pour
percevoir quelques dizaines d'euros supplémentaires par mois. Monsieur le
Premier ministre, sortez du cercle des bisounours et du monde de l'argent qui
entourent le Président de la République ; ouvrez les yeux sur les difficultés
des Français ! Je vous demande de faire du discours sur le handicap une
réalité, en augmentant significativement le pouvoir d'achat des personnes
handicapées. (Applaudissements sur les bancs du groupe
SRC.) M. le président. La parole est à Mme Nadine
Morano, secrétaire d'État chargée de la famille et de la
solidarité. Mme Nadine Morano, secrétaire d'État chargée
de la famille et de la solidarité. Monsieur le député, vous prétendez que la
droite a subi un lavage de cerveau. M. Patrick Roy. C'est
vrai ! Mme Nadine Morano, secrétaire d'État. Or je
vous rappelle que c'est la droite qui a fait la première grande loi sur le
handicap en 1975 (Applaudissements sur les bancs du groupe UMP) et que
c'est encore elle qui a fait la deuxième grande loi, tant attendue par les
associations, en 2005. (Mêmes mouvements.) M. Christian
Paul. Ce n'était pas vous ! Mme Nadine Morano,
secrétaire d'État. Vous nous parlez du revenu des personnes handicapées.
Comme vous l'avez dit, la gauche n'a jamais augmenté l'AAH au niveau auquel nous
sommes en train de la faire progresser puisque nous avons décidé de l'augmenter
de 25 % d'ici à la fin du quinquennat. Demain, c'est une hausse de 2,2 % qui
entrera en application, soit une augmentation de plus de 12 %. Le tableau est
très clair : nous tiendrons cet objectif défini par le Président de la
République d'augmenter l'AAH de 25 % d'ici à la fin du quinquennat. Par
ailleurs, nous avons tenu nos engagements. M. Albert Facon.
Tu parles ! Mme Nadine Morano, secrétaire d'État. En
effet, nous avons prévu de créer près de 50 000 places supplémentaires pour les
personnes handicapées. Nous avons également mis en place le plan Autisme avec
les structures expérimentales. Pour la méthode ABA, nous avons mis en oeuvre
le plan Auditif. M. Albert Facon. C'est vous qui êtes sourds
! Mme Nadine Morano, secrétaire d'État. Nous avons
également mis en place un plan pour les déficients visuels, ainsi que
l'Observatoire de l'accessibilité et nous travaillons aux objectifs définis par
la loi de 2005. Enfin, le comité interministériel sur le handicap voulu par
le Premier ministre est totalement en action pour répondre aux attentes
légitimes des personnes handicapées. (Applaudissements sur les bancs du
groupe UMP.)
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